Thierry Ardisson règle ses comptes au micro de France Inter
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Thierry Ardisson n’est pas content. Au micro de France Inter, il fait face à l’humoriste de service en charge de l’ironie facile et des bons sentiments incontestables, escalier B, couloir 35 bis, porte 482 de la Maison de la Radio, la dénommée Charline Vanhoenacker. Au cours d’une interview donnée au Parisien, la justicière des causes gagnées d’avance s’est réjouie de l’arrêt de « Salut les Terriens » « car c’était très putassier » ». L’homme en deuil perpétuel, animateur de l’émission incriminée, est armé jusqu’aux dents. Sa vengeance sera terrible. Un premier tir tente de désarçonner l’ennemie : « Y a pas de quoi se réjouir, ça met cent personnes au chômage, alors comme vous êtes de gauche, j’imagine que ça doit vous embêter beaucoup. »
Non, ça ne l’embête pas. Elle est de gauche à France Inter, pléonasme vivant, cliché ambulant, membre active de la bande d’autosatisfaits à moitié ivres qui a semé la pagaille dans un TGV, renversé du vin sur les sièges, dérangé tous les voyageurs de la voiture, il y a quelques semaines. Son royaume est l’abstraction. Son état : transie de bonheur à l’idée d’appartenir au camp du bien.
Muette, mais heureuse d’être là, au froid, alors qu’au dehors la canicule fait rage, l’humoriste d’État écoute la deuxième salve de l’homme en deuil de son émission : « Ce qu’il faut dire aussi, Charline, c’est que vous avez essayé de faire de la télévision, ça a duré quinze jours… » Hop pop pop… Léa Salamé intervient. Le tir est trop fort. Le studio n’est pas équipé pour recevoir des vérités pareilles. La console de mixage pourrait exploser, les murs viennent d’être repeints…
Mais le gars Thierry, qui n’a aucun respect pour le matériel de Radio France, tient à enfoncer son clou : « J’ai quand même le droit de dire qu’elle a essayé de faire de la télévision et que ça a duré quinze jours ! » L’onde de choc se transmet jusqu’au contrôleur de la bonne parole installé dans le bureau 387, trois étages plus haut. Il tremble sur son siège, mais résiste. Décidément sans pitié, l’ex-salueur de Terriens ajoute : « Et moi, j’ai fait trente-quatre ans de télévision avec un certain succès, donc, les leçons de Charline, j’en ai rien à foutre. » Un refroidissement climatique envahit le studio. Le GIEC est alerté.
Addict à la télé mais jusqu’à un certain point, à la question de Léa Salamé : « Vous ne reviendrez pas comme chroniqueur à la radio ou ailleurs ? », le candidat à « Qui veut gagner une baston » donne la bonne réponse : « Non, non, non, j’ai quand même un certain sens de la dignité, je ne finirai pas chroniqueur chez Hanouna. » Il gagne l’estime des puristes et repart avec un filet garni rempli de valeurs de gauche et un saucisson vegan. Le lot du jour.
Face aux coupes de budget de C8, Thierry Ardisson avait la possibilité de prendre la direction au mot et revenir à l’antenne avec une émission construite avec des bouts de ficelle. Bureau en carton, canapés usagés, tapis d’occasion et éclairage sommaire. Émission clin d’œil. Du second degré amusant. Il aurait ainsi créé l’événement. Meilleur interviewer de la télé, même dans un décor de bric et de broc. Un pied de nez à toutes les Charline du monde. Ardisson n’a pas dit son dernier mot.
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