Un Sarkozy qui voterait Bardella !

Louis Sarkozy n'a pas la même position que son père sur le RN. Question de génération ?
Capture écran BFMTV
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« Face à Jean-Luc Mélenchon, je voterai Jordan Bardella sans aucune hésitation », a indiqué Louis Sarkozy. Les propos du jeune Louis Sarkozy sont-ils symptomatiques d'un discours de droite qui évolue ?

L’homme écume les plateaux de télévision. Avec la parution d’un livre sur l’empereur des Français, Napoléon Bonaparte. L’Empire des livres (Passés composés), Louis Sarkozy est la nouvelle vedette de droite. Le fils de l’ancien président de la République laisse planer le doute sur de potentielles ambitions politiques. C’est avec une certain liberté de parole qu’il s’exprime, comme lorsqu’il affirme que « le président Milei est un modèle à suivre sur beaucoup de points différents ».

Le 12 mai, il déclare même préférer le président du RN au responsable de La France insoumise en cas de duel lors de la prochaine présidentielle : « Face à Jean-Luc Mélenchon, je voterai Jordan Bardella sans aucune hésitation », a-t-il indiqué, sur BFM TV. Considérant que « Jean-Luc Mélenchon est une bien plus grande menace » malgré les « désaccords » avec « Jordan Bardella et son parti ». Il souligne chez l’eurodéputé RN ce qu’il décrit comme une « respectabilité, une recentralisation et une libéralisation du parti qui peut plaire à une certaine couche de la population qui avait peur du nom Le Pen », allant même jusqu'à traiter Jordan Bardella de « candidat formidable » dans l’avenir.

Le « ni ni » du père

Une position qui contraste avec l’éternel « ni ni » si longtemps prôné par le père du jeune homme. « Nous n’avons aucun point commun avec Madame Le Pen, dont le discours est aligné sur celui de l’extrême gauche » déclarait Nicolas Sarkozy, en 2015, pour justifier la position de la droite dite de gouvernement. Une forme de sas après le « barrage républicain » qui fut le veau d'or de la politique française que la droite a adoré autant que les autres formations politiques.

Ce barrage anti-RN est de moins en moins populaire, chez Les Républicains. Lors des législatives de 2024, François-Xavier Bellamy, eurodéputé LR, s’était démarqué en assumant vouloir « faire barrage à La France insoumise », en cas de duel Nouveau Front populaire/RN au second tour des législatives. Il accusait, notamment, le parti d'extrême gauche de s'être « réjoui » des attaques du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2024. Les Français sont sur la même longueur d'onde. Selon un récent sondage, ils seraient 67 % à voter Jordan Bardella, en cas de duel au second tour de la présidentielle en 2027 avec Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci ne rassemblerait que 33 % des voix autour de sa quatrième candidature à la présidence de la République.

« Plutôt Trump que Chávez »

Rare sont ceux qui osent franchir le Rubicon. Laurent Wauquiez, dans cette bataille qui l’oppose au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour la présidence du parti Les Républicains, a récemment appelé à créer un « cordon sanitaire autour de LFI », qu’il qualifie de « menace » et de danger pour la République. Un cordon qui semble pourtant flou. Ira-t-il jusqu’à permettre l’élection de candidats RN en cas de duels avec l’extrême gauche ? Aux dernières élections législatives, plusieurs candidats LR s’étaient retirés dans le but de barrer la route au parti de Marine le Pen.

En 2021, le philosophe Raphaël Enthoven s’était exprimé en ces termes, sur X : « S’il fallait choisir entre les deux, et si le vote blanc n’était pas une option, j’irais à 19h59 voter pour Marine Le Pen en me disant, sans y croire, "plutôt Trump que Chávez" » - déclenchant l’ire des blanches colombes de la bien-pensance.

