À Saint-Denis, on s’arme contre la canicule : de nombreuses bouches à incendie ouvertes

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Il y a un an, Emmanuel Macron soutenait qu’il  « ne manquait que la mer » pour que la Seine-Saint-Denis ne devienne la Californie… Sa requête a été entendue et c’est désormais chose faite grâce au cerveau inventif de certains habitants du 9.3. Désagréablement impactés par la canicule, des Dionysiens n’ont pas fait comme le reste des Français qui se sont carapatés chez eux en attendant que la vague de chaleur passe. Non. À Saint-Denis, on est dans l’action, on ne subit pas. Et en plus, on fourmille d’idées. C’est ainsi que des petits malins n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’ouvrir de nombreuses bouches à incendie pour se rafraîchir. Des jets immenses propulsant des milliers de litres d’eau fraîche… Il faut avouer que sous 40 degrés, c’est exactement ce dont on rêve. Sauf qu’à part à Saint-Denis, on ne le fait pas. Manque d’imagination, peut-être ? Ou, tout simplement, conscience que l’eau contenue dans ces bouches n’est pas précisément là pour rafraîchir le premier clampin qui aurait un petit coup de chaud.


Non contents, donc, d’agresser les pompiers en intervention ou encore de caillasser leurs véhicules, il s’agit désormais, pour certains habitants de Saint-Denis, d’empêcher tout bonnement les soldats du feu de faire leur travail en les privant de l’eau nécessaire à l’empêchement de dramatiques incendies. Et cela, sans provoquer le moins du monde l’ire de nos amis écologistes, pourtant toujours si prompts à s’insurger en cas d’un usage de l’eau jugé déraisonnable. Pour cette fois, nos militants sont restés muets comme des carpes. Vent debout contre le camion-citerne chargé de verser de l’eau sur les routes afin de les rafraîchir avant le passage des cyclistes du Tour de France, ils se sont laissés dépasser par cette histoire de bouches à incendie. On ne peut pas être sur tous les fronts ! Bloquer le Tour de France et dénoncer des milliers de litres d’eau perdus bêtement, au moment même où les pompiers luttent de toutes leurs forces contre des incendies d’une ampleur considérable.

Peut-être le maire de Saint-Denis pourrait-il prendre exemple sur son homologue d’Aubervilliers, qui a pris des mesures fortes pour lutter contre l’ouverture intempestive des bornes incendie. La municipalité de cette ville de Seine-Saint-Denis a tout simplement instauré la gratuité de sa piscine afin que les habitants puissent s’y rafraîchir en toute sérénité au lieu de provoquer des geysers en pleine rue qui, outre le gaspillage d’eau, peuvent provoquer de graves accidents sur de jeunes enfants, comme ce fut le cas à l’été 2015. Et Le Parisien (18/7/2022) de se réjouir benoîtement de cette invention, excellente « alternative à l’ouverture des bouches à incendie », selon les mots du maire, Karine Franclet. Elle n’allait tout de même pas les empêcher de jouer avec l’eau sans leur proposer une solution tout aussi ludique.

Face à ces actes scandaleux, le maire s’abaisse encore une fois à trouver une « alternative » pour satisfaire ses habitants incommodés par la chaleur. Mais quand donc arrêtera-t-on de négocier avec les délinquants ?

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Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

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