[VIVE LA FRANCE] Un chef remporte le Bocuse d’or, trente ans après son père !

@ Romain Doucelin/NurPhoto via AFP
@ Romain Doucelin/NurPhoto via AFP

Cette semaine, lundi 27 janvier précisément, avait lieu un concours culinaire bien connu : le concours mondial de la cuisine, plus célèbre sous le nom de Bocuse d’or. Cette année, il a distingué un chef français, Paul Marcon.

Les plus jeunes ne se souviennent peut-être pas de Paul Bocuse (1926-2018), chef lyonnais de génie, fondateur d’un empire tentaculaire, et qui laissa son nom, entre mille autres choses, aux Halles de la capitale des Gaules et même à une promotion de Sciences Po Lyon. Il a également donné naissance à un trophée, donc, que l’on appelle le Bocuse d'or et qui est remis tous les deux ans, après une journée mémorable, à un chef jugé remarquable.

La 20e édition de ce concours international avait donc lieu ce lundi. Le concours se déroule en public, sous la houlette d’un animateur qui électrise la foule. Les concurrents doivent accommoder, du mieux qu’ils peuvent, une série d’ingrédients qui leur sont donnés au coup d’envoi. Cette année, sous la présidence de Davy Tissot, Bocuse d’or 2021, les candidats disposaient de 4h40 pour servir à l'assiette un mets sublimant le céleri, le maigre et le homard. En parallèle, ils devaient, en 5h30, réaliser un plateau composé d'un plat et de trois garnitures, avec du chevreuil, du foie gras et du thé. Ceux - comme l’auteur de ces lignes - pour qui la cuisine, quand elle ne met en jeu ni des féculents ni un micro-ondes, relève de l’ésotérisme apprécieront ce défi à sa juste valeur.

 

L’excellence de nos artisans

Paul Marcon, originaire de la Haute-Loire toute proche, a donc remporté ce trophée et, ainsi, fait gagner la France. Belle histoire, puisqu’en 1995, il y a juste trente ans, c’est son père, Régis Marcon, chef triplement étoilé, qui avait remporté la prestigieuse récompense. La tourte d’épaule de chevreuil au foie gras, concoctée par le jeune chef, a mis tout le monde d’accord. On précisera enfin, pour la petite histoire, que son commis de cuisine était une jeune femme nommée Camille Pigot, qui a également remporté le Bocuse d’or dans sa catégorie. Très français, ça aussi : ne pas oublier de mettre en valeur le personnel. Il n’y a pas que les chefs qui aient l’esprit de compétition !

Voilà, c’est tout, chers amis. C’est une histoire toute simple : un Auvergnat, chef étoilé, remporte un prix portant le nom d’un Lyonnais, chef étoilé également, et fait ainsi gagner la France. Comme il n’est pas de chef excellent sans excellente équipe, c’est également son commis de cuisine qui emporte le prix de sa propre catégorie. Et tout ça dans une auberge de province, « dans les territoires », avec une tourte de gibier au foie gras, et trente ans après son propre père qui a, au passage, versé quelques larmes de fierté - plus que compréhensibles. Tout ça vous tirerait, à votre tour, des larmes d’attendrissement devant tant d’immémoriale simplicité et tant d’excellence concrète. On est à cent lieues, en termes d’image de la France, de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de l’été 2024. Chacun ses goûts.

Alors, oui, dans ce genre de cas vraiment, vive la France ! Malgré un pessimisme, hélas, lui aussi très français, il n’y a pas que notre classement PISA, l’état de notre submersion migratoire ou la prévalence des attaques au couteau qui soient dignes de figurer dans les statistiques. Il y a aussi l’excellence de nos artisans - de nos artistes - et la survie, malgré les attaques de la modernité, de nos qualités propres. Bon week-end !

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Lu dans le JDD. Des députés se plaignent de croiser des ouvriers d’un chantier de rénovation du bâtiment dans les couloirs de l’assemblée nationale. Ces derniers viennent seulement prendre un café aux machines louées avec l’argent du contribuable . Mais ça déplaît à ces belles âmes. Nous aimerions connaître les noms de ces députés, soit-disants représentants du peuple, qui ne tolèrent pas de se mélanger à la plèbe.

    • « En même temps »… Depuis le temps que ça dure, ce sera du réchauffé, du brûlé tout juste à mettre à la poubelle…

  2. Un prix pour « l’entresoi », et je m’en tiendrai là: tant ce « milieu » devient infréquentable !

  3. Marcon, Macron !! Mêmes lettres patronimiques mais différence de taille ! Le premier, excellent, qui honore la France et qui mérite de loin son Bocuse d’or ; distinction au moins aussi prestigieuse dans « sa » catégorie que la Légion d’honneur, tandis que le deuxième, détenteur occasionnel mérite de moins en moins ce symbole.

  4. Nous avons en France des gens dans tous les domaines qui excellent, Notre Dame réalisé, sans l’armada de fonctionnaires qui bloquent pour une virgule, un point, le diamètre d’un boulon, la matière utilisée non conforme à la prescription établie par une quiriels de scribouiards placés par opportunités ou complaisance dans des bureaux à copains. Ceux là mêmes qui bloquent l’avancement des travaux. Et ceux qui créent, qui se confrontent, dans l’excellence, voilà une France productive, ambitieuse, qui rayonnent dans le monde. C’est ces gens là qu’on doit promouvoir, et non pas ces plaignants de la Sncf, du métro, qui quemandent tout le temps.

  5. Allez à Saint Benoît le Froid et vous verrez ce qu’est vraiment la « galaxie » Marcon…Ceci étant, sa cuisine est parfaite, le prix aussi ( ironie)

    • C’est Saint Bonnet le Froid perché à 1126 m en Haute Loire. Le restaurant Marcon est le moins cher des 3 étoiles Michelin : 240€ le premier menu .

  6. J’ai encore dans la bouche la poularde de Bresse de Paul Bocuse, et quel sacré bonhomme, bravo au chef vainqueur.

  7. Bravo à cette famille d’artistes/artisans et à leur équipe, le père a dû donner à ses enfants une belle « éducation minimum » .

  8. Magnifique, cocorico et félicitation. Le papa doit être si fier de cette belle réussite trente ans aprés par son propre fils.

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