Vaccination : la ruée avant le bouclage… en attendant le QR code sur le front ?

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La méthode est rodée de longue date et elle est efficace : rien n’est obligatoire, mais… mais si l’on ne veut pas finir comme un fruit pourri oublié dans le fond du compotier, il faut y passer.

La honte au front, je suis moi-même allée me faire piquer, lundi matin, juste avant la ruée. Flûtiste à mes heures, je n’avais pas le choix : musique de chambre streng verboten ! Sois tu souffles dans ton bignou seule dans ton coin, soit… J’ai donc capitulé. Me suis rendue au « vaccinodrome » la honte au front. Deuxième dose dans un mois, en attendant la troisième qu’on ne tardera pas, non plus, à nous imposer à l’automne et à l’insu de notre plein gré.

Ça marche bien, très bien même. Le regard qui flingue, Emmanuel Macron a su convaincre les populations : lundi soir, le site Doctolib était en surchauffe. Dix minutes d’attente pour pouvoir se connecter et récupérer la queue du Mickey : un rendez-vous pour la piqûre magique. Pensez : « 20.000 rendez-vous toutes les minutes », a dit Stanislas Niox-Chateau, le directeur général de Doctolib ; au petit matin le compte, était à 926.000, à quoi il faut ajouter ceux qui, comme moi, avaient légèrement anticipé la chose : « 212.000 personnes avaient déjà pris rendez-vous dans la journée pour une première injection ce week-end, déjà "un record" depuis un mois et "jusqu’à 40 % de plus que les week-ends précédents". »

Nous voilà donc parvenus à ce qui était « impensable », voilà encore quelques semaines. Pour vivre, il va falloir maintenant se promener avec son QR code affiché en permanence sur son smartphone, outil de dernière génération relié par les ondes au grand collecteur des EU Digital COVID Certificates. C’est écrit dessus. En attendant, sans doute, de nous le coller sur le front. Demain, c’est sûr, on demandera aux restaurateurs d’installer une barrière avec un détecteur à l’entrée des terrasses. Ou peut-être une surveillance par drone. Ça serait chic. J’imagine la scène, ici, place Puget : les pouilleux récalcitrants qui mangent leur sandwich assis sur les marches autour de la fontaine tandis que les vaccinés certifiés se gobergent aux terrasses, à deux mètres de là.

Et puis, il y a la vaccination obligatoire qui se profile aussi pour les ados à partir de 12 ans. Sinon, quoi : plus d’école ? Et les petits, les moins de 12 ans, qu’est-ce qu’on en fait ? De zélés délateurs, sans doute : « C’est bien, mon petit, va dire au monsieur que ton papa et ta maman refusent de se vacciner, qu’ils sont de mauvais citoyens égoïstes qui mettent la nation en péril ! »

Et les camps de rééducation, c’est pour quand ? Le printemps 2022 ?

Les masques n’ont pas suffi, les fameux gestes barrière non plus. Le désir de coercition des gens qui nous gouvernent est sans limites et il y a encore – peut-être plus pour longtemps – pire que la France en ce domaine.

Des proches sont arrivés, ces jours-ci, de Montréal : trois enfants de 6, 8 et 11 ans et leurs parents doublement vaccinés. Tests obligatoires au départ, dans l’aéroport : 3 x 150 dollars. Idem au retour : 3 x 150 dollars + réservation obligatoire d’une « chambre Covid » dans un hôtel agréé par le gouvernement canadien : 1.300 dollars + quarantaine obligatoire des enfants au retour. Quinze jours bouclés à la maison. Question de leur mère : « Comment fait-on ? On leur met une boîte de croquettes sur la table ? » Au jour de leur départ, il n’y avait que 700 cas positifs de Covid dans tout le Québec et seulement 65 pour Montréal (1,78 million d’habitants).

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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