[Satire à vue] Le logeur de Daech frappé par le racisme

À ce jour, aucun haltérophile n'est parvenu à soulever le casier judiciaire de Jawad Bendaoud. Le lecteur soucieux de prendre connaissance de l'intégralité des méfaits contenus dans ce très lourd dossier profitera du pont du 14 juillet pour consulter la page Wikipédia consacrