[TRIBUNE] Pour Macron, le salut sécuritaire des Français passe décidément par le fric !

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Comme à son habitude, c’est avec le chéquier des Français qu'Emmanuel Macron s’est rendu à Nice chez son ami Christian Estrosi. Au programme, la pose de la première pierre du futur hôtel « des polices », dont le coût est estimé à ce jour à 220 millions d’euros, ainsi qu'une série d’annonces en matière de sécurité. Il est vrai que le bilan peu glorieux du candidat-président en matière de lutte contre la criminalité, méritait bien cette mise en scène. Et c’est d’ailleurs avec un plaisir non dissimulé, et certainement pas désintéressé, que l’édile niçois s’est prêté à l’exercice.

Conscient d’être à la ramasse sur les sujets régaliens qui, soit dit en passant, ne l’intéressent guère, Emmanuel Macron a donc profité de ce déplacement pour se repositionner en matière de sécurité. 15 milliards d’euros sur 5 ans au profit du ministère de l’intérieur, doublement des effectifs de police sur la voie publique d’ici 2030, appel fervent aux maires afin que ceux-ci veuillent bien jouer le jeu de la coopération sécuritaire avec l’État, le candidat de La République en Marche a, en réalité, déroulé son programme pour un éventuel quinquennat supplémentaire.

Ce nouveau chèque de 15 milliards accordé généreusement à la police, procède de la stratégie habituellement mise en œuvre par les présidents sortants. Emmanuel Macron aura toutefois poussé l’exercice à son paroxysme, d’abord avec le « quoi qu’il en coûte », puis avec des promesses qui, bien entendu, n’engageront que ceux qui les auront reçues. Pourtant, si une chose est certaine, c’est bien que le rétablissement de la sécurité dans notre pays n’est pas uniquement en lien avec le montant des budgets alloués, mais relève davantage de la volonté politique de s’attaquer véritablement au problème. Or, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à part s’en prendre aux Gilets jaunes dans un premier temps, puis aux non vaccinés ensuite, ce président et ses gouvernements successifs n’auront guère convaincu. Quant au doublement des policiers sur le terrain, qui deviendrait miraculeusement possible grâce à la suppression de certaines charges « indues », c’est là encore le retour d’un vieux serpent de mer. Vouloir sérieusement remettre  « du bleu marine dans la rue » passe par l’élaboration d’une stratégie globale qui ne peut que reposer sur la réforme en profondeur du temps de travail des policiers actuellement aux 35 heures. Par le règlement des heures supplémentaires, dont le stock est à ce jour  évalué à plus de 20 millions d’heures. Enfin, par une  politique de recrutement massive prenant en considération des facteurs objectifs tels que les besoins réels des services,  l’anticipation des départs à la retraite et une réforme opérationnelle des services reposant sur les nouvelles missions dévolues désormais aux forces de l’ordre. Actuellement, rien de tout ça n’est véritablement envisagé !

Enfin sur la coopération entre les services, force est de constater  qu’aucune stratégie d’ensemble n’a encore été arrêtée. En particulier en ce qui concerne les relations  avec les polices municipales dont on voit bien que de nombreuses collectivités, à l’image de la municipalité parisienne, ont décidé de faire un choix bien différent de celui proposé par l’État. En effet, les maires de plusieurs grandes villes, essentiellement marqués à gauche, ont manifestement opté pour des polices municipales consacrées à la « proximité », excluant par principe toute participation à la lutte contre la délinquance. Plus gardiens de squares que policiers,  ce sont ainsi des centaines d’agents qui, à cause des choix idéologiques de leurs élus, ne contribueront que de très loin à la sécurité publique.

Dans ce contexte, inutile de souligner que ce ne sont pas les milliards annoncés par le chef de l’État qui résoudront quoi que ce soit. Opération de communication en vue d’une élection présidentielle à venir, voilà la seule chose que le locataire de l’Élysée est en mesure de présenter aux Français aujourd’hui. Triste bilan et tristes perspectives !

Olivier Damien
Olivier Damien
Conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, Commissaire divisionnaire honoraire

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Pour Macron, le nouveau riche, le parvenu, évidemment tout passe par le fric.
    Surtout celui des autres !

  2. La sécurité des Gaulois n’est pas une priorité pour Macron. L’Europe et la mondialisation sont beaucoup plus importantes pour lui. Il est vrai que mettre de plus en plus de police, quant on accepte sans ciller une immigration aussi massive que conquérante et agressive, c’est un peu comme vouloir remplir un entonnoir…

  3. Les gesticulations macroniennes ne dupent plus personne. Les budgets ne changeront rien. Il faut mettre à plat tout le système de sécurité? A-t-on besoin de deux forces dont une militaire doublées par des municipaux. Faisons notre révolution comme les belges , créons une grande force générale débarrassée des lourdeurs syndicales et corporatistes.

  4. Macron prouve, une fois de plus, qu’il n’est qu’un banquier et un mauvais comptable qui jongle avec les milliards qu’il n’a pas. La sécurité ne s’achète pas à coup de postes. Elle doit être une vraie politique décidée et organisée avec méthode, convictions et organisation entre les différents services de l’État concernés. Que les forces de l’ordre aient des missions précises en corrélation avec la justice.

  5. On n’en est plus à 15 milliards près pour cette caricature de président, qui continue à jouer les acteurs devant une France hypnotisée…Comment croire à cette nouvelle promesse concernant la police, quand il n’a pas été foutu de créer les 11 000 lits d’hôpitaux promis l’an dernier au pire de la crise covidienne ? Sa seule mission est d’étrangler notre pays par la dette pour le plus grand profit de ses copains mondialistes !

  6. Comme tous les énarques il adore dépenser l’ argent des autres
    Toutes les entreprises à qui l’ on confie la gestion à un énarque sont rapidement en faillite. Alors pour l’ état c’ est pareil depuis que nous avons mis des énarques président ou premier ministre la chute a commencée

  7. 15 milliards d’euros sur 5 ans…
    Quand Macron fait passer « la sécurité de l’Etat » au-dessus de celle des Français, une telle somme a de quoi inquiéter. Il n’y a qu’à regarder, d’ailleurs, à quoi ont été consacrées les dernières dépenses…

  8. Analyse pertinente d’Olivier DAMIEN qui sait de quoi il parle.
    Macron continue de
    «cramer» la Caisse!
    Il ne sait faire que ça au lieu de traiter le sujet en profondeur: organisation, efficacité des missions, simplification des procédures en lien avec une bonne relation Justice / Police, politique sécuritaire globale.
    Tout ce qu’il ne fait pas et qu’il ne sait pas et ne saura jamais faire.
    S’en souvenir le jour des élections !

  9. D’abord rétablir des punitions réelles et appliquées (réforme pénale), deux, revoir la procédure de la légitime défense, de nos jours les « flics » sont des cibles sans défense, qui dès qu’ils réagissent trouvent un magistrat pour les mettre en examen, il faut de nouveau que les voyous aient peur des « flics », et ce n’est pas avec Macron que ça se fera.

  10. C’est vrai que la police municipale de Paris armée de sifflet de bâton blanc va faire très peur à la délinquance, leur but sera surtout de sortir le carnet de contravention le plus souvent possible leur avancement en étant dépendant, automobiliste soyez prévenu

  11. Mais tout ce fric il faudra que les français le rembourse un jour .Là on est endetté sur 5 générations .De la folie .Acheter des français de cette façon c’est tout ce qui lui reste pour trouver quelques voix .Le pauvre minable.

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