Il semble que le congrès républicain, qui a saboté le programme législatif de Trump en feignant de le soutenir, s’organise désormais pour une présidence Pence…

L’impeachment d’un président américain requiert une majorité simple de la Chambre et une majorité des deux tiers du Sénat. Quand le président est démocrate, les élus démocrates du Sénat font corps pour bloquer la mesure (Bill Clinton). Quand le président est républicain, les élus républicains détalent comme des lapins (forçant Nixon à la démission) ou font partie de la conjuration (cas de Trump).

Tout allait mieux pour le camp Trump, de retour de son voyage en Europe : les médias étaient dans les cordes, l’on découvrait que James Comey (l’ex-patron du FBI) risquait lui-même des ennuis judiciaires pour avoir "fuité" des informations top secret, Trump avait marqué l’Europe centrale, le président Macron et Madame May marquaient Trump à la culotte au G20, et sa rencontre avec Poutine avait été "constructive". Péché mortel…

En Europe, Trump, se présentant en champion de la "civilisation occidentale", a utilisé une seule fois le mot "démocratie", mais des dizaines de fois ceux de "volonté", "foi", "liberté", "menaces", "prospérité", "croissance". Bref, selon les médias, un message fascisant. Mais c’est sur la politique étrangère que le président a reçu le plus de fiel. La fauconnerie néocon/gauche interventionniste lui avait pourtant donné des directives avant de rencontrer Poutine. Il ne les a pas respectées…

D’où la fuite sur la "collusion russe" de Donald Trump Junior.

Les faits sont simples : bien avant la mise en branle de la "thématique russe", Donald Junior est sollicité en juin 2016 par l’agent britannique d’une rock star russe, qui l’informe que ses contacts à Moscou disposent d’informations compromettantes sur les connexions russes de Hillary Clinton. Naïvement, Junior répond que ça l’intéresse… "Si c’est vrai." Une rencontre se tient à la Trump Tower avec une avocate russe qui veut surtout parler d’adoption d’enfants russes... Junior réalise que c’est un pétard mouillé, voire une intox. Fin de l’entrevue, qui reste sans suite. Sauf que Junior a tardivement divulgué l’information aux autorités. Une divulgation maintenant "fuitée"… par la Maison-Blanche (Fox News) !

Rappel : la "thématique russe" avait été inventée au départ par les #NeverTrump républicains. La quadrature du cercle, pour eux, a toujours été de se débarrasser de Trump sans heurter ses 63 millions d’électeurs. Mais si l’affaire Junior fait basculer l’opinion, il sera possible alors d’évincer Trump…

Évincer ? Pas si vite ! La firme maslansky + partners vient de réaliser un sondage, le 11 juillet, donc au plus fort de la "crise". Verdict du "pays réel" : 57 % des sondés veulent surtout entendre parler d’économie, d’emploi, de croissance. Cependant que 55 % veulent entendre parler moins de la Russie, et que 51 % du public voit la réforme fiscale comme le projet principal à lancer. Trump a-t-il conspiré avec les russes ? Réponse : 47 % de "non", 24 % de "oui" et 29 % de "sans opinion".

Que va faire le procureur spécial Robert Mueller de ces informations ? Telle est la question…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:36.

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12 juillet 2017 à 18:04

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