Vers des obsèques écologiquement correctes

cercueil

En pleine crise du Covid-19, Le Monde rebondit gaiement avec quelques conseils pour réussir des funérailles écologiques. Ils ont des pistes. L'époque est à l'absence de solutions, au profit de pistes fumeuses. De la fumée telle qu'il en sort des cheminées des crématoriums, nous sommes au cœur du sujet : le défunt pollue.

Non content de ne pas avoir sauvé la planète de son vivant, le citoyen continue son œuvre de destruction de l'environnement lors de son envolée vers l'au-delà. Emanations de CO2, pollution des sols, rejets dans l'atmosphère de substances abominables, etc. Dans son inventaire, le quotidien oublie les larmes des proches qui, en tombant sur le sol, participent à la lente dégradation de certaines plantations. On ne peut penser à tout.

Entre la crémation et l'inhumation, le futur décédé écoresponsable choisira sans hésiter la première solution. 63 % des Français la préfèrent. La société de consumation est en marche. Les autres génèrent 833 kg de CO2 par leur présence dix pieds sous terre. Entretien du cimetière, de la tombe, produits chimiques de conservation du corps... ils ne respectent rien.

Pour limiter la casse, des cercueils en carton sont désormais proposés aux inconditionnels de l'enterrement. De l'emballage biodégradable. L'éternité ne pouvait plus durer. Le tout peut être joliment décoré. Fleurettes, Bisounours, reproduction de selfie avec le gardien du cimetière. Homo festivus sévit jusqu'à ses derniers instants.

Encore interdite en France, l'humusation est pratiquée dans certains pays. Transformé en compost, le cadavre s'en va doper les potagers au nez et à la barbe de Monsanto. Du militantisme post mortem. Devant son plat de crudités, l'héritier se signe par respect pour son tonton qui continue le combat.

Pour faire oublier ses méfaits, l'inhumé dénoncera les nuisances de l'incendié. Malgré sa bonne volonté, il rejette des dioxines, parfois du mercure avec ses dents plombées dans les années 60, des gaz à effet de serre et des fumées bizarres. Chacun défend sa cause. L'enfer est pavé de bonnes intentions, constate celui qui vient d'y entrer. Les écolos disparus témoignent et font repentance.

Le politiquement correct gagne les obsèques. Le corbillard SUV aura ses pneus crevés. Seules les funérailles en grandes pompes à vélo seront tolérées par Anne Hidalgo. Futur trépassé du Covid-19, prépare-toi à des lendemains difficiles. Le confinement définitif n'est plus ce qu'il était.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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