[POINT DE VUE] Dix milliards d’économies pour les Français, trois de soutien pour les Ukrainiens
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Vendredi dernier, Emmanuel Macron recevait Volodymyr Zelensky, président d’une Ukraine désormais de moins en moins victorieuse. On a bien compris ce que le président ukrainien venait réclamer : « de la poudre et des balles », comme l’enfant dans le poème éponyme de Victor Hugo. Mais Hugo, lui, parlait de la Grèce orthodoxe, berceau de l’Occident, déterminée à reprendre son indépendance après quatre siècles d’oppression par les Ottomans musulmans. Macron, de son côté, reçoit en ami, avec force accolades comme il aime les distribuer, un président qui, malgré ce qu’il affirme, n’a pas de communauté de destin avec le continent européen, sauf à considérer l’Eurasie comme un grand tout… à la manière du penseur radical russe Alexandre Douguine, dont les services ukrainiens ont pourtant assassiné la fille.
Au cours de la déclaration commune qu’ont prononcée Macron et Zelensky, il a été question du soutien apporté par la France à l’Ukraine… et vendredi 16 février au soir, un accord a été signé entre les deux chefs d’État. Emmanuel Macron a parlé chiffres, sans détour : « jusqu’à trois milliards d’euros » d’aide, c’est-à-dire d’argent public, seront versés à l’Ukraine pour remporter une victoire qui semble, honnêtement, très compromise pour l’instant et qui ne reprendra pas de couleurs plus vives avec la récente prise d’Avdiïvka par les Russes.
Trois milliards. C’est peu, si l’on compare cela aux sept milliards débloqués, la même semaine, par le chancelier allemand Olaf Scholz. C’est beaucoup, et c’est même de l’acharnement, si l’on compare cela au blocage de l’aide américaine par le Congrès. Une « aide dans la durée » est peut-être défendable au nom de « grandes valeurs ». Chacun se fera son opinion. Mais à côté de ces idéaux généreux et désincarnés, il y a la survie immédiate d’un peuple beaucoup plus proche (géographiquement, s’entend) du président de la République : le sien. Le nôtre. Le peuple français.
Maladresse d'agenda
Il se trouve en effet que, dans le même mouvement, et par une maladresse d’agenda assez peu concevable au royaume de la communication politique, Bruno Le Maire, notre deuxième Mozart de la finance, s’exprimait sur TF1 deux jours plus tard, le dimanche 18 janvier. Il a utilisé cette prise de parole pour annoncer une nouvelle inquiétante : il va falloir que la France fasse dix milliards d’euros d’économies. Le ministre a eu beau promettre qu’il n’augmenterait pas les impôts, il va tout de même falloir trouver quelques crans de ceinture à serrer quelque part d’ici quelques mois.
Dix milliards d’économies pour la France, trois milliards de cadeaux pour l’Ukraine. On a beau nous vendre des discours sur mesure pour nous expliquer que la survie de l’Ukraine, c’est la nôtre, ça ne prend plus. Où en est-on avec la mise à genoux de l’économie russe promise par le même Bruno Le Maire, en 2022 ? Les sanctions n’ont eu aucun effet, c’est même le contraire. Notre électricité va coûter de plus en plus cher, nous n’avons plus de matériel militaire et on parle, désormais, de s’engager « dans la durée » (sans bien savoir quelle est la durée de cette durée) aux côtés du régime de Zelensky. La bonne conscience est peut-être à ce prix, c’est du moins ce que l’on imagine. Il ne faudra pas oublier, lors des élections européennes, quelles sont les priorités de la Macronie : des bougies pour tout le monde, mais des missiles pour l’Ukraine.
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86 commentaires
Le sujet est purement comptable, ce qu’il s’agit c’est de savoir si cet argent permettra à l’Ukraine de gagner la guerre, à mon avis non et nos « élites » le savent, mais se donnent de l’importance en jouant au « Churchill » d’opérette, macron en particulier.
Comment voulez vous que note ministre de l’économie géré les comptes de la France alors que ce guignol ne sait même pas combien il y a de mètres carrés dans un hectare !
ce président qui méprise son peuple nous emmène tout droit à la guerre.
Français réagissez avant qu’il ne soit trop tard.Il doit demander l’avis de son peuple avant de faire n’importe quoi .
Lui, bien sûr, n’ira pas à la guerre .
C’est nos enfants et nos petits enfants qui mourront.