En réponse aux propos de Louis Sarkozy, le député LFI de l'Essonne Antoine Léaument a dénoncé, sur X, « la société des héritiers et des fils-à-papa […] Ces gens préfèrent mettre le pays dans les mains des racistes que de partager leur richesse. Leur fin de règne est proche. » Amusant, de la part de l'héritier de Staline.

Picture of Yves-Marie Sévillia
Yves-Marie Sévillia
Journaliste chez Boulevard Voltaire

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Calmons nous il voterai RN que dans un duel avec l infame LFI AUTREMENT ça dois voter pour macron

  2. Entendons nous bien, il parle de voter, non pas Marine Le Pen mais Jordan Bardella ce qui est assez significatif. Je regrette seulement que Reconquête ne figure pas encore au tableau car, si Zemmour me paraît parfois quelue peu excessif, Sarah Knafo, elle, est excellente notamment sur les points faibles du R.N. à savoir l’économie. Et là, il y a pourtant un sacré boulot pour « tenter  » de remettre le pays sur les bons rails. Elle est la seule qui s’aventure brillamment dans ce domaine. Et avec des résultats ce qui, pour une simple députée européenne, n’est pas mal du tout.

  3. Oui enfin ,: il déclare qu’il votera pour Bardella UNIQUEMENT en cas de duel avec Mélenchon (ce qui est la moindre des choses ) . Il n’y a vraiment pas de quoi s’emballer et d’exulter , et de faire de Louis Sarkozy la nouvelle idole de la droite  » ferme et décomplexée  » . Son propos signifie que n’importe quelle autre personnalité politique de gauche , y compris d’extrême-gauche aura son suffrage , pour contrer le président du RN . Bref il consent une unique dérogation au  » barrage républicain  » , celle consistant à préférer Bardella à Mélenchon . Vraiment pas grand chose , et c’est du simple bon sens .

  4. Dans ma circonscription j’ai voté RN plutôt que le Pen parce que les insoumis sont vraiment des repoussoir ce Qui me gène avec le R N c’est leurs visions partisanes c’est pour cela que j’ai voté pour Marion Maréchal aux européennes l’autre handicap du RN c’est l’aspect social du travail avec une retraite à 64 ans ( j’ai travaillé jusqu’à 70 ans )il faut être raisonnable pour ne pas prendre sa retraite trop tôt pour que les personnes puissent avoir suffisamment d’argent pour leurs vieux jours pour ne pas être à charge pour les futures générations En conséquence il faut un mixte pour payer ses cotisations par répartition et par capitalisation mais cela est trop demander cat la gauche refuse cela elle préfère taxer les riches et maintenant les moyens et le travail

  5. C’est terrible cette manie de renvoyer systématiquement les personnes à leurs parents, et de les juger a priori sur leur nom.

    • Regardez-en un exemple éclatant : la repentance obligatoire et récidivante des (seuls) blancs sur l’esclavage.

  6. Comme c’est étonnant , les médias n’arrêtent pas d’en faire des tas sur le rejeton de Sarko , encore un , qui ne sait pas ce qu’est la sueur .

  7. De toute façon le RN a été vidé de toute substance et n’est plus trop patriote, pour moi c’est plus jamais de me déplacer pour voter, tous les mêmes, on n’est plus protégés, on ne peut plus se soigner et j’en passe
    Coluche disait que si volter servait à quelque chose ce serait interdit et il avait raison une fois de plus

    • Dans une élection on vote de moins en moins pour quelqu’un et de plus en plus contre quelqu’un. Dans ce cas, ne pas voter est un choix dans un pays encore un peu démocratique. Mais les abstentionnistes portent la même responsabilité que ceux qui auront voté pour Mélenchon et ses alliés, Macron compris.

    • Un peu de jalousie ?…
      Je n’apprécie guère Nicolas Sarkozy mais je ne juge pas les gens par rapport à leur filiation et je ne suis pas envieux des gens qui ont de l’argent. D’ailleurs jalouser ces gens ne gonfle pas votre compte en banque.

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