Interrogé par Philipe Corbé, le 3 novembre dernier (RMC/BFM TV) sur les titres de séjour pour les métiers en tension, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a justifié l’emploi d’immigrants illégaux pour des raisons économiques, citant en exemple « un bon copain restaurateur à Grenoble ». Le reportage qui accompagnait l’entretien a permis de découvrir un immigré en situation irrégulière, faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, qui travaillait pour ce « bon copain » !

Qu’un membre du gouvernement justifie le viol de la loi est pour le moins singulier. Les Romains, qui étaient des législateurs, avaient un adage : Dura lex, sed lex ! (« La loi est dure, mais c'est la loi »), soulignant par là le caractère intangible, absolu et impersonnel de la loi que tout magistrat de la cité se devait de respecter, faute de ruiner l’édifice légal et institutionnel. Si l’on suit Véran, qui se souciera de respecter les limitations de vitesse, dès lors qu’il sera en retard pour un rendez-vous, ou encore de payer ses impôts parce qu’il risquerait, en raison de leur poids, « de mettre la clé sous la porte », pour employer les termes employés dans le reportage ?

On rappellera que ledit Véran exigeait les rigueurs de la loi contre les malheureux qui avaient mal rempli leur laissez-passer sanitaire ou encore n’hésitait pas à priver d’emploi le personnel médical qui rechignait à se faire vacciner avec un produit à l’efficacité douteuse.

S’il n’y avait pas « quelque chose de pourri » dans la république de France, on aurait dû exiger la démission de M. Véran. Mais il est devenu habituel, dans ce régime malade, d’entendre des irresponsables politiques considérer « la désobéissance civile comme une philosophie d’action » (Yannick Jadot, « C à vous », 7/11/2022). Lorsque l’on considère qu’une loi est mauvaise, on combat pour la changer, mais on la respecte tant qu’elle est en vigueur. Sinon, c’est l’anarchie, la subjectivité quant au respect de la légalité, la fin du fameux « État de droit » qui, décidément, est à géométrie variable, la lutte de tous contre tous.

Quant aux propos de M. Véran, ils manifestent une fois encore l’incapacité de notre classe politique à aborder la question de l’immigration de façon sérieuse. Pour prendre le cas des emplois sous tension dans la restauration, la proposition du porte-parole du gouvernement est non seulement scandaleuse mais encore simpliste. En effet, sont en cause le niveau de rémunération, la reconnaissance sociale des métiers, le rythme d’activité décalé, une logique économique perverse. Finalement, ce personnage suggère d’exploiter une main-d’œuvre illégale et vulnérable. Dans son ouvrage Le Crépuscule de la France d’en haut, Christophe Guilluy note : « Si les partisans de la société ouverte affichent avec constance une volonté désintéressée, cette position morale n’est pas pour autant dénuée d’intérêt. L’immigration permet en effet à ces catégories qui ne sont pas "riches" de maintenir un mode de vie "bourgeois" au cœur des villes les plus onéreuses de France. La faiblesse de la rémunération de l’immigré malien en cuisine permet par exemple au bobo de payer son déjeuner 15 euros plutôt que 30. » (Champs actuel, p. 75).

La réalité est que la démographie est un des grands moteurs de l'histoire de l’humanité et que l’ébranlement des grands mouvements humains ne s’est jamais fait dans la douceur et la tranquillité. L’Europe est un continent vieillissant qui se délecte dans une culture morbide et rejette les fondements de ce qui fit la grandeur de sa civilisation. Sur les 27 États membres de l’Union européenne, seuls 8 d’entre eux ont un solde naturel positif (excédent des naissances sur les décès). Le taux de fécondité européen se situe, en moyenne, à 1,53 enfant par femme. En Afrique, il était de 4,36 enfants par femme en 2020 (Agence française de développement). 60 % des Africains ont moins de 25 ans et 60 % des jeunes Subsahariens sont considérés comme inactifs (Afrique Magazine). De telles données exigeraient des mesures claires et fermes en matière de politique migratoire et de politique de développement. Or, notre classe politique, tétanisée par la crainte de se voir accusée de racisme, liée à certains intérêts économiques de courte vue, n’a aucune action cohérente.

D’autres parties du monde vieillissantes, notamment en Asie, développent des politiques d’hyper-compétitivité. Mais pour Sandrine Rousseau, « on a droit à la paresse » et « la valeur travail, pardon, c’est quand même une valeur de droite ». Or, tous ces idéologues prônent une société « ouverte » à tous les flux humains comme économiques mais sont incapables d’en apprécier les conséquences : l’effondrement de notre civilisation et le basculement dans le chaos. Bernanos disait : « On ne regarde pas l’avenir comme les vaches regardent passer un train ; l’avenir, on le fait. » Véran et les autres sont pires que les vaches : ils ne regardent rien, ils ne voient rien. Ils sont aveugles.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 11/11/2022 à 21:04.

