[Tribune] Lettre à Gérald Darmanin au sujet de l’autonomie de la Corse
C’est en simple citoyen natif de Corse et y vivant que votre serviteur s’adresse à vous, en porte-parole d’une opposition pour l’instant défaillante. Vous avez été désigné en catastrophe pour éteindre un violent incendie en Corse par la négociation avec les élus de l’île. Mais à la veille de votre visite sur place, vous avez déjà brûlé toutes vos munitions en déclarant, dans les colonnes de Corse-Matin, que vous étiez « prêt à aller jusqu’à l’autonomie », objectif affiché des séparatistes.
Sachez d’abord, Monsieur le Ministre, que lorsque l’on achète la paix, on se met en position de la payer de plus en plus cher, comme à Munich.
Nous pensons ensuite que vous surestimez la légitimité démocratique des séparatistes au pouvoir. Le dernier scrutin leur a certes donné 67,9 % de votes exprimés mais, compte tenu d’une abstention de 41,09 %, leur représentativité tombe à 40,04 % de la population, c’est-à-dire loin de l’onction populaire qu’impose le choix du destin de la Corse.
Sachez aussi que l’autonomie de la Corse, région la plus pauvre de France, aggraverait sa situation en l’éloignant de la pleine solidarité nationale, les insulaires devenant des Français à part.
Sachez encore que l’autonomie de la Corse reviendrait à une sorte de privatisation politique de l’île au profit d’une minorité exposée à un clanisme atavique pouvant s’imposer à l’occasion des relèves des dirigeants. L’appartenance pleine et entière de la Corse à la France constitue ainsi l’assurance tous risques de ses habitants contre toutes les dérives.
Sachez enfin que par ses conséquences prévisibles, la question corse est devenue une cause nationale car engageant l’unité de la France. Ce que l’on accorde à Pierre, on ne pourra pas le refuser à Paul, renvoyant ainsi la France à sa féodalité.
Une forte aspiration à l’exercice de nouvelles responsabilités prévaut aujourd’hui dans toutes les régions. Aussi, l’institution d’un nouveau statut général de la France doit-il l’emporter sur un énième statut particulier de la Corse qui pourrait d’ailleurs s’y intégrer sans perte des droits acquis. Une indispensable et profonde décentralisation du pays doit aboutir à la régionalisation administrative du pays par application pleine et entière du principe de subsidiarité, hors toute attribution régalienne, non négociable. Cette réforme ne s’opposera en rien à l’épanouissement des identités régionales. L’égalité des régions sera le seul impératif à respecter pour préserver l’unité de la France.
La probable opposition locale à cette réforme salutaire ne doit pas conduire à un énième arrangement d’appareils politiques. On devra en appeler à l’arbitrage direct du peuple souverain de l’île. Les séparatistes exigeant une solution politique de la question corse, quoi de plus démocratique qu’un référendum local ! Que l’on n’objecte pas que la Constitution s’y oppose. D’abord parce que les lois doivent être faites pour les hommes et non l’inverse. Ensuite, en raison de la jurisprudence de 2003 sur la fusion des deux départements. Et pourquoi refuserait-on à la Corse ce que l’on a accordé à la Nouvelle-Calédonie ?
Placés devant toutes leurs responsabilités, les insulaires devront en fait se prononcer sur leur fidélité au serment de Bastia de 1938 de leurs anciens, « jurant de vivre et de mourir Français ».
Et le verdict, quel qu’il soit, et toutes ses conséquences devront s’imposer à tous.
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Michel Franceschi
Général de corps d'armée (2s) - Parachutiste des Troupes de Marine
43 commentaires
Ils sont fous !
C’est la fuite en avant !
Le demain on rase gratis !
C’est la Berezina !
Et ils s’imaginent que les français sont demeurés au point de ne s’apercevoir de rien !
Combien la Corse coûte-elle à la France pour lui tenir la tête hors de l’eau ? Le général Franceschi a raison : « l’autonomie de la Corse, aggraverait sa situation en l’éloignant de la pleine solidarité nationale ». Pourquoi les Français devrait-ils continuer à payer pour des gens qui refuseraient d’intégrer pleinement la République ? Et puis que deviendrait le serment de Bastia pour des Corses si fiers de leur sens de l’honneur et de la parole donnée ?
Il est temps de rétablir la vérité de l’histoire. C’est la Corse qui a colonisé (crime de guerre selon notre Président), la France lors du coup d’Etat du 18 Brumaire. C’est si vrai que l’Empire Corse a été solennellement entériné par le Pape lors d’une cérémonie à Notre Dame en 1804. Il s’est étendu à la royauté de l’Espagne, de Milan et Rome, de la Belgique, à Moscou et Vienne, et même après divers épisodes au Mexique. Il a un moment été réduit à l’île d’Elbe avant de s’achever à Sainte Hélène.
Merci mon Général pour la qualité de votre chronique. Vous savez pertinemment ce que signifie l’autonomie et tous les problèmes qui y sont liés. Hélas, compte tenu de l’impéritie gouvernementale, je crains fort que vous ne soyez pas ou peu entendu. Bon courage. Vive la Coloniale!
