Notre État républicain n'aura pas fini de nous étonner !

Alors que les infirmières et urgentistes appellent à l'aide et qu'après les pompiers, les policiers manifestent contre les surcroîts de travail et la déconsidération d'une partie de la population, la Justice démontre une constance et une pugnacité silencieuses qui ne manquent pas d’interroger le quidam.

Ainsi deux affaires, parmi d'autres moins médiatisées, indiquent la conscience déontologie des juridictions ainsi qu'une grande maîtrise dans la conservation et le suivi des dossiers, bien avant qu'ils fussent informatisés...

La plus actuelle et médiatique concerne l'ex-Président-candidat Sarkozy. Le voici traîné en correctionnelle pour dépassement des frais de campagne présidentielle de 2012. Sans entrer dans les détails, circonvolutions et conclusions – provisoires ? - de l'affaire Bygmalion qu'un observateur même attentif ne saurait résumer, j'ose un constat modeste, motivé par un sentiment très pragmatique.

En dépit des somptueuses dépenses engagées pour la campagne du candidat de 2012 – il est question de quelque 20 millions au-dessus des 22,5 millions autorisés –, il fut battu !

La condamnation fut double : sanction populaire, après un mandat pendant lequel il avait « fait » ses preuves, et battu par un certain Hollande qui n'avait pas un CV politique particulièrement prometteur !

L'avenir présidentiel du second a toutefois montré la versatilité de l'électorat, constat qui modère a posteriori le reniement citoyen opposé à l'époque au premier...

La sanction de 2012 n'est-elle donc pas suffisante pour la Justice ?

Autre affaire encore plus ancienne qui vient dans l'actualité. Celle des Balladur – alors Premier ministre - et Léotard – son ministre de la Défense - accusés d'abus de bien sociaux et de rétrocommissions illégales, lors de la vente de frégates à l'Arabie saoudite et de sous-marins au Pakistan.

25 ans après les faits - et le drame, en 2002, de l'attentat de Karachi contre du personnel de la DCN -, les deux protagonistes vont comparaître devant la Cour de justice de la République.

Les faits délictueux produits dans l'exercice de leur charge ministérielle justifient la saisine de cette haute juridiction, vous savez, celle que Macron désire supprimer à l'occasion d'une réforme de la Constitution, promesse qui se fait encore attendre. Sera-ce son ultime jugement, après les plus récents concernant Christine Lagarde en 2016 – arbitrage Tapie - et, le mois dernier, Jean-Jacques Urvoas pour violation du secret d'une enquête au profit de Thierry Solère ?

Quoi qu'il advienne, je rappelle que le Balladur candidat à la présidentielle en 1995, ayant selon les accusations utilisé les fonds de rétrocommission pour financer sa campagne, fut battu !

La morale n'est-elle pas suffisante comme sanction, autant que pour Sarkozy ?

Et pour que la Justice se saisisse de faits et crimes plus récents qui ne manquent pas à l'impatience des citoyens et surtout des victimes...

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03 octobre 2019 à 13:40

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