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10 novembre 2022 à 17:00

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44 commentaires

  1. Je pense qu’ils ne sont pas aveugles mais voyant leur baisse de popularité ils comptent sur les voix des étrangers, musulmans pour la majorité, aux élections à venir ! Faut pas rêver ! …

  2. Mais quand allez vous arretez d’utiliser le vocabulaire imposé par la gauche, et donc de parler d’esclaves et de trafic d’être humains plutôt que de parler de « migrants » Au 18º sciècles on les importait aux antilles pour la canne à sucre et maintenant pour sous payer les serveurs (dans les restaurant des copains!) : Les gouvernements europeens considèrent aussi des esclaves comme des sous-hommes, car dans ce pretendu « respect de droits de l’homme » comment se fait il qu’un impose à des hommes de vivre dans tell ou tel pays??? La liberte de circulation et prevu pour tou, et visiblement ils n’en font pas parti!

  3. Sandrine Rousseau a raison.
    Le travail est aujourd’hui une valeur de droite.
    Et grâce aux diverses « aides publiques » ,il s est installé dans notre société un droit à la paresse. Elle peut parler d’un droit à la paresse. Mais pour l’équilibre, tout droit doit s’accompagner d un devoir. On peut lui reprocher son peu d’entrain à la promotion du devoir de respect des fruits du travail .
    Toujours plus de droits mais sans devoirs, c’est intenable.

  4. Depuis quand l’Etat est-il « en charge de » protéger les hors-la-Loi ? Nous marchons sur la tête !

  5. Un ex ministre encourageant l ‘ illégalité , la macronie ne recule vraiment devant rien ;
    Et avec de tels voyoux , la France s ‘ enfonce de plus en plus .

  6. Veran soutient les hors la loi , de mieux en mieux .Et le pire il le fait ouvertement avec l’accord de son chef macron .Et on continue à payer des chômeurs , à verser le RSA à tout va . Le montant de la dette ne leur suffit pas ils continuent à dilapider de l’argent que nous n’avons pas . Vite un referendum pour virer ces fossoyeurs , ces traitres à la nation .

    1. Hélas, la majorité d’une minorité ! . Tout en comprenant les abstentionnistes face aux traîtres qui pullulent dans les partis dits de droites….

  7. La démographie des occidentaux est en déclin car ces derniers n’ont pas confiance en l’avenir.
    Dès lors, pourquoi risquer d’imposer l’horreur d’un monde qui nous fait peur à des enfants ?
    Les premières raisons du manque de confiance en l’avenir sont le matraquage fiscal qui créé du chômage et l’immigration africaine qui crée nuisance et insécurité du fait de l’absence de réponse de l’état.
    Quand aux restaurateurs, je croirais en leur grande souffrance quand ils ne seront plus si nombreux à occuper les baux les plus chers de France.

  8. Superbe éditorial. Monsieur De cette brève sortie d’un politicien, Monsieur Buffetaud tire en trois paragraphes le descriptif synthétique de la destruction en cours de notre civilisation. L Europe veut mourir, et elle va mourir. RIP.

    1. L’Europe porte en elle les gènes du suicide c’est ce que disait mon prof d’histoire. J’ai 69 ans.

  9. Des millions de chômeurs et d’allocataires du RSA et en plus le Véran veut régulariser les clandestins, on marche sur la tête . Le bateau de migrants qui vient d’être autorisé à accoster à Toulon , voilà encore un peu plus de main d’oeuvre bon marché. Mais cette main d’ouvre, au final nous coute une fortune avec tous les problèmes d’insécurité engendrés , en plus; de plus en plus de revendications communautaristes, comme le voile , « qamis » et autres trucs du même genre. De plus en plus de Français sont en situation précaire , comme cette mère célibataire , qui bosse et qui a deux enfants. Elle n’arrive pas à joindre les deux bouts. Honte à Macron et à tous ses affidés .

  10. En repoussant la classe moyenne des villes-monde, les bobos se sont privés de la main d’œuvre traditionnelle qui manque aujourd’hui. Et il faut absolument arrêter le discours qui méprise les français qui soit disant ne veulent pas travailler. Ils ne veulent pas le faire pour n’importe quel prix. L’immigration sert au dumping social des progressistes liberaux.

    1. Ils oublient qu’il seront les prochains à être remplacés, ça commence d’ailleurs vu que leurs métiers n’ont finalement que très peu d’utilité.
      Le principe de Peter qui les a créé sera leur bourreau.

  11. Les politiques qui gravitent autour de macron sont des nullités qui disent n’importe quoi pour plaire à leur gourou, que se soit véran, attal et les autres ils éructent leurs âneries sans réfléchir aux résultats calamiteux que leurs paroles peuvent induire. Avec plus de quatre millions réels de chômeurs il serait plus judicieux de revoir les conditions d’obtention du chômage et remettre ces chômeurs au travail.

  12. Ils sont complètement à la rue pour essayer de faire repartir le capital prêts à gommer les lois de base et supprimer le droit du travail pour courtiser le patronat en préparation de la néo féodalité.

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