Ukraine : vers un conflit armé entre la Russie et les USA ?

Sommes-nous au bord d’une guerre ouverte opposant Russie et Ukraine, avec des USA prêts à l’intervention armée en Europe ? C’est ce que laissent croire certains médias, jamais en retard de sensationnalisme ; c’est également ce que murmure la Maison-Blanche. Mais il est vrai que pour l’administration américaine, il s’agit là d’un ancestral mode de fonctionnement consistant à toujours agiter le chiffon rouge de périls plus ou moins imaginaires : invasion du Vieux Continent par l’URSS, armes de destruction massive irakiennes, nucléaire iranien et autres menaces hypothétiques.

Pourtant, du côté de Washington, dont la politique de la canonnière demeure le sempiternel argument, les nuances subsistent. Ainsi Joe Biden affirme-t-il, ce 19 janvier : « Si des forces militaires russes franchissent la frontière de l’Ukraine, cela constituera une nouvelle invasion qui attirera une réponse rapide, sévère des États-Unis et de leurs alliés », alors que le même jour, Anthony Blinken, le chef de sa diplomatie en visite à Kiev, prône une « voie pacifique ». Qui croire ? C’était à peine moins confus du temps de Donald Trump.

Tout d’abord, on objectera que les USA se voulant encore « gendarmes du monde » ne sont pas exactement les mieux placés pour dénoncer les « invasions » de tel ou tel pays tiers, alors que depuis leur création, en 1776, ils n’ont cessé de faire de même, que ce soit dans leur propre sphère d’influence – l’Amérique latine – ou dans des zones plus lointaines - Corée, Vietnam, Proche et Moyen-Orient. Dire que ce sont les mêmes qui décrètent qui est « État voyou » ou pas, qui fait partie de « l’axe du mal » ou non, voilà qui ne manque pas de sel.

Puis, les « alliés » de l’OTAN, cache-sexe des USA en Europe. Autre blague, quand on sait le coup de Jarnac de la Maison-Blanche, lors de la vente avortée de nos sous-marins aux Australiens. Sans oublier les sanctions financières infligées à nos entreprises tricolores au nom de « l’extraterritorialité du dollar »…

Et la Russie ? Ne jamais oublier l'Histoire : l’Ukraine est berceau de la Russie, tout comme le Kosovo demeure celui de la Serbie.

Et l’Europe ? Géant économique, quoique ce soit de moins en moins vrai, est aussi nain politique, gangrené au plus haut de ses instances dirigeantes par le lobbying américain.

Et la France ? Il y a, certes, les velléités d’Emmanuel Macron qui pense parfois juste – son diagnostic sur « la mort cérébrale de l’OTAN », par exemple – mais qui ne va jamais jusqu’au bout de ses audaces, n’ayant aucune envie de se brouiller avec le puissant protecteur américain. En son temps, Jacques Chirac avait dû affronter les mêmes forces, lorsque refusant de participer à l'expédition américaine en Irak, en 2003.

Alors, sommes-nous à la veille d’une guerre sur le sol européen ? Pour Bruno Drewski, maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales, interrogé par France Info, ce 19 janvier, « Vladimir Poutine s’adresse directement aux USA, considérant que l’OTAN n’est que leur instrument. […] Ce qui peut évidemment fâcher les Européens. […] C’est une victoire pour Moscou, mais plus largement une victoire du bon sens, parce que de toute façon, les deux puissances sont condamnées à s’entendre. […] Poutine a placé la barre très haut en déclarant qu’après tout, il pourrait aussi placer des troupes russes à Cuba pour rappeler qu’on peut aussi se rapprocher des frontières des USA. »

Dernière question : est-ce le rôle de la France de jouer, une fois de plus, le rôle d’éternels harkis pour les États-Unis ?

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

69 commentaires

  1. Que les Américains se méfient de ne pas se prendre un retour de bâton à force de vouloir jouer toujours aux caïds du monde, partout ou ils passent, ils sèment la pagaille

  2. Non, aucun ne veut réellement se battre d’ autant que le grand gagnant serait la Chine
    Mais Biden comme Poutine ne veulent céder en premier c’ est cela le vrai problème.
    Poutine masse des troupes près de la frontière de l’ Ukraine sur son territoire, les USA ne peuvent pas dire le contraire ni dire qu’ eux sont dans leur pays
    La crainte est que des gamins incompétent se mêle à ces problèmes

  3. Défendre une Ukraine pro-occidentale et susceptible d’entrer dans l’OTAN est une démarche aussi légitime que l’installation des missiles à Cuba il y a 60 ans. Les Russes n’accepteront jamais des équipements militaires braqués contre eux, si proches de Moscou, et sur un territoire qui n’aurait jamais dû quitter leur zone d’influence. Et ils ont bien raison.