Pour bien connaitre la Corse, je suis d’accord avec l’analyse du général Francheschi quand à l’économie de cette région. À part l’agriculture, ou plutôt l’arboriculture (clémentines, pomélos, oranges, huile d’olives, etc.) dans la plaine orientale, le reste de l’île ne représente rien en terme économique. Et la minorité qui demande l’autonomie, d’autres encore « l’indépendance » sont de doux rêveurs malgré leur brutalité excessive. Où irait cette île sans les milliards d’€ de la France et de l’UE
Il faut leur rendre justice ,ils n’ont jamais dit qu’ils s’en passeraient !Ils veulent en faire ce que bon leur semble ,pas leur cracher dessus .
Il suffit de tout casser pour obtenir ce que l ‘on veut ….Quelle honte …
Qui va payer ?
Le marché est clair : amis corses, votez massivement Macron, et vous aurez l’autonomie ! Mais surtout arrêtez, à n’importe quel prix, ces manifs qui font tâche dans la campagne !
Mon général toujours aussi bon très bonne analyse.
Dans notre « beau » pays, il suffit de casser pour obtenir ce que l’on veut ! Quand je pense que des gamins n’ont pas d’enseignants pendant plusieurs semaines et que personne ne bouge ! Bon cela se passe en milieu rural bien sûr, ce serait inadmissible en banlieue où l’on se retrouve à 13 par classe contre 31 et 3 niveaux en milieu rural …. Peut-être faudrait-il que les parents d’élèves emploient les mêmes recettes que les Corses pour que leurs demandes, légitimes elles, soient entendues ?
Mon Général vous aimez la France à laquelle je sais que vous avez beaucoup donné, vous parlez un langage que Macron et sa clique internationaliste ne peut pas comprendre, ils n’ont pas la Patrie dans le cœur.
Pas la patrie dans le cœur.
C’est bien le moins que l’on puisse dire.
Allons-nous, oui ou non, nous libérer de cette bande de scélérats ?
Mais ce type peut promettre n’importe quoi . En 2017 il disait de Macron qu’il serait « le poison de la république « . Darmanin petit fils de Harki qui va à Alger fleurir le monument des martyrs du FLN .Maintenant autonomie pour la Corse , qui a déjà un statut particulier . Il cède devant les émeutiers, un renoncement, car les élections sont proches . Donc pour obtenir satisfaction , il suffit de casser ! Macron élu , les GJ et autres pourront avoir ce qu’ils veulent,…..
8 mn à ecraser un larynx et on voudrait nous faire croire que la victime est toujours en vie. Pour moi elle est morte mais ils le cachent par peur de l embrasement. 8mn sans oxygène personne ne peut survivre.
Sans doute est ‘il déjà mort, mais ne pas le dire avant les élections !
Je partage votre avis mais annoncer la mort de Colonna avant les élections doit leur sembler dangereux et on sait que le courage n’est pas leur qualité première
Il faut respecter le « timing » voyons,
En tant que professionnelle de santé (en retraite et heureusement!) je suis d’accord avec M France mais nous ne sommes que de vilaines complotistes!
C’était une boutade, évidemment que si le prisonnier est mort il faut attendre le soir des élections pour le déplorer. Iks auront fait tout leur possible pour le maintenir en vie ce n’est pas de leur faute.
La démarche de darmanin, n’est que la reconnaissance officielle des tractations secrètes de macron (dénoncées par le « canard ») de l’achat des votes corses aux présidentielles, ce qui pose beaucoup de questions sur l’agression de colonna à la centrale d’arles après le passage des deux émissaires de macron ! Comme pour l’industrie ou l’immobilier macron pratique avec la France « la vente à la découpe »
Quand tout est plié d’avance, peut-on encore parler de négociation ?
La France a négocié les accords d’Evian avec l’Algérie dans la plus grande discrétion.
Darmanin donne déjà le résultat avant de se rendre en Corse.
Ce pouvoir est d’une faiblesse incroyable avec les forts et d’une violence inouïe avec la majorité silencieuse.
Question : pourquoi reste t elle silencieuse ?
Comme le disait Rioufol hier soir (malgré les atermoiements de Praud,) si les infirmières mises à pied et les antivaxx avaient appliqué la même violence les samedis que les bastiais, ils auraient eu plus d’avancées et le « passevaccinal » n’aurait pas été appliqué. Comme pour la Révolution française, le pouvoir n’écoute le peuple majoritaire QUE lorsqu’il n’est plus silencieux et devient violent.
Darmanin en est à promettre l’autonomie de la Corse et à 330 000 habitants, pour récupérer des voix. Il en manquerait tant que cela, pour aller chercher de si petites réserves ? Il y a un vrai hiatus entre les sondages et le terrain et s’il faut se garder d’en tirer des conclusions hâtives, on peut tout de même s’en interroger.
Pas seulement, le coup se joue en 2 bandes avec le même objectif : l’éclatement de la
nation France et sa fonte rapide dans l’Europe des progressistes. Viendront les revendications autonomistes des basques, des bretons, des alsaciens ,des bobos parisiens et de leurs protégés des territoires déjà perdus de la république coco-islamogôchiste….Et le pire avec notre consentement voire notre contribution!
Si je vous ai bien compris, ils chercheraient l’émiettement de la France et sa dissolution en provinces européennes. Ce serait un projet des plus vicieux.