À Lorient, la défense des « anti-casseurs » s’organise contre les racailles

emeutes

À Lorient, comme presque partout en France, la nuit de vendredi à samedi a connu son lot d'émeutes et de destructions gratuites. La cité bretonne, jadis paisible, a été à son tour la proie des violences de ce que l'on appelle pudiquement les « jeunes des quartiers », faute de pouvoir, sous peine de poursuites, leur donner leur véritable nom. Comme partout ailleurs, la prétendue « juste colère » s'est exprimée après la mort de Nahel, ce « petit ange parti beaucoup trop tôt », au volant d'une Mercedes AMG qu'il conduisait sans permis, à fond la caisse. Tout aurait dû se passer comme partout : les policiers, courageux mais prisonniers de leurs consignes, qui subissent ; les casseurs, qui pillent, dévalisent, agressent, brûlent et dégradent - et puis, à six heures, la fin provisoire des émeutes.

Il se trouve que ça ne s'est pas passé exactement comme ça. Ouest-France raconte que dans la nuit de vendredi à samedi, environ vingt-cinq hommes, sans chef désigné, se sont présentés aux policiers pour leur prêter main-forte. « Qui nous sommes ? Je ne peux pas vous le dire. Mais nous sommes du bon côté, nous… », a dit l'un d'eux aux forces de l'ordre. Ouest-France, fort logiquement, cherche à caractériser le profil de ces justiciers volontaires qui ont interpellé et maîtrisé plusieurs casseurs qu'ils ont ensuite paisiblement remis à la police. « Ils sont taillés en V, courent vite et se déplacent en groupe compact. » Avec un sens aigu de l'à-propos, le journal précise incidemment que la ville de Lorient abrite 4.000 militaires de la Marine nationale. Ça, alors ! Serait-on sur une piste ?

Que ces « anti-casseurs », qui assurent s'être regroupés de façon spontanée, soient ou non militaires, ce prêt de main-forte aussi spontané qu'efficace est à la fois un très bon et un très mauvais signal. C'est un très bon signal parce que cela montre qu'il existe des Français qui ne se laisseront peut-être plus faire. Ça fait quarante ans qu'ils ne font pas d'amalgame, qu'on leur sert des téléfilms sur le vivre ensemble, qu'ils s'autocensurent et subissent la violence des véritables racistes - nombreux, ceux-là. On a vu des commerçants dormir dans leur boutique et maîtriser, avec des liens de fortune, les petits sauvages qui étaient venus tout ravager gratuitement. On voit pleurer des éducatrices qui ne comprennent pas les incendies d'écoles ou de médiathèques. « Le réel, c'est quand on se cogne », disait Lacan, pour une fois très juste. Les boomers macronistes et les castors du front républicain viennent de se cogner. Et beaucoup d'entre eux saignent du nez. Ce signal d'autodéfense est donc positif à plus d'un titre.

Cependant, c'est également très mauvais signe. Cela veut dire que, dans l'esprit d'un nombre croissant de citoyens français, l'État n'est plus en mesure de les protéger et qu'ils doivent le faire eux-mêmes. Par ricochet, cela signifie que, face à des gens qui haïssent la France, il y a des gens qui sont prêts à la défendre aux côtés des flics. En bref, cela signifie la faillite du fameux « pacte républicain ». Une fois de plus, les rouleaux de palabres des parlementaires et les dialogues sortis d'un épisode de L'Instit' ont prouvé leur ridicule. Face à la racaille, des gens commencent à se lever et à aller aider la police. On peut imaginer qu'une quelconque adhérente du Syndicat de la magistrature diligentera une enquête pour trouver ces gens qui ont le mauvais goût de ne pas se laisser cracher dessus et de ne pas regarder brûler leur ville en silence.

L'anecdote de Lorient doit nous faire réfléchir. Du travail professionnel, en appui de la police, sans débordement ni message politique. Simplement d'honnêtes citoyens qui en ont assez de voir leur pays devenir, dans l'indifférence repue des contribuables (jusqu'à quand ?), une immense poubelle en feu.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

61 commentaires

  1. Cela finira de toutes les façons en « bataille d’Alger » comme cela est prévisible depuis la fin des années 90.
    Mais qui sera le futur Massu, ferme et républicain ?

  2. Parfaitement légal (cf art 73 code procédure pénale) : « Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. »… Bravo (et merci) à eux !

  3. Au moins, malgré tout ses saccages, malgré toutes les victimes des racailles, malgré tout les drames, enfin une lueur d’espoir.
    Appelons les milices, pourquoi pas! Contre des bandes , et gangs, de pilleurs sans foi ni loi, celles-ci, jointes aux forces de l’ordre, nous démontrent que la résistance montre le bout de son nez…
    Parfait!!!

  4. Belle initiative. Bravo à ces habitants de Lorient. Il faut que ce phénomène fasse tâche d’huile et se répande dans tous les recoins de la France. Assez de ces éternelles parlottes. Espérons que vienne le temps de l’efficacité et de l’action.

  5. Merci à ces courageux citoyens qui refusent cette guerre civile que nous subissons depuis trop longtemps,les policiers sont submergés et non soutenus par leur ministre de tutelle ,il en va de même pour les gendarmes et les pompiers .
    Comment vont se dérouler les JO de 2024 ?
    Nos dirigeants prétendent soutenir militairement l’Ukraine, gouvernée depuis son indépendance par des mafieux ,ceci sans consulter le peuple Français alors que nous payons à la fois ce soutien militaire et les dégâts causés par la racaille dans nos villes et nos campagnes !

  6. Encore heureux que ce groupe n’ait pas été immédiatement arrêté par les policiers au chef qu’ils constituaient une milice de fait!

  7. Ils s’exposent à des sanctions en voulant jouer les justiciers, attention au retour de bâtons certains juges ne vont pas apprécier ce type d’initiative « citoyenne »…

    • Avec un tel raisonnement continu avec trembler en attendant qu un couteau vienne egorger ta famille ,tu diras au juge que tu as rien fait car tu as eu peur d un retour de batons

  8. Bonjour Je suis maintenant de tout cœur Lorientait “Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l’action.”Bravo a ces vrais hommes et vive la France

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