Victoire des Bleus : Macron bidonné, sondages bidon !

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Naguère, le défunt Philippe Séguin, gaulliste social tonitruant, souverainiste ombrageux qui finit bellement sa carrière comme gardien des comptes publics, rue Cambon, avait coutume de dire, à propos des sondages, qu’ils sont à la démocratie ce que l’amour vénal est à la romance.

Il voulait exprimer, par là, sa circonspection face à cet « indicateur d’opinion », thermomètre sociologique mais véritable outil marketing qui prétend sonder les cœurs et les reins de la population française censée livrer tout de go ses avis plus ou moins intimes à l’anonymat méthodologique d’organismes ad hoc se substituant, entre deux élections, au secret de l’isoloir.

Le doute reste d’autant plus permis quand on sait, d’une part, l’usage parfois immodéré qu’en fait le pouvoir à des fins communicationnelles, d’autre part, les effets pervers induits jetant le trouble, sinon la suspicion, sur l’outil sondagier lui-même.

C’est ainsi qu’un sondage, tout en donnant une image parfaitement faussée ou déformée de la réalité (le fameux échantillonnage « représentatif » ne l’étant, in fine, que de lui-même, les réponses et les questions pouvant être mal comprises ou mal interprétées de part et d’autres), parce que bénéficiant de la force de frappe médiatique « mainstream » comme de son effet de prisme, en arrive fréquemment à se parer des atours virginaux de la vérité fraîchement sortie des urnes.

Le dernier sondage Odoxa Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info, publié ce jour, ne fait pas exception à la règle, voire paraît détrôner ses devanciers pour le caractère surréaliste de ses conclusions.

On y apprend, tout à trac, qu’"un jeune sur deux et un quart de la population française (24 %), soit probablement entre 12 et 16 millions de personnes [en comptant les enfants les moins petits], est sortie dans les rues pour fêter la victoire des Bleus". Ce faisant, ce sondage occulte soigneusement la réalité des actes de déprédations et des avaries multiples perpétrés dans les centres urbains, débordés par des banlieues allogénisées surchauffées.

Et l’on ne parlera pas des agressions sexuelles en série dont furent victimes des femmes bien mal inspirées d’aller se joindre à la liesse…

On y apprend, encore, que « 8 Français sur 10 (82 %) pensent que cette victoire aura un impact positif sur le sentiment de fierté des Français ». À l’heure où nombreux, là encore, ne cessent, non plus de célébrer, comme il y a vingt ans, la France métissée « black-blanc-beur », mais la victoire de « l’Afrique », l’on s’interroge sur la validité d’un tel résultat…

L’institut relève, en outre, que « la victoire des Bleus, en revanche, n’a pas permis à la popularité du Président de rebondir : six Français sur dix (61 %) pensent toujours qu’Emmanuel Macron n’est pas un “bon Président” », pour ajouter aussitôt que « pourtant, même s’il ne gagne rien (ou pas grand-chose) en termes de popularité immédiate, ne nous y trompons pas, cette victoire constitue bien, incontestablement, une très bonne nouvelle pour le chef de l’État ». Ou comment soutenir, simultanément, deux propositions parfaitement contradictoires !

Pris au pied de la lettre et dégagé de sa gangue politiquement correcte, ce sondage laisse surtout entrevoir l’image peu flatteuse de nos concitoyens (62 % se déclarant optimistes en l’avenir, depuis la victoire) croqués en moutons abrutis, bêlant en masse des slogans débiles et horripilants, dirigés par un chef de l’État sans tenue, immature et incompétent.

Il y a cent ans, en Champagne, Allemands et Alliés jetaient leurs derniers feux fratricides dans les tranchées fumantes et sanglantes. Quel écart ! Quelle chute !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 21/07/2018 à 19:08.
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Aristide Leucate
Docteur en droit, journaliste et essayiste

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