
Ayant réuni les 27 à Versailles, Emmanuel Macron, président pour six mois du Conseil de l'Union européenne, a organisé une conférence de presse dans la galerie des Batailles. Cette liturgie très fédérale était concélébrée, autour de l'officiant Macron, par Charles Michel, président du Conseil européen, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission. Cette dernière, après une introduction dans un bon français, en est venue rapidement à la langue d'un pays désormais non membre : l'anglais.
Que doit on retenir de cette grand-messe ? D'abord beaucoup d'émotion affichée à l'endroit du peuple ukrainien. Et une condamnation répétée et unanime de l’agression de celui que Mme von der Leyen appelle trivialement « Poutine ».
Ensuite se dessinent quelques axes d'organisation commune afin d'assurer la « souveraineté européenne » qui est une des marottes d'Emmanuel Macron que Mme von der Leyen n'appelle qu'« indépendance ».
Comme souvent, la ligne bruxelloïde consiste à parler beaucoup, longtemps, répéter 100 fois, mais en dire peu. En effet, la culture bruxelloise très administrative conduit le plus souvent à « taper à suivre » (comme disent les rugbymen) et à annoncer un « agenda » à mettre en œuvre à partir 15 mai prochain. Peu ou prou à la fin du mandat européen de la France et peut-être après la défaite d'Emmanuel Macron ? Cet agenda comprendra une concertation en vue de l'autonomisation de l'énergie européenne, à la fois en réduisant les livraisons russes et en évoluant vers des énergies renouvelables, les plus indépendantes qui soient. Rien de ceci ne sera rapide.
Un autre « agenda » portera sur la défense européenne future. Mais là, on n'évoque pas l'idée d'indépendance ou de souveraineté, et surtout pas de préférence communautaire à l’heure où Allemagne et Pologne s'équipent aux USA et pas en France... M. Macron invoque la nécessité de créer des filières européennes, mais il s'agit d'une pétition de principe. Car entre-temps, ce sont les USA qui demeureront le parapluie et le fournisseur. Et ils marchanderont, avec l’Allemagne qui dit vouloir investir 100 milliards dans sa défense, afin de faire échouer cette idée de filière européenne. Ce qui frappe, d'ailleurs, c'est que les trois officiants ont invoqué l'OTAN comme le seul cadre obligé de la défense européenne. L'OTAN que M. Macron disait, il y a deux ans, en « état de mort cérébrale » et à laquelle Vladimir Poutine a donc redonné vie tout en disant la refuser à sa porte.
Ensuite M. Macron, comme M. Michel, évoque les problèmes de consommation, notamment les prix des achats de première nécessité, comme l'énergie et l'alimentation, qui ne cessent de flamber. Si l'impératif de stabilité des prix est évoqué, on en reste là sans donner la moindre direction, par exemple les détaxations ou les prix et marges administrés. Mais, alors que c'était encore possible, rien n'est dit sur la suppression des jachères pour semer des céréales avant fin mars.
Les orateurs, après avoir pris la précaution de confirmer que ni l'OTAN ni l'Europe ne participeront au conflit par les armes, abordent l'éventualité de nouvelles sanctions contre la Russie, sans plus de détails.
Enfin - et cela va mettre de huile sur le feu -, il est annoncé que les dossiers d'adhésion à l'Union européenne de l'Ukraine, la Moldavie et même la Géorgie vont faire l'objet de l'étude préliminaire car il n'existe pas de procédure rapide en la matière.
Bref, Bruxelles, réduite aux coups de menton, demeure Bruxelles. Le départ évitable du Royaume-Uni et de la seule armée qui vaille en Europe, avec celle de la France, a affaibli gravement et durablement la défense européenne. Il aurait suffi de modifier les traités oppressifs comme les Anglais le demandaient, comme d'ailleurs 55 % de l'opinion française. Mais la rigidité dogmatique de l'État bruxellois, et de Barnier son commis, l'a empêché.
encore un coup de come grandiose pour des clous mais avec notre argent ( c’est vrai que nous sommes en pleine forme actuellement). le drapeau de l’europe sous l’arc de triomphe, notre président qui annonce « j’ai mal pour notre europe » qui arrive en voiture officielle avec le drapeau européen au lieu de notre drapeau. bref pour moi la décadence. VIVE LA FRANCE LA VRAIE
Et information minimaliste, pour ne pas dire silence embarrassé, sur le voyage du Premier ministre israélien à Moscou, avec au retour arrêt à Berlin pour voir le Chancelier de la République fédérale allemande, et évitement de Paris, ou réside le Président de la République française par ailleurs Président pour six mois du Conseil de l’Union européenne, on aimerait avoir des explications.