Vite, une « task force », et les terroristes seront défaits !

L'attentat de Manchester a suscité, comme tous les précédents, force déclarations et nouvelles mesures, après les incontournables messages de compassion et de solidarité. Si l'on décide de nouvelles actions, c'est donc que le dispositif en place n'appréhende pas - ou plus - la totalité du problème de sécurité. L'état d'urgence, régime d'exception en application depuis novembre 2015, avec ses implications armées, policières et judiciaires, a été renforcé à plusieurs reprises depuis son instauration. Il va être derechef prolongé, à la demande du chef de l'État, mais la décision ne lui appartient pas.

Celui-ci, qui décide personnellement et plus vite que les sessions, vient donc de créer une "task force". Parer un "groupe de travail" d'une terminologie anglaise fait immédiatement impression ! En outre, économiser des mots suggère le caractère extrêmement réactif de cet état-major spécialisé et centralisé de lutte contre le terrorisme.

Il est précisé par le porte-parole de l'Élysée que la prise de décisions émanant de cette force opérationnelle de 50 à 60 personnes sera inférieure à 30 minutes! C'est donc bien une nouvelle organisation à but curatif et non préventif. Dans cette partie d'échecs sordide, on attend que le premier pion commandité par Daech ait été bougé. En l'occurrence avec une avance explosive !

Ensuite, on verra ce qu'on verra !

Rappelez-vous Valls, Premier ministre déclarant, en mars 2016, que "nous sommes en guerre" après les attentats de Bruxelles. Celui de l'Intérieur, Cazeneuve, réitérait la même déclaration solennelle après l'attentat de Nice. Le déclarer suffisait-il à dissoudre la menace ou attendait-on des citoyens qu'ils organisent leur autodéfense ?

L'imagination des stratèges de l'État islamique est sans limite. En outre, celle de ses factions solitaires ou commanditées concurrence les plus inventifs des candidats au concours Lépine. En réalité, c'est le succès paradoxal du faible face au fort. Plus l'État islamique sera réduit et contraint dans son territoire du « califat » par les forces de la coalition, plus ses « résistants » implantés en territoire « ennemi » seront motivés et déterminés.

L'initiative est toujours dans leurs mains. Et ce sont les innombrables moyens de commettre des actes barbares qui sont à appréhender pour interdire leur emploi.

L'autre approche serait de - tous - les identifier et de les neutraliser fermement et définitivement. Collomb et Bayrou seront-ils, ès qualités, parties prenantes de la nouvelle "task force" ?

Henri Gizardin
Henri Gizardin
Ancien pilote de chasse - Son blog.

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