En France, depuis deux mois, nous sommes contraints de constater que la campagne salutaire de vaccination des Français contre le Covid-19 balbutie, pour ne pas dire qu’elle merdoie. Un seul chiffre. Le 6 mars 2021, 4 fois plus de Britanniques (23 millions) avaient reçu au moins une dose de vaccin, pour seulement 5,5 millions de Français.

Il y a presque (jour pour jour) un an, notre premier de cordée à la pensée si complexe tonitruait, le 16 mars 2020, justement sans aucun complexe, que nous étions « en guerre contre un virus ». Un peu d’humilité au sommet de la monarchie républicaine serait bienvenue si nous considérons toutes les batailles lamentablement perdues : les masques, les tests, le traçage et l’isolement des contaminés, aujourd’hui les vaccins. Alors que cette bataille ardue s’engage, la France, suppléée par les technocrates hors-sol de l’Europe bruxelloise, s’est déjà pris plus d’une fois les pieds dans le tapis, depuis deux mois.

Doses annoncées par milliers pour, en fin de compte, ne pas être livrées ou pour rester stockées inutilement dans des chambres froides. Débat surréaliste sur la plus ou moins grande efficacité de tel ou tel vaccin. Réticences (idéologiques ?) des personnels de santé qui ne sont qu’un tiers à s’être fait vacciner à ce jour. Impossibilité de prendre rendez-vous en ligne ou par téléphone.

Ça ne marche pas. Tout simplement. Et je l’ai encore malheureusement vérifié hier matin.

Toutes mes tentatives de prise de rendez-vous sur le site Doctolib ont échoué. Il est vrai que les rendez-vous sont réservés aux personnes de plus de 75 ans et au personnel de santé. Aucun autre choix possible n’est proposé. Pourtant, âgé de 57 ans et atteint d’une pathologie chronique, je suis prioritairement éligible à la vaccination. Or, je dois donc passer mon tour et patienter, contrairement aux déclarations officielles des ministres. Mon propre médecin traitant, que je côtoie depuis 19 ans, tente sans plus de succès d’obtenir un rendez-vous de vaccination depuis fin janvier ! Il a évoqué devant moi d’utiliser ses connaissances au conseil de l’ordre départemental pour accélérer son accès personnel à la vaccination. Comme le docteur Véran a indiqué que les pharmaciens pourraient vacciner à partir du 15 mars, j’y suis passé ce matin pour m’entendre répondre par ce professionnel qu’il ne pouvait pas me proposer de rendez-vous car le processus technique de vaccination n’avait pas encore été envoyé par l’ARS du Grand Est aux pharmaciens. De plus, il n’avait aucune dose de vaccin en stock et ne savait pas non plus quel vaccin, en quelle quantité et quand il allait en recevoir.

Bref, par cette matinée ensoleillée du 8 mars, une très grande incohérence existe entre les affirmations ministérielles sur les chaînes d’information et les réalités d’une pharmacie, d’un médecin et d’un patient dans un bourg de 3.500 habitants.

Alors, MM. Castex et Véran, attendu que vous êtes toujours prompts à ne pas jamais tourner sept fois votre langue dans votre bouche avant de parler et attendu que la santé en France, c’est gratuit, selon vos propres déclarations – à croire que vous êtes fiers du déficit de 44,7 milliards d’euros laissé en 2020 -, je vous demande solennellement de pouvoir me rendre en Grande-Bretagne aux frais de la Sécurité sociale française pour me faire vacciner au plus vite.

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09 mars 2021 à 20:15

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