« Wesh, c’est du français ! » : comment la langue française se fait coloniser

La langue d'un pays est notamment l'expression d'une culture. Ainsi, la primauté de l'anglais dans les échanges commerciaux ou l'invasion des anglicismes jusqu'au plus haut sommet de l'État ne sont pas sans rapport avec le modèle économique et socio-culturel anglo-saxon. À cet égard, la tribune de Rémi Soulé, docteur en sciences du langage à la Sorbonne, dans Le Monde du 12 mars, tout comme son intervention sur RTL, ont de quoi laisser pantois : il faudrait remercier nos enfants qui disent « wesh » parce qu'ils enrichissent la langue française !
"Nos enfants disent wesh ? Remercions-les !"
Rémi Soulé, linguiste, invité de @amandine_begot dans #RTLMatin pic.twitter.com/CewZOzH3Dm
— RTL France (@RTLFrance) March 14, 2025
Idéologie sous-jacente ou grande naïveté ?
On a beau ne pas nourrir de prévention contre les sciences du langage ni contre la sociolinguistique, les propos de ce jeune chercheur peuvent légitimement surprendre, car ils révèlent une idéologie sous-jacente... ou une grande naïveté. Certes, une langue vivante est en perpétuelle évolution, « des mots apparaissent, disparaissent, changent de forme ou d’usage, continuellement ». Faut-il pour autant se réjouir de l'usage de mots qui nous viennent des banlieues et qui envahissent toute la France ?
« Faire croire aux jeunes francophones que leur langage, [...] "c’est pas du français", c’est tout simplement les faire taire », écrit notre linguiste. Ce n'est pas entièrement faux, d'un point de vue pédagogique, mais il serait préférable de leur faire comprendre qu'il existe une manière plus policée de s'exprimer et qu'ils n'y perdraient pas au change. Apprendre aux enfants qui vivent en France à s'exprimer correctement et à manier la langue française avec justesse, précision, voire élégance, serait-il donc condamnable ? Sans doute, pour l'auteur de cette tribune, qui écrit : « Montrons [à ces jeunes] que, du vocabulaire, ils en ont. Pourquoi nous priver de réduire un peu les inégalités entre les jeunes, sinon par élitisme et par mépris ? » Nous y voilà ! Qui met en doute cette affirmation est un affreux élitiste.
Un linguiste si conforme aux normes de la bien-pensance
Notre linguiste donne ainsi une volée de bois vert à l'Académie française qui « publie un dictionnaire d'une rare indigence », aux « [puristes] réfractaires au changement linguistique », à tous ceux qui voudraient sanctionner le point médian, et leur fait la leçon : « Peut-être est-il temps d’en finir avec ces paniques morales d’un autre siècle et de laisser aux jeunes la place qu’ils méritent. » Sans lui faire de procès d'intention ni l'accuser de jeunisme, on pourrait lui rétorquer qu'en défendant de telles positions, il s'érige en propagandiste zélé de la déconstruction de la langue française. Il se croit transgressif, mais se conforme aux normes de la bien-pensance.
Dussé-je paraître rétrograde, je continue de penser qu'il vaut mieux assimiler les étrangers qui s'installent en France que de se laisser assimiler par eux. La maîtrise de la langue française, avec sa syntaxe, son orthographe, ses nuances et sa précision, est non seulement un facteur d'unité et de cohésion nationale, mais aussi un outil indispensable pour exprimer une pensée rigoureuse et construite. Cet universitaire prône la créolisation du langage, comme Mélenchon la créolisation de la « nouvelle France ». Force est de constater qu'une assimilation à rebours est en œuvre, en France, et qu'au lieu de s'en réjouir, on peut légitimement s'en inquiéter.
N'en déplaise à ces apprentis sorciers – qui savent peut-être ce qu'ils font –, il faut défendre l'intégrité de la langue française comme on doit défendre l'intégrité d'un pays. Le « Grand Remplacement » ne concerne pas seulement la population, il se manifeste aussi dans la langue et la culture. L'entrée, dans le vocabulaire français, d'expressions issues de l'immigration est le signe d'une invasion qui n'est pas que linguistique. Pour ma part, je préfère qu'on me salue d'un « Ave », qui me rappelle la culture latine, plutôt que d'un « Wesh » !
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42 commentaires
La Reconquête commence avec celle de la langue, bannissons tous les anglicismes qui sont d’ailleurs la plupart du temps mal employés et ne correspondent pas à ce que disent les Anglais pour les mêmes choses. Dans ma ville, une nouvelle boutique a pour enseigne « only the food » .
