Madame Nathalie Appéré, maire PS de Rennes (eh oui, il en reste encore !), est une femme engagée sur le front de la laïcité. Avant de devenir maire de sa ville, elle en fut la première adjointe à la solidarité, puis prit en charge la cohésion sociale au sein de Rennes Métropole.

C’est donc forte de ce bagage que, depuis le 3 avril 2017, Nathalie Appéré est « personnalité qualifiée » à l’Observatoire de la laïcité.

Rappelons que cet observatoire est une commission consultative française dont le rôle est de conseiller et d’assister le gouvernement quant au respect et à la promotion du principe de laïcité.

Il est précisé que, « outre son rôle de conseil via l'adoption d'avis officiels, consultatifs pour le Gouvernement et le Parlement, les membres de cette instance organisent, coorganisent ou délivrent chaque semaine des formations à la laïcité et à la gestion des faits religieux partout en France et dans différents secteurs, notamment dans la fonction publique, l’éducation populaire, le médico-social, le socio-éducatif, les entreprises privées, l’éducation nationale et le sport ».

Si je rappelle tout cela, c’est parce que Mme Appéré est au centre d’une polémique qui enfle depuis quelques jours.

Dans un souci de solidarité autant que de laïcité, la ville de Rennes a alloué la somme de 430.000 euros à la mosquée At Taqwa pour effectuer des travaux de rénovation. Mme le maire s’est donc rendue à la cérémonie d’inauguration de ce nouveau centre « culturel et cultuel » islamique et y a posé, au milieu de l’assistance enthousiaste… en l’occurrence des petites filles voilées.

La photo parue dans Ouest-France fait jaser. On s’interroge : Mme Appéré, « personnalité qualifiée » à l’Observatoire de la laïcité, cautionnerait-elle la mise sous toile des fillettes ? Elle autorise le port du burkini dans les piscines de la ville, alors c’est possible…

Sur le site www.3ilmchar3i.net, qui affiche « La science légiféré » (sic), on trouve la réponse à la question qui du coup nous taraude : à quel âge faut-il voiler les fillettes ?

Réponse claire et nette : « Lorsque la fille a atteint la puberté, il est obligé pour elle de se vêtir avec ce qui cache ses parties. Et parmi [les parties qu'elle doit cacher...] : le visage, la tête et les mains, qu'elle soit écolière ou pas.
Et il faut que son tuteur lui impose ceci, même si elle ne le désire pas.
Et il faut aussi que
[son tuteur, “père ou autre responsable...”] l'éduque à ceci avant la puberté pour qu'elle en prenne l'habitude, et que ce soit facile pour elle de se soumettre [à cela] » (Livre/Fatâwâ al-Ladjna ad-Dâïma, v/17, page/220).

Mme Appéré, s’affichant dans un tel contexte, apporte ipso facto sa caution à la chose. C’est-à-dire, ici, au voilement de très jeunes filles âgées de 5 à 14 ans.

C’est ce que dénonce Aurore Bergé, députée des Yvelines et porte-parole de La République en marche (LREM), dans un tweet : « Il devrait au moins y avoir un consensus : une petite fille de 5 ans, 6 ans, 7 ans... ne devrait pas devoir être voilée ! Où est le consentement ?! Que la mairie de Rennes consacre 430.000 euros d'argent public et applaudisse ce projet me révolte. »

Interrogé par Ouest-France, le président du conseil régional du culte musulman de Bretagne dénonce, quant à lui, « une polémique politicienne pour les prochaines élections ». « C'est un lieu de culte, c'est un espace privé, on n'est pas dans l'espace public », dit-il. Fort bien. Qu’y fait alors, ès qualités, Mme le maire ?

Là où ce monsieur a sans aucun doute raison, c’est quand il dénonce une manœuvre politicienne, en l’espèce le clientélisme de Mme Appéré. Rien de nouveau sous le crachin, me direz-vous, à cela près que le maire de Rennes est, comme dit plus haut, une référence nationale en matière de laïcité. Or, clairement, la contrainte des petites filles ne lui pose pas de problème !

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12 juillet 2019 à 15:22

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