  4. Comme à l’habitude les Américains mentent Ils ne comprennent rien à l’histoire de notre Europe y compris celle de la grande Russie. Nous avons beaucoup plus à coopérer diplomatiquement et économiquement avec Vladimir Poutine qu’avec les US ou les pays du Golfe qui n’apportent que désordre et chaos. Poutine est un homme qui aime son pays et le défend avec fermeté. Je suis certain qu’il n’envahira pas l’Ukraine ni les Pays Baltes. Les Allemands sont bien dans l’embarras avec le gazoduc stream2.

  5. Oui, l’ Ukraine est le berceau de la Grande Russie, incroyable d’en arriver là par la faute des USA et de ses sbires ! Bientôt le même chose se produira en France avec l’ Ile de France et toujours à cause des USA qui mettent systématiquement la zizanie (pour être poli) dans le monde entier !!!

  6. A kiev les Russes sont chez eux . Une chose pourtant sépare ces 2 clans d’un même peuple : le Génocide organisé en Ukraine par Staline il y a un siècle .

  7. Pour le moment ce sont les USA et les Anglais qui fournissent des armes à l’Ukraine, les Russes ont des troupes à la frontière certes, mais leurs troupes sont en Russie, quant à l’Otan, en matière de troupe massées face à la Russie c’est pas mal non plus, il faut arrêter de se faire peur, Poutine n’est pas fou, il n’a aucune envie d’envahir l’Ukraine dont il n’a nul besoin.

    • Poutine a besoin de l’Ukraine qui est un grenier à blé. Mais ça ne l’oblige pas à l’envahir . Elle peut rester un état tampon profitant de la Russie et de l’Europe

  8. La France (si elle change de président) doit proposer un plan de paix : 1) dénucléarisa-sation réciproque de toute la MittelEuropa (l’OTAN a placé partout des nukes) et réduction des contingents; 2) reconnaissance des droits des populations russophones de l’est et constitution fédérale; 3) accord de co-développement Ukraine/Russie/UE ; 4) Reconnaissance de l’’autodétermination des criméens pour le retour à la Russie C’est à la France de le faire. L’Allemagne est faible et le R-U démotivé.

  9. Les Amerloques sont devenus paranos et les Européens des caniches! En définitive ils courront derrière Vladimir Poutine, joueur d’échecs, qui a, généralement, un coup d’avance et qui amènera les Ricains sur son terrain. Poutine est le seul homme d’Etat au monde, les autres ne sont que des pantins cherchant à être réélus

  10. Se rappeler quand même que Biden a participé en coulisse à toutes les dernières guerres des USA et qu’il est plutôt du genre va-t-en-guerre. Beaucoup de guerres ont été provoquées par une petite étincelle. Vu l’état mental et hystérique de certains dirigeants le pire est toujours à craindre. Se rappeler aussi que l’histoire est tragique…
    Et M. qui suit les États-Unis comme un petit toutou ! God save France !

  11. Désolé mais l’Ukraine n’a pas à être la nouvelle victime de l’impérialisme Russe. Indépendamment du rôle trouble des USA. Il faut retenir les leçons de la boucherie européenne qu’a représenté la guerre dans l’ex Yougoslavie. No more Brother wars!

  12. Respect à la Russie souveraine. L’UE si faible en politique extérieure se venge à l’intérieur en oppressant ses propres peuples à l’image de Macron qui jette à la vindicte les non vaccinés.

    • Les américains agissent toujours POUR leurs intérêts. Les USA qui ont été fondés sur le sang et la violence envers les « Indiens », ne connaissent que la force !… Comme « Gardien du Monde » ??? on peut trouver mieux

  13. Non seulement nous devrions nous libérer une bonne fois pour toute de l’influence néfaste et rouée de l’Amérique mais nous devrions nous rapprocher de la Russie.

      • Fillon a été adoubé par Merkel en 2017 comme un vulgaire Macron. Curieux gôlliste. Année Molière oblige Il est le concentré de Harpagon, de Tartuffe et de Scapin.

    • L’occident est miné par l’antimilitarisme , le wokisme , les LGBT , le féminisme…il ne tiendrait pas plus d’une semaine

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