UE : Ursula von der Leyen visée par une motion de censure très sévère

Un coup de tonnerre : le texte s'appuie sur des griefs graves liés notamment aux achats de vaccins contre le Covid-19.
Capture d'écran Présidence de la République française
Capture d'écran Présidence de la République française

C’est une attaque frontale inédite qui secoue la Commission européenne et sa présidente Ursula von der Leyen. 75 députés européens (sur 720 élus, au total, au Parlement européen), pour la plupart issus du groupe des Conservateurs et Réformistes (ECR, le groupe de Giorgia Meloni ou de Marion Maréchal), ont signé un projet de motion de censure visant la Commission européenne et sa présidente. Cette motion de censure, la première depuis 2014, a été ajoutée, ce vendredi, au projet d’ordre du jour de l’assemblée plénière qui se tiendra la semaine prochaine à Strasbourg. Le débat est programmé pour le lundi 7 juillet, avant un vote prévu le 10 juillet. Parmi les signataires figurent trois députés européens français : Virginie Joron (RN), Thierry Mariani (RN) et Sarah Knafo (Reconquête), indique le document officiel que BV s’est procuré. Cette offensive, si elle n’est pas retirée à la suite de tractations, peut fédérer des élus de droite (et de gauche ?) bien au-delà des 75 signataires.

Pour qu’une motion de censure puisse être déposée, elle doit être lancée par au moins un dixième des députés européens, soit 72, sur les 720 que compte actuellement le Parlement, selon le site Toute l'Europe. Elle doit obligatoirement être accompagnée d’une justification : en 1999, la Commission dirigée par Jacques Santer avait démissionné avant même le vote, précise le même site.

Manque de transparence

Cette motion de censure frappe, en tout cas, par la gravité des griefs adressés à la Commission européenne et à sa présidente Ursula von der Leyen. On retrouve ainsi « l’arrêt du Tribunal du 14 mai 2025, Stevi et The New York Times contre la Commission, qui a conclu que la Commission n’a pas fourni d’explication plausible permettant de justifier la non-possession des documents demandés concernant ses relations avec Pfizer/BioNTech dans le cadre de l’achat de vaccins contre la COVID-19 ». Le refus persistant de livrer les documents sur l’achat de ces vaccins, en dépit des ordonnances de la Justice et sans raisons valables, contreviennent, estiment les signataires, aux « principes de transparence, de bonne administration et de responsabilité institutionnelle énoncés dans les traités ». On ne parle pas de l’achat d’un sandwich… « La Commission a alloué 35 milliards d’euros de fonds publics pour les vaccins contre la COVID-19, mais n’a pas assuré la transparence et l’obligation de rendre des comptes », dénoncent les élus européens. Le refus de la Commission d’ouvrir l’accès aux SMS échangés entre von der Leyen et le PDG de Pfizer ne passe pas non plus.

Ce n’est pas tout. La motion de censure évoque « une initiative de financement de la défense de 150 milliards d’euros », dépourvue de justification d’urgence valable.

Troisième dossier, les « graves inquiétudes exprimées concernant l’ingérence illicite de la Commission dans les élections d’États membres tels que la Roumanie et l’Allemagne ».

Conclusion ? « La Commission dirigée par la présidente Ursula von der Leyen n’inspire plus la confiance du Parlement », écrivent les signataires, qui évoquent « une grave violation de son mandat de défense des principes démocratiques et de respect de la souveraineté nationale », une confiance dans les institutions de l’Union sapée, une menace sur l’intégrité du cadre juridique de l’Union.

Les élus demandent tout bonnement « à la Commission de démissionner en raison de manquements répétés à garantir la transparence et de son mépris persistant à l’égard du contrôle démocratique et de l’État de droit au sein de l’Union ».

Cette violente offensive, à la veille de l’été, risque d’animer l’ouverture de la session parlementaire, lundi, à Strasbourg. Et fragilise encore des institutions européennes accusées de corruption (voir l'affaire Kaïlí) et de grave mise en danger des pays souverains sur le terrain de l'économie ou de l'immigration.

Picture of Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

100 commentaires

  1. Mme Von Der Leyen à été ministre des armées en Allemagne, suite à son catastrophique mangement, a été pour service rendu à la nation, refilée à l’Europe pour s’en embarrasser. Elle n’a pas brillé en Allemagne et pour l’Europe elle ne fait pas d’etincelles.

    • en tant que ministre de la défense, elle n’a pas été si mauvaise et la Bundeswehr commencait à l’apprécier. Mais elle commencait aussi à faire de l’ombre à Mme Merkel et a subi , pour les mêmes raisons, le même sort que zu Guttenberg. Ceci dit, elle mérite effectivement des poursuites judiciaires.

  2. Cette femme devrait être devant un tribunal depuis bien longtemps, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle s’est fait réélire en urgence pour garder son immunité diplomatique. Une voyou à la tête de l’Europe qui favorise uniquement l’Allemagne (loi sur les énergie, Mercosur…). Une honte que cette femme ait la moindre importance !

  3. Ce qui est intéressant ce sont les griefs ,la motion de censure ne passera pas mais il est important que l’on parle clairement de ce qui n’est jamais clarifié à la tête de la commission européenne ,ces magouilles ignorées des citoyens européens ,cette grave dérive totalitariste d’Ursula von der Leyen et de ses amis.

  4. La haute autorité européenne est en déclin et critiquée gravement dans les principales puissances qui la compose. Il n’y a pas de personnalité aussi fort que cette jolie diablesse pour la remplacer: en conséquence, les 650 autres députés préféreront garder ce monstre efficace que de voir un incompétent lui succéder maintenant.

  5. Très partiale je souhaite que nombre d’autres députés se joindront à ce vote de destitution et ainsi rendront les comptes que cette femme et ses sbires refusaient de rendre public.
    Ce sera l’occasion de remettre à plat la distribution de nos dividendes à certaines associations non européennes et surtout inféodées à d’autres pays dont les intérêts ne sont pas compatibles avec les nôtres.
    Et rien n’est sûr concernant l’élection d’un certain Président à ce poste vu ses interventions désastreuses au niveau international et européen…

  6. En France, François est sur la sellette. Si François et Ursula « tombent » ça va être le b….. pendant quelques mois…Le FMI va pouvoir prendre la main et nous contraindre. Va y avoir des tractations entre les « frères »…

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