Ségolène Royal se fait pincer sur la ligne rouge

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« Et Macron ceci et Macron cela »... « Et patati et patata »... Depuis que Ségolène Royal a été démise de son poste d'ambassadrice des pôles, le feu jaillit. Tir à vue, lancement de harpons, jet de bébés phoques. La démettre de sa fonction alors qu'elle était sur le point de se rendre à une réunion du Conseil de l'Arctique en covoiturage. Ah, non. Tant d'efforts pour rien. L'inscription sur BlaBlaCar, le rendez-vous déjà pris sur le parking d'un magasin Picard. Ah, c'est bien la peine de se décarcasser...

Débarquée de son poste et, du même coup, de sa tacite obligation de réserve, Ségolène Royal se lâche : « On est dans un régime autoritaire. » Et elle dirait même plus : « Avec un pouvoir qui n'écoute pas, qui n'en fait qu'à sa tête, qui assiste à la souffrance des citoyens sans réagir. » Sans parler de la souffrance de celles qui passent sans transition de moins 35° à une température quasi printanière.

Transition, vous avez dit transition ? Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, qui passait par là se saisit de son sifflet à roulette et interpelle la contrevenante : « Je pense que c'est très grave qu'une femme politique comme Ségolène Royal dise des choses de ce type. » De cette gravitude qui peut voir le permis de donner son opinion amputé de 6 points !

Et le ministre d'expliquer en quoi « les choses de ce type » sont proches du délit : « Tous ceux qui regardent un peu ce qui se passe à l'échelle de la planète peuvent voir qu'il y a beaucoup d'endroits où l'on n'est pas dans des régimes démocratiques. » Élisabeth Borne se lance alors dans la classique argumentation du pire : « Parfois [en d'autres pays du monde, NDLA] , on n'a pas le droit d'élire ses dirigeants, on n'a pas le droit de manifester, on n'a pas le droit de faire grève. »

Si Élisabeth Borne venait à se trouver à court de malheurs dont nous ne souffrons pas - ou pas encore -, nous pouvons ajouter qu'il y a également des pays où les opposants sont emprisonnés, les femmes infidèles lapidées, les manifestants jetés aux lions, les Ségolène Royal envoyées en Sibérie et Zemmour aux barbaresques !

En un mot comme en cent, le ministre décide que, cette fois-ci, la ligne rouge est franchie. « On peut ne pas être d'accord, mais de là à mettre en cause notre démocratie, c'est la ligne rouge. » Une ligne peinte à la main le matin même ! « Madame Royal, vous allez maintenant souffler dans l'appareil... 1,8 gramme d'anti-Macron dans le sang... Allez, hop ! en Sibérie. » Et voilà comment Ségolène Royal retrouva un poste important non loin d'un pôle.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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