Rien n’est acquis, c’est l’électorat de François Fillon qui fera la différence

Le parti Les Républicains est, certes, éliminé de la campagne. Pourtant, ce deuxième tour pourrait bien lui être fatal. Dès l'annonce des résultats, François Fillon, Christian Estrosi ou François Baroin ont lancé un appel à faire barrage au Front national, appel qui reçut un accueil mitigé, certains appelant à l'abstention ou au vote "révolutionnaire" pour le parti frontiste.

Regardons les forces en présence :

Macron devrait garder son socle, auquel s'ajouteraient les votes en faveur de Hamon, Poutou et Arthaud, pour un total de 11.575.901 voix.

Marine Le Pen pourrait récupérer celles de Dupont-Aignan, Lassalle, Asselineau et Cheminade, pour un total de 10.208.230 voix. Bien sûr, les reports de voix ne sont pas aussi simplistes, mais ces calculs sont un ordre de grandeur… qui ne donne que 1.367.671 voix d'avance à monsieur Macron. Celui-ci, à ce point, l'emporterait avec 53,1 %.

Il faut maintenant regarder les deux candidats restants. Les 7.060.885 électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont de natures variées, certains de gauche voteront pour la gauche, d'autre anti-européens voteront pour Le Pen, certains voteront contre Le Pen, d'autres antilibéraux contre Macron, et nombreux seront ceux qui ne voteront pas du tout, considérant les deux candidats aussi mauvais l'un que l'autre. Bref, globalement, nous aurons un équilibre.

Les 7.213.797 électeurs de monsieur Fillon pourront faire la différence. Dans une répartition sans abstention, si 60 % d'entre eux choisissent Le Pen, alors celle ci sortira gagnante. Avec une abstention de 30 %, seuls 48,9 % des électeurs de Fillon votant pour Marine Le Pen seraient suffisants pour lui assurer la victoire.

On pourrait s'amuser longtemps à tester tous les cas de figure, il en ressort in fine que la victoire n'est encore acquise pour personne, et que l'électorat de François Fillon fera la différence.

S'il suit les consignes, alors Macron l'emportera, mais si une majorité préfère Le Pen, non seulement celle-ci l'emportera, mais les dirigeants du parti Les Républicains perdront la face et perdront toute légitimité face à leur électorat.

Une conséquence logique mais dommageable, car… une victoire de Le Pen n'aurait pas donné de légitimité à la gauche et, au contraire, aurait ouvert grand la porte aux Républicains pour les législatives. Une telle prise de position malheureuse les met en double peine en donnant un avantage certain à la gauche et en les décrédibilisant face à leurs électeurs.

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