Sens du devoir : ces réservistes franco-israéliens qui rejoignent Tsahal

© Instagram Tsahal
© Instagram Tsahal

Depuis le 7 octobre, Benjamin (*), un jeune réserviste franco-israélien, ne quitte pas son portable des yeux. Son sac est prêt, ses billets sont pris. Il n’attend qu’une chose : que son ordre de mission tombe. « Je veux que Tsahal m’appelle. J’ai envie de me rendre utile », témoigne-t-il sur les réseaux sociaux. Comme lui, ils sont nombreux à rejoindre en urgence les rangs de l’armée israélienne pour se battre contre le Hamas. Pour lutter contre l’organisation terroriste, l’État hébreu a rappelé près de 360.000 réservistes – du jamais-vu –, parmi lesquels de nombreux Français.

Serment patriotique

À l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle (Paris), les vols de la compagnie El Al, l’une des dernières à proposer des vols commerciaux en direction d’Israël, sont pris d’assaut par de jeunes hommes et femmes, réservistes au sein de l’armée israélienne, pressés de rejoindre leurs frères d’armes. Dans des groupes d’entraide entre Franco-Israéliens sur les réseaux sociaux, les témoignages se multiplient, chacun apportant son soutien aux jeunes qui s’engagent. « Deux de mes fils sont partis à la frontière de Gaza. Ils sont prêts. Ils attendent les ordres. Ils sont partis pour défendre leur famille et leur patrie », raconte Jeannine, une mère de famille inquiète mais fière. Un sentiment partagé par Sabine, qui écrit : « Je n’ai pas pu m’énerver contre mon mari quand il s’est porté volontaire pour rejoindre l’armée israélienne. C’est son devoir, il le fait pour nous défendre et protéger nos enfants. » « Je dois y aller, j’ai des amis et de la famille là-bas. Si je n’y vais pas, je me sentirai coupable », explique un autre internaute. Et un dernier d’ajouter : « Nous ne pouvons pas être égoïstes. Nous devons défendre Israël. » Aucun de ces Franco-Israéliens ne semble avoir hésité avant de plier bagage et de s’envoler pour Tel Aviv.

L’armée israélienne, forte de 160.000 hommes d’active et de 400.000 réservistes, est loin d’être une armée comme les autres. À l’issue d’un service militaire de 24 mois pour les femmes et de 32 mois pour les hommes, les jeunes Israéliens prêtent serment de toujours défendre l’intégrité d’Israël et de ses habitants. Un serment qui prend tout son sens aujourd’hui alors que l’État hébreu fait face à l’un des conflits les plus meurtriers sur son sol.

Les Franco-Israéliens ne sont pas les seuls à s’envoler pour Israël afin de prendre les armes. Du Pérou au Vietnam, en passant par les États-Unis, partout, de jeunes hommes et de jeunes femmes tentent de rejoindre le plus rapidement les rangs de Tsahal. D’autres, non appelés par l’armée, décident malgré tout de se joindre à l’effort national. Aide alimentaire, assistance des soldats, soins… De nombreux binationaux rejoignent l'État hébreu pour soutenir l’effort de guerre.

Pendant ce temps-là, en France…

Cette vitalité patriotique israélienne a de quoi nous rendre envieux. Alors qu’Israël peut compter sur des bataillons fidèles, la France peine à recruter au sein de son armée. Pour la première fois, 2.000 à 2.500 soldats manqueront à l’appel, cette année. Rétablir le service militaire serait-il la solution pour faire face à cette crise de recrutement et raviver la flamme patriotique ? Aujourd’hui, selon un récent sondage IFOP pour la Mutuelle du monde combattant, révélé par Marianne, 66 % des Français affirment regretter la suppression du service militaire obligatoire. Mais la mesure ne semble pas être fixée à l’agenda politique. Au mieux, le service national universel (SNU), qui concerne les élèves en classe de seconde, pourrait être rendu obligatoire. Cela suffira-t-il ?

