Lundi 16 mai avait lieu la cérémonie d’investiture de Viktor Orbán en tant que Premier ministre. Le président du Fidesz a largement remporté les législatives en avril dernier. Il a été réélu pour un cinquième mandat avec 54,1 % des voix et surtout 135 députés (sur 199). « Nos opposants ont fait en sorte que l’élection se déroule sous une surveillance internationale et nationale sans précédent, a lancé Viktor Orbán. Tout le monde a pu constater que la Hongrie est un pays où il n’y a pas et où il ne peut y avoir de fraude électorale. Je remercie les militants de l’opposition pour leur travail de surveillance, qui a contribué à protéger la réputation de la Hongrie et la confiance du public dans la démocratie hongroise. ». L'occasion de se poser en inspirateur des droites conservatrices de tous les pays d'Europe. Au cours de sa prise de parole, le dirigeant conservateur a ainsi fustigé le « monde occidental » qui « expérimente le programme de Grand Remplacement ». Ce « programme veut remplacer les enfants chrétiens en voie de disparition par des migrants d'autres civilisations », estime-t-il. Grave, Orbán voit s'ouvrir pour l'Europe et l'homme occidental « une ère de danger, d’incertitude et de guerre ». Évoquant l'Ukraine et le rôle de l'OTAN, il estime que « l’OTAN est une alliance de défense. Elle ne doit pas céder à la tentation de mener des actions militaires offensives en dehors du territoire de ses États membres. » Mais le dirigeant hongrois reste ferme vis-à-vis de la Russie : « Dans cette guerre, l’Ukraine est l’agressée et la Russie est l’agresseur. C’est pour cette raison que nous soutenons l’Ukraine et que nous avons lancé la plus grande opération d’aide humanitaire de l’histoire de la Hongrie. […] Les Ukrainiens peuvent compter sur la Hongrie et le gouvernement hongrois. »

Viktor Orbán a aussi tenu un discours virulent envers le laisser-faire migratoire de pays comme la France : « Nous continuerons à défendre nos frontières, nous ne démantèlerons pas la clôture et nous ne laisserons pas entrer les migrants. » Un discours qui ne surprend pas les Hongrois. « Depuis la vague de migrants en 2015, il y a vraiment eu une prise de conscience dans la population hongroise », assure Ferenc Almássy, rédacteur en chef du Visegrád Post que nous avons interrogé. Le Premier ministre observe aussi ce qui se passe dans les pays voisins. Il a notamment scruté l'élection présidentielle en France où le terme de « Grand Remplacement » s'est imposé dans le débat public.

Au-delà de la question démographique, Viktor Orbán n’a pas hésité à se placer en opposition frontale aux instances européennes. Le gouvernement illibéral s’oppose fermement au projet d’embargo sur le pétrole russe mais donne des gages à l'Union européenne... à condition que l'institution respecte l'intérêt national. « La Hongrie ne bloquera pas les sanctions dans l’intérêt de l’unité européenne tant qu’elles ne franchissent pas la ligne rouge de l’autodéfense de l’économie hongroise, c’est-à-dire tant qu’elles ne menacent pas la sécurité énergétique de la Hongrie », a martelé le Premier ministre réélu, lors de son discours. Ce conflit face à l’Union européenne se prolonge depuis plusieurs années et s’est accentué avec la décision de l’Union européenne de priver la Hongrie du plan de relance européen. Orbán reste droit sur ses fondamentaux.

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18 mai 2022 à 20:15

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56 commentaires

  1. Il nous en faudrait un comme cela mais ici nous n’avons que des rigolos ou rigolotes de tous bords.

    1. « …des rigolos ou rigolotes… »
      Le mot est trop faible, en réalité nous avons surtout des nuisibles.

  2. Je réitère mon précédent commentaire, à savoir qu’on regretterait presque de ne pas être hongrois.

  3. l’article 4 du traité sur l’Union européenne indique « l’Union respecte l’identité nationale des Etats membres inhérentes à leurs structures fondamentales politiques et constitutionnelles ». 
    « La primauté du droit européen » a d’abord été dégagée par la jurisprudence de la Cour de justice, 1964, puis incorporée dans la très alambiquée déclaration annexe numéro 17 au traité de Lisbonne, ou l’on l’a discrètement logé à la suite des référendums négatifs français et néerlandais de 2015.

  4. Au moins un qui a la tête sur les épaules ne déplaise à lidiocratie Française

  5. Malheureusement sur l’immigration notre nouveau président n’a pas tenu le même discours , en France le laisser faire est de rigueur , dans la ligne de l’idéologie de l’UE dans le domaine migratoire.

  6. J’admire ce petit pays et son chef qui, seuls contre tous, luttent pour garder leur souveraineté. Ah ! Si j’étais plus jeune..

    1. Mais vous êtes jeune! Quel que soit votre âge, c’est dans la tête. Il y a des milliers de retraités allemands sur le lac Balaton qui fuient les grandes villes allemandes qui ont la même délinquance qu’en France. La Hongrie commence à intéresser pas mal de français qui ont bien compris que Macron et VDL dénigre la Hongrie..pour qu’on ne s’intéresse pas trop aux milliers de choses qui marchent encore bien chez eux et qui sont à l’abandon ici. Il est encore temps car es places vont devenir chères.

  7. Victor Orban : Un homme d(honneur. En France et en Europe on en cherche parmi les dirigeants !!

    1. « Quand la bonne foi a disparu sur terre, on peut la retrouver dans le cœur des Rois ». Jean II le Bon, roi de France entre 1350 et 1364. On a bien baissé depuis… pour aboutir à’Macron.

  8. Heureux Hongrois qui ont un président qui ose dire , ce qu’en France notre Choupinet ne veut pas admettre . Une immigration pléthorique pose problème , nous en avons chaque jour la preuve .

    1. Notre Choupinet, comme vous dites est une créature de l’OSF (diaspora Soros) comme le sont également Zielinski ou Trudeau. L’OSF sert de passeur pour migrants en Méditerranée.

  9. C’est ce qui s’appelle un chef d’état, un vrai, responsable, cohérent –

  10. Dirigeant courageux. .. peuple clairvoyant. .. tout ce qu’il nous manque en somme .

  11. Un président comme on en voudrait : droit , honnête , qui défend son peuple et son pays .Nous on a les vendus , les lâches , à la solde de l’Europe et des pays musulmans .Pauvre France qui en a redemandé pour 5 ans avec surement un peu de triche, contrairement à la Hongrie .

    1. Bravo M. Orban ! Pourriez-vous prendre contact avec « notre » président-qui-sait-tout ?

  12. La France aurait bien besoin d’un premier ministre comme Orban pour être dirigée, un homme sincère et courageux, qui défend les intérêts de son pays, qui ne cède pas devant les injonctions arbitraires et les sanctions de l’Europe de Bruxelles.

    1. Vous oubliez la soumission de jupiter aux US et l’ingérence des cabinet de conseils mckinsey qui livrent tous leurs travaux au gouvernement américain.

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