Comme quoi, le diplôme ne fait pas tout. Ce petit Monsieur se croit savant mais il ignore une chose essentielle : une langue n’a pas pour but de satisfaire qu’une partie de ceux qui l’utilisent. Elle doit être compréhensible par l’ensemble de ceux qui en possèdent l’idiome. Par définition, elle doit donc être partagée par tous. En parlant ainsi, il est en flagrant délit d’exclusion d’une partie des gens et cet état de fait semble ne lui poser aucun problème. Pourtant le critère premier d’une langue, c’est d’être universel. Si tel n’est pas le cas, elle passe à côté de sa vocation qui est la communication dans la compréhension. On voit bien que tous ces soi-disant penseurs, en fait, ne réfléchissent à rien. Ils font l’inverse de ce qu’ils prétendent nous démontrer. Ce sont des pauvres d’esprit qui ont une vision réduite de ce qu’est une nation.
Il y a aussi l’amour de la langue qui n’existe plus en France à force de laisser les gouvernements piétiner notre pays. Le quebec est le parfait exemple à suivre, mais regarder ailleurs c’est difficile avec des œillères j’avoue.
Malheureusement, Cheche, au Québec comme ailleurs, l’anglais prend de plus en plus de place. Montréal, métropole de la Belle Province en est l’exemple type. L’afflux de migrants anglophones déséquilibrent le poids de la langue française qui est pourtant d’usage officiel. Les Québécois résistent mais pour combien de temps encore ? C’est d’une des raisons qui poussent une grande partie d’entre eux à vouloir le séparatisme et ce n’est pas Mathieu Bock-Côté, un compatriote, qui me contredira.
Il faut s’ adapter la nouvelle langue Francaise c’est aujourd’hui un mélange Arabo-gaulois très appréciée du grand timonier et adoree d’ Ursula la grande prêtresse.
Mais bien sûr, voilà la solution ! Puisque l’école n’est plus capable de transmettre les bases de notre langue, laissons certains enfants inventer leur propre langage ce qui les mettra encore plus en marge d’une société qui continuera d’avancer, avec ses règles et ses codes qui leur font déjà si cruellement défaut.
Une connaissance très à gauche a quitté son job d’ingénieur très rémunérateur pour enseigner en école maternelle. Après 6 ans, il songe à quitter l’EN se heurtant au mur des réalités : 14 langues différentes se côtoient dans une classe de petite section où la plupart des enfants ne peuvent répondre en décembre à cette seule question : comment t’appelles-tu ?
Voici donc notre promoteur de l’accueil inconditionnel de toute la misère du monde anéanti et allant jusqu’à douter de ses convictions pourtant chevillées au corps… avec l’aval des socialistes de l’époque qui ont obtenu « d’arracher l’élève à tous les déterminismes » !
Il faut s’attendre au pire dans les décennies à venir et dans tous les domaines. Vu le niveau de connaissance des bacheliers depuis pas mal d’année et qui finissent par faire des études supérieures sans en avoir le niveau, je ne vois rien de brillant si ce n’est des individus qui bavasseront sur tous les sujets avec un langage aussi creux que celui de nos élites.
Notre pays (et notre culture) bénéficiant de 20 siècles d’imprégnation gréco-latine, s’en tenir à ces racines permet parfois, grâce à l’étymologie, de « décortiquer » certains mots afin d’en comprendre le sens. C’est une richesse et une facilité que l’E.N. pourrait peut-être mettre en avant.
Ave Monsieur Kerlouan. Bonjour Monsieur et merci pour votre article.
La langue française est déconstruite, comme le reste. Soutenons la francophonie, sans réserve
Et relisons Marivaux, Hugo, Camus… Avant que des sauvages les interdisent, sait-on jamais…
Il me semble que les racailles dont la profession est le trafic de drogue utilisent également beaucoup de mots arabes : juste un simple hasard ?
On voit bien que ce « Docteur en sciences du langage », a beaucoup de mal à expliquer ce qu’il prétend défendre.
Notre langue est attaquée en permanence. Macron qui détruit tout, s’en prend aussi en permanence à notre langue. Il nous délivre en cascades son sempiternel et agaçant « celles et ceux », il s’exprime plus que de raison en anglais, et la liste est longue.
Les expressions de type wokiste,comme » celles et ceux et les françaises et les français,etc » ,reprises par le troupeau, m’horripilent au plus haut point.
Wesh: le culte de l élégance cède le pas à la vulgarité.
Hélas , il n’y a pas que par les idiomes que la France se fait coloniser.
Quand on écoute un linguiste , qu’on constate que même lui ne fait plus les liaisons entre les mots…ça fait peur…..
Lutter contre l’entrée des mots anglais (étatsuniens, en fait) dans le langage français, c’est lutter contre le colonialisme culturel étatsuniens. C’est indispensable.