*Le prénom a été modifié

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/10/2023 à 8:30.
Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Bien sur que la « suspension » du Service Militaire pose un problème. Mais réfléchissez : à une époque où tous les services régaliens n’ont plus les moyens de fonctionner et manquent d’argent, Santé, Police, Éducation Nationale, justice, et même l’Armée, la France n’a plus les moyens de loger, habiller, nourrir, encadrer et occuper 300 000 jeunes par an ; et pour rien puisque la loi prévoit que ces jeunes ne peuvent « prendre les armes » que pour défendre les frontières du pays s’il était attaqué et non être envoyés sur des théâtres d’opérations extérieurs… Sans compter qu’en cas de conflit, certains pourraient fort bien retourner leurs armes contre le pays…

  2. Bravo à ces jeunes garçons et filles qui vont défendre leur pays, contre la barbarie la plus abjecte d’une partie des musulmans. Par ailleurs je vois que l’armée Française a du mal à recruter, ça ne m’étonne pas du tout, on n’enseigne plus à nos jeunes, l’amour de la patrie, le sens du devoir, l’honneur, alors pour les motiver on leur dit qu’ils vont aller faire des patrouilles en ville, qui ne servent pas à grand chose et s’il leur arrivait de blesser un « petit ange », ils auraient les pires ennuis, en plus ils ne sont pas formés pour cet emploi là. Quand au service universel, c’est bien sur le papier, mais concrètement, aucun intérêt tel que nous l’ont présenté les cranes d’œuf énarques.

  3. Question : ils sont Français ou Israéliens ??? j’avoue ne pas bien comprendre. S’ils partent de France , qui a payé leurs études , leurs soins médicaux , Israël ?

    • Bé, comme on dit à Marseille, c’est comme le « mec », qui regarde le doigt alors que le savant lui montre la lune. Je vois que vous êtes allé tout de suite à l’essentiel.

  4. En complément de mon commentaire précédent et en référence à la fin de l’article. S’ils sont français et si patriotes, pourquoi ne sont-ils pas engagés dans l’armée française. L’opération sentinelle a aussi besoin de monde.

  5. En préambule je ne cautionne pas les crimes terroristes qui ont été commis par le Hamas. Je trouve ces méthodes particulièrement révoltantes et répugnantes. Indignes de soldats. Mais:
    1/ Il faudrait savoir si les volontaires dont il est question sont français ou israéliens…
    2/ Dans ce cas cela ne me choque pas que certains jeunes français de fraîche date aillent se battre avec les palestiniens au nom de la muslim nation.
    3/ Le risque de ce genre de comportement est l’importation de ce conflit chez nous.

  6. N’oublez pas qu’ils ne partent pas en vacances. Il vont mettre leur peau dans la balance et c’est pas du saut à l’elastique. Je pense à mon ami Bismuth dont le père a fait le Sinaï lui le golan et son fils est parti hier. Respect.

  7. J’ignorais que l’Israël fut un département français à défendre ! Il est vrai que dans un monde sans frontières (sauf celles isolant la Cisjordanie et Gaza), les nationalités ne sont plus que d’opérette. Un tampon administratif. Vite l’émancipation de la Corse dont les ressortissants ne seront pas astreints à venir défendre la République en péril, aigu et permanent. Devrions-nous finalement comprendre que nous récoltons/récolterons ce que nous avons semé ?

