Valérie Pécresse met en place un revenu pour les jeunes actifs

valérie pécresse

Un des thèmes de la prochaine campagne électorale pour l'élection présidentielle sera sans conteste le revenu minimum pour tous ainsi que le RSA pour les jeunes âgés de 18 ans à 25 ans qui en sont pour l’instant exclus. Rappelons que verser 500 euros par mois à tous les jeunes de cette tranche d’âge qui ne travaillent pas reviendrait à 27 milliards d’euros, un montant conséquent qui représente le tiers de l’impôt sur le revenu, une somme que la France ruinée ne peut plus débourser, sauf à majorer les impôts et à spolier les classer moyennes. On ne peut pas, en effet, emprunter autant (surtout avec la remontée des taux) ni comprimer drastiquement les dépenses.

Le RSA jeune serait offert à tous sans exception, aux étudiants, comme aux décrocheurs ayant quitté le système, aux chômeurs qui cherchent (ou pas !) un travail. Si la situation sociale précaire de beaucoup de jeunes justifierait une telle aide, on reproche néanmoins au RSA d’encourager la « paresse ». Quand on est jeune, sans enfant, sans charges, qu’on vit chez ses parents, 500 euros permettraient d’avoir assez d’argent pour les sorties et les achats de jeux vidéo. Une frange non marginale de la jeunesse se contenterait de ce revenu minimal et ne chercherait plus à améliorer sa situation. Le RSA risquerait donc de les enfoncer dans l’assistanat.

Mme Pécresse, présidente de la région Île-de-France, présente un dispositif différent : le RJA, revenu jeune actif. Elle propose de donner un revenu compris entre 500 et 670 euros par mois aux jeunes sans emploi, mais conditionné à une formation gratuite dans des métiers porteurs, ce qui leur assurerait d’être embauché, une fois leurs stages terminés. On viserait les secteurs en expansion du numérique, de la sécurité, de l’agroalimentaire, de l’industrie, de la santé et du social. Valérie Pécresse avance le chiffre de 45.000 bénéficiaires potentiels du RJA. Pour six mois de formation, chaque jeune concerné toucherait 4.000 euros avec une part variable de 1.000 euros pour ceux qui s’inscriraient dans les secteurs particulièrement en tension. Les bénéficiaires de ces stages auraient de grandes chances, par la suite, de décrocher un premier emploi, alors que seuls 37 % des jeunes non diplômés trouvent un travail dans l’année qui suit le début de leurs recherches. Le coût total de ce dispositif serait de 270 millions, ce qui est supportable pour les finances de la région.

Parallèlement, une aide de 1.300 euros serait généralisée et versée aux jeunes pour qu’ils apprennent à conduire, le permis étant souvent essentiel pour trouver un emploi. Cette mesure concernerait potentiellement 60.000 jeunes.

Mme Pécresse souhaite, avec cette proposition, se démarquer de ses concurrents pour la campagne des régionales. Si le dispositif imaginé par la présidente de la région Île-de-France convient bien aux décrocheurs et aux jeunes chômeurs, il laisse de côté les étudiants qui, en plus de leurs bourses, exerçaient de petits boulots dans la restauration ou la distribution. Ceux-ci ne peuvent plus, du fait de la crise, travailler, ce qui ampute leurs revenus de moitié. Il faudrait sans doute imaginer autre chose pour cette catégorie de jeunes, dans le strict respect des contraintes budgétaires, ce qui n’est pas évident.

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Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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