Pauvre Jean-Vincent Placé. Agressé en plein Paris, le voilà songeant à arrêter la politique. Les odieux malfaiteurs l’ont délesté de sa montre à 7.000, son portable et sa carte bleue. Le voilà tout nu. Bon pour la zone naturiste d’Anne Hidalgo.

Comment avoir l’heure, dorénavant ? Comment appeler l’AFP ? Comment s’acheter une bonne conduite sans carte de paiement ? Ah non, la vie politique est décidément trop dure. Jusqu’à présent, la racaille se contentait d’opérer ses méfaits dans des quartiers de pauvres. Voilà qu’ils débordent ! Qu’ils viennent jusque dans nos bras égorger nos montres et nos portables. Aux armes, citoyens !

Jean-Vincent Placé a raison de vouloir arrêter la politique. Les revenus sont trop élevés. Le risque de se faire dérober des objets de valeur trop important. Caissier dans un Lidl ou agent d’entretien à la ville de Paris, il passait une soirée tranquille dans un « Léon moules frites » à l’abri de tout risque de se faire dérober sa Swatch à 35 €. La politique est un métier beaucoup trop rémunérateur. Une reconversion s’impose.

Confronté aux dures réalités de la délinquance, Placé ne tient pas la distance. Il appelle sa mère, la police, change de métier… Ne semble pas savoir que la criminalité explose. S’imagine peut-être au cœur d’un règlement de comptes idéologique… À quelle heure va-t-il redescendre sur Terre ? Comment peut-il répondre alors qu’il n’a plus de montre ? Soyons indulgent… Plus de carte bancaire, plus de portable… Autant enlever sa guitare à Eric Clapton. Le virtuose de l’arrivisme n’est plus rien sans le répertoire de son portable. Tous ces numéros de téléphone de personnalités influentes… Envolés ! Toute une construction relationnelle, une dentelle de connections utiles patiemment élaborée au fil des années anéantie en deux minutes. Ah ! les raisons d’en finir avec la politique ne manquent pas.

Il lui faudra recommencer ailleurs. Tisser tout un réseau pour entrer chez Lidl, et une fois dans la place, manigancer pour tenter d’accéder au poste de responsable du rayon bio. L’affaire n’est pas simple. Le chemin sera long.

Lèvre fendue, blessé au dos, dent cassée… Jean-Vincent Placé est l’une des premières victimes politiques du climat de violence qui gagne le cœur des villes. Quelques élus par-ci par-là ont été la proie de « chances pour la France » mais leur faible notoriété n’a pas retenu l’attention des médias. L’ampleur du phénomène pourrait toucher personnellement de plus en plus de personnalités au pouvoir et ainsi provoquer leur réveil. Un réveil Rolex à 8.000 ! À ce prix, nul doute qu’ils l’entendront sonner…

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06 septembre 2017 à 15:15

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