  8. Ne nous plaignons pas du manque d’ardeur des jeunes français…Pendant de longues années la gauche et la droite ont villipendé nos armées, insulté ceux qui servaient leur pays sous les armes.Le  » pacifisme » des communiste à imprégné la société, dissuadant de nombreux jeunes gens de s’engager. Aujourd’hui un patriotisme de façade se craquelle, « armons nous et..partez » voilà ce qui apparait. La nouvelle jeunesse qui monte est majoritairement étrangère à la France…

  9. La double nationalité devrait être interdite. On est soit français soit d’une autre nationalité mais pas les deux en même temps. Que se passerait-il si les pays dont certains sont ressortissants conjointement se déclaraient la guerre, dans quel camp devraient chacun se placer ? Cette absurdité est un concept d’importation mondialiste dans le but de désintégrer les nations. Maintenant quand un double national est en France, par exemple, il est régi par les lois françaises, et donc bien français , mais des qu’il s’en va avec son autre passeport dans son autre pays , soi-disant d’origine, qu’il entre dans ce pays avec les documents administratifs de ce pays, il devrait perdre, le temps de son séjour, sa nationalité française, temporairement, pour redevenir citoyen ou sujet du pays qu’il considère sa source. Aussi je suis particulièrement choqué de voir que des franco-israéliens retournent en Israël pour y répondre a leur devoir de réserviste. Ce ne sont plus donc des français, mais bien d’israéliens, ce dont il s’agit. De même tous ces nationaux dont on déplore la perte dans cet action terroriste du Hamas, s’ils sont rentrés en Israël en temps qu’Israéliens, avec leur passeport israélien, ce ne sont plus des français mais bien des israéliens. Seul, un français, entré en Israël, avec son passeport français muni d’un visa israélien, pourrait, selon la logique, bénéficier du soutien des services consulaires français, puisqu’il est toujours resté français, même le temps de son absence du territoire national. Maintenant, on nous parle d’infiltration de communautés musulmanes en France. Cette infiltration communautaire n’est pas la première dans notre pays. Rappelez vous les débats animes de d’Edouard A. Drumont ou de Léon Daudet fin du 19eme et début du 20eme siècle. Posez-vous la question sur l’origine de ceux qui facilitèrent, et facilitent, l’immigration en France de communautés hors-sol, dans le but de provoquer des tensions avec le vieux peuple endémique de culture gréco-chrétienne ?

    • C’est non seulement la double nationalité qui doit être interdite mais le droit du sol qui fait qu’un enfant né de parents étrangers sur le sol Français obtient automatiquement et à la sauvette la nationalité Française, sans même l’avoir désiré….

  10. Alors qu’Israël peut compter sur des bataillons fidèles de Franco-israéliens, je doute que ces mêmes bataillons s’engagent avec autant d’abnégation s’il fallait défendre la France pour les mêmes raisons. Malheureusement on peut en dire autant de nos centaines de milliers de « nouveaux » compatriotes plus enclin à agiter des pavillons palestiniens ou maghrébins dans les rues de France. L’armée française a du mal a recruter peut-être que le pourquoi du comment s’explique de la même manière.

  11. « On ne se bat que pour ce qui a de la valeur ». Qui a encore aujourd’hui envie de se battre pour la France, quand on voit qui la dirige?….Pauvre France! Macron, qu’en as-tu fait?

  12. Ces jeunes gens sont courageux: ils partent défendre le pays d’une partie de leur coeur, celui où ils sont peut être nés, celui où vit leur famille… Ils sont bi nationaux et alors? Sont ils déloyaux à l’égard de la France? Posent ils des problèmes en France? Il ne faut pas les confondre avec d’autres bi nationaux qui ne nous amènenet que des ennuis! Suivez mon regard!

    • Je suis d’accord avec vous. Et il est vrai qu’eux au moins sont courageux, pas comme certains qui fuient leur pays au lieu d’avoir le courage de le défendre…

  13. À lire la plupart des commentaires, je continue et persiste à dire que le pays est foutu en cas de conflit grave. La plupart de ceux qui se sont exprimé sont des défaitistes loin d’aimer leur pays.

    • Tout à fait d’accord avec vous. Je suis choquée par ce défaitisme. Ceux qui veulent la destruction de notre pays ont réussi, Machin finalise leurs travaux de déconstruction avec une facilité incroyable. Peut-on s’en étonner? Pas vraiment quelle lâcheté!

Commentaires fermés.

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