Allons-nous nous laisser dresser comme des petits chiens ?

chien laisse

Près de 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dans les prochains jours, pour faire respecter le couvre-feu dans les huit métropoles et toute l’Île-de-France. Ainsi, nos forces de l’ordre, assaillies, insultées, épuisées, mal payées et régulièrement trahies par ceux qui ont la charge de les diriger devront se transformer en gardes-chiourme et verbaliser à carnet déployé tous les malheureux qui ne respecteront pas cette mesure inique.

Pourtant, l’actualité ne manque pas de souligner chaque jour combien ces hommes et ces femmes seraient nécessaires pour endiguer l’ensauvagement d’une société en cours d’implosion. Chaque jour apporte son lot d’agressions, de meurtres, d’actes de barbarie. Tandis que les Français se plient trop docilement à une restriction des libertés publiques jamais connue depuis l’Occupation, les racailles des cités prospèrent, leurs trafics illicites à l’abri de tout contrôle.

Nul doute que les standards téléphoniques de police secours risquent d’exploser : les « bons Français », de préférence anonymes, s’en donneront à cœur joie pour dénoncer leurs voisins assez imprudents pour garder des amis à dîner au-delà de l’heure fatidique. Gare à celui dont la voiture neuve inspire la jalousie, à ceux dont les enfants sont un peu bruyants, à la mère de famille pressée qui se gare mal devant le garage adjacent. Ils seront impitoyablement scrutés et dénoncés à la moindre incartade. Et risquent bien, à cause de cette lamentable habitude, de se retrouver avec une amende salée.

Nos policiers et gendarmes ne sont pas là pour ça. Leur métier consiste à assurer notre sécurité en poursuivant les criminels et délinquants. Un métier dangereux, dont ils connaissent les risques, qui les expose quotidiennement. En les transformant en gardes champêtres, le gouvernement les dégrade. Qui entre dans la gendarmerie pour verbaliser une narine qui dépasse ? Qui s’engage dans la police pour traquer l’honnête citoyen qui, comme en 1942, circule la nuit sans son Ausweis ?

Leur métier consiste aussi à obéir aux ordres de leurs chefs. Nul ne le leur reprochera. Mais nul ne les empêchera, non plus, de manifester leur désaccord sur ces ordres aberrants. Ni de fermer les yeux avec bienveillance, espérons-le, dans un certain nombre de cas.

Quand un régime fait preuve d’une telle incompétence, que ses ministres se révèlent aussi calamiteux, que sa communication est à ce point brouillonne, mensongère et erratique, les citoyens ont le devoir de dire non. Dans les urnes, certes, mais surtout dans leur vie quotidienne. Allons-nous nous laisser dresser comme des petits chiens obéissants par des gens qui n’inspirent ni confiance ni consensus de légitimité ? Allons-nous accepter, au nom d’une prétendue urgence sanitaire, abandonner nos libertés élémentaires pour éviter à certains de répondre de leurs actes devant la Justice ? Allons-nous tolérer plus longtemps les inconséquences d’une administration incapable de gérer une crise autrement que par une succession de mesures contradictoires et vexatoires ?

Seuls les aveugles ne voient pas ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays. Les aveugles, souvent volontaires, qui se laissent paniquer par la propagande télévisée, qui sont atteints de psychose, qui sont sidérés par la moindre apparition d’un prétendu expert.

Les autres - espérons-les nombreux parmi nos lecteurs - se lèveront pacifiquement pour dire stop !

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