Streameuse importunée en direct : l’autre visage de la France que le monde découvre

Les jours se suivent et se ressemblent, dans les rues des grandes villes françaises. Après qu’une influenceuse sud-coréenne a été agressée et insultée à Toulouse le 7 mai, puis victime d'une tentative de vol quelques jours plus tard, c’est une jeune Québécoise qui a, à son tour, goûté à notre fameux « vivre ensemble ». Comme elle, ils sont nombreux à venir découvrir la France… et repartent avec une insulte, un vol ou une agression en souvenir.

Une scène d’une banalité déconcertante

Attablée en terrasse d’une brasserie parisienne, la streameuse canadienne Cocottee – suivie par plus d’un million d’abonnés sur YouTube et près de 500.000 sur Twitch – a été interrompue en plein direct par un jeune homme qu’elle estimera plus tard âgé d’environ 25 ans. L’individu, qui affirme venir de Clichy-sous-Bois, engage la conversation devant les 5.200 spectateurs connectés en lançant, moqueur, au bout de quelques phrases : « Je m’en bats les cou**les, du Québec. »

ALERTE INFO | « Wallah je parle avec toi » Une nouvelle streameuse est victime d'un jeune, donnant une image désastreuse de la France. La streameuse québécoise « Cocottee » a été importunée pendant son live Twitch à Paris, alors qu’elle déjeunait.
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— SIRÈNES (@SirenesFR) May 19, 2025

Un peu surprise mais restée courtoise, Cocottee lui répond aimablement, malgré un échange de plus en plus insistant. Jusqu’à ce que le ton monte. « Attention, là j’parle tranquillement, mais attention wallah, je suis pas un schlag [personne sale] », lâche-t-il soudain, dans un ton mi-rieur mi agressif. Dans les commentaires du direct, plusieurs abonnés comprennent immédiatement qu’il ne s’agit pas d’un simple passant bavard. Certains le traitent de « forceur », d’autres de « cassos de Paris ». « Fais gaffe », écrit l’un. « Te pose pas trop longtemps si ce genre de mec commence à arriver », conseille un autre. L’ambiance se tend encore lorsque le serveur, visiblement rompu à ce genre de scènes, intervient poliment pour lui demander de laisser la jeune cliente tranquille. Réaction immédiate de l’importun : « J’parle pas avec toi. Si je veux rester ici, tu vas faire quoi ? Si la police ramène le FBI, je m’en bats les cou**les. »

De la carte postale à la réalité

Si rien de plus grave n’est arrivé à la streameuse qui souhaitait passer une journée « chill [tranquille, NDLR] sur Paris » (sic), une fois réfugiée à l’intérieur sur les conseils du serveur, Cocottee confie à ses abonnés avoir eu « un coup de stress » et se sentir « chokbar » [choquée, NDLR], après cette interaction avec ce qu’elle appellera un « chercheur d’embrouilles ». Malheureusement, ce qu’elle a expérimenté ce jour-là, de bien trop nombreux touristes en font les frais, et parfois de façon dramatique.

Le 13 avril, deux influenceurs américains ont été agressés à coups de mini tours Eiffel par des vendeurs à la sauvette qu’ils filmaient. En décembre 2024, un couple d’Américains égarés dans le quartier des Moulins, à Nice, s’est fait violemment détrousser par quatre individus. En juillet de la même année, une touriste australienne était retrouvée partiellement dénudée et affirmait avoir été violée en pleine rue à Paris par cinq individus. Quelques mois plus tôt, une Américaine portait plainte pour attouchements dans le métro par un homme en situation irrégulière sur le territoire français. Quelques jours plus tôt, un Libyen venu d’Angleterre se faisait violemment agresser au couteau sur la promenade des Anglais, à Nice, par quatre individus, le laissant avec une plaie ensanglantée.

Une réputation qui dépasse les frontières

Si certains refusent de faire face à cette réalité qui n’est plus uniquement celle des Français, les étrangers, eux, commencent à savoir à quoi s’attendre quand ils posent le pied sur le sol de l’Hexagone. Sur le site officiel du gouvernement canadien, l’onglet « Conseils aux voyageurs pour la France » dresse une liste non exhaustive des types de crimes et des lieux où ces derniers peuvent être rencontrés. Concernant les crimes violents, si le gouvernement canadien considère qu’ils restent rares, il explique que « les touristes sont parfois victimes de groupes de jeunes qui veulent les voler ». Le département d'État américain classe Paris comme une destination de niveau 2, conseillant aux voyageurs de faire preuve d'une prudence accrue. Quant au ministère des Affaires étrangères britannique, il adopte une position similaire, soulignant les zones préoccupantes, mais assure que les zones touristiques restent sûres. Certains blogueurs, eux, n’ont plus d’illusions. Une habituée assure que « le XIX^e arrondissement doit être évité, une fois la nuit tombée », ou encore la place Stalingrad, en raison du trafic de drogue.

Paris restera sans doute la ville des amoureux et des lumières. Mais pour un nombre croissant de visiteurs, elle devient aussi celle des tensions et de la défiance. Là où l’on venait chercher l’élégance française, on repart parfois avec le goût amer des conséquences d’un multiculturalisme qui a maintes fois fait ses preuves... en matière d’insécurité.

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