Affaire Quatennens : pour Laurence Rossignol, les féministes ont « leurs propres procédures »

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Le spectacle consternant de cette guerre des sexes déclarée au sein de la NUPES a au moins le mérite de révéler au grand jour l'âpreté, l'arbitraire, l'inégalité et la violence avec lesquels les féministes mènent le combat. La preuve avec Laurence Rossignol, fondatrice du MeToo politique qui s'exprimait, ce mercredi, au micro d'Europe 1.

Pour l'ancien ministre des Droits des femmes, partisane des Femen, lorsqu'on mène ce combat contre les violences faites aux femmes, il faut tenir une « ligne de crête un peu subtile » puisque, avoue-t-elle sous le regard médusé de Sonia Mabrouk, « nous ne pouvons pas nous référer uniquement à la justice » car « notre déontologie politique n'est pas la même que le Code pénal ». À l'entendre, le règne féministe échappe au commun des mortels puisque, poursuit-elle, « nous avons nos propres procédures », « car nous vivons dans des mondes qui ne sont pas uniquement soumis à la justice ». C'est en effet un monde à part : celui dans lequel les victimes bénéficient de « présomption de crédibilité ». Les enquêtrices sont des militantes et les hommes relaxés par la justice de droit commun n'échappent pas à la sanction de tribunaux d'exception en jupons. On connaissait l'implacabilité des tribunaux médiatiques. Voici celui des féministes.

Système un poil inégalitaire que Laurence Rossignol justifie : « Parce qu'il n'est pas compatible de commettre des actes contre lesquels nous luttons ensemble qui sont les violences à l'encontre des femmes et de continuer à porter la parole d'une formation politique qui prétend les combattre. » Et, faut-il préciser, qui n'oblige non plus personne à se poser en parangon de vertu au risque de se retrouver pris à son propre piège. Mais après tout, que chacun balaie devant sa propre porte comme il l'entend. À condition de pouvoir balayer tout son soûl.

Ce qui n'est pas gagné, car ces féministes-là, en plus d'ériger leur propre système de droit, ont une fâcheuse tendance à vouloir tout sanctionner. « Tout est politique » ne suffit pas au procureur Sandrine Rousseau, pour qui tout doit être aussi judiciaire, depuis l'inégale répartition des tâches ménagères (dix heures hebdomadaires de plus pour les femmes pendant que leurs compagnons se la coulent douce) jusqu'au sale comportement des hommes sous la couette qui pourrait bien tourner au délit. On frémit à l'avance des rigueurs d'une telle justice...


Quant au proscrit de la semaine, Adrien Quatennens, reconnaissons-lui une circonstance atténuante : celle de n'être pas né dans la bonne génération, celle des petits garçons qui apprenaient de leur mère ou de leur instituteur d'autrefois qu'« on ne tape pas les filles même avec une rose ». Dans son école à lui, c'est devenu plus subtil : on y apprend que Papa porte une robe, que Le Guide du zizi sexuel, c'est désopilant, et qu'il faut lire « Tomber la culotte » pour prendre soin de ses partenaires avant de savoir déconstruire ses propres stéréotypes. Apparemment pas très efficace pour éviter les paires de claques.

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

16 commentaires

  1. …..jusqu’à ce que l’on découvre – enfin – que l’inégalité entre les hommes et les femmes est ce qui nous a fait mettre au monde ce que, semble-t-il, d’autres sont en train de nous prouver qui mettront bon ordre à toutes ces fariboles !

    • L’égalité républicaine c’est une égalité devant la LOI. « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » Deux personnes dans une même situation sont traitées de la même façon quels que soient etc, etc, Chaque écolier de France devrait copier ça 100 fois du CP au CM2 ! ça leur éviterait de mettre l’égalité là où elle n’a pas lieu ‘être et de confondre les différences avec les ‘inégalités. Un homme est l’égal en droit d’une femme. Mais un homme, ce n’est pas une femme. C’est différent ….

      • L’égalité en droit cela s’appelle l’équité.
        On nous met de l’égalité partout alors que selon l’âge, le sexe (je n’en connais que deux), la race, le niveau intellectuel, etc. nous sommes tous différents donc inégaux.
        C’est l’équité qui permet que chacun soit traité avec justice. Reconnaissons que dans le monde actuel nous en sommes loin.

  2. Je suis étonné que LFI et EELV ne proposent pas que « claque » et « gifle » deviennent des mots masculins !?
    Non parce que ça fait un peu tache que ce soit des mots féminins.
    Au point où nous en sommes…

  3. Bon…combien de temps encore l’actualité va-t-elle être occupée par les « veillées funèbres » autour de « l’affaire Quatennens » ?

  4. Pour faire simple, la procédure des féministes, concernant les violences faites au femme, doit être dissimulée au grand public et s’appliquer seulement lorsqu’un homme de gauche est concerné. Lorsqu’il s’agit d’un homme de droite, la procédure doit être publique, judiciaire et doit conduire cet homme-là au « gibet ».
    Bon, la police a quelque peu grippé ce rouage bien huilé.
    Pour ma part, ma nature, polie comme un diamant par mon éducation familiale et chrétienne (avt 68), est particulièrement sensible aux violences faites aux femmes. Ce sont les violences qui m’affectent le plus.

  5. Dire : « j’ai un mari déconstruit « , n’est-ce pas d’une grande violence ?
    Sardine Rousseau devrait être démissionnée pour avoir avoué avoir appliqué ce traitement. horrible à un homme, devenu, peut être, sa chose.

  6. Si Sandrine Rousseau n’existait pas, il faudrait l’inventer! Ses « sorties » quotidiennes sont, pour moi et pour beaucoup je pense, un divertissement dans ce monde devenu complètement fou.

  7. En effet (j’ai 76 ans) ma mère m’a appris qu’on « ne frappe pas une femme même avec une rose ». C’est exactement votre expression.
    Et j’ai toujours appliqué cette maxime.
    Merci maman.

  8. En tant que femme je ne comprends pas le comportement des féministes extrêmistes qui jugent et condamnent à peu près tous les hommes. Est ce par esprit de vengeance, par bêtise ou à titre de représailles suite à un amour malchanceux ?

  9. Une justice à deux vitesse et maintenant des mouvements qui se déclarent juges. Je croyais qu’en France la Justice était un droit régalien non partageable.

  10. Les cas ne sont pas si rares où l’on se cogne mutuellement dans le couple.
    Le respect est devenu désuet.
    Et les illuminées du genre de Mme Rousseau ne font rien pour assainir l’atmosphère.

  11. La revanche des policiers : une main-courante est destinée normalement à rester dans le registre de la brigade sans aller plus loin. Or Quattenens et sa clique de braillards n’ont cessé et ne cessent d’insulter les flics. Et voilà-t-y pas que la femme Quattenens vient déposer une main-courante comme étant battue… Alors les flics se font un plaisir de transmettre au Procureur. Bien fait. Moralité : plus idiot que Quattenens, tu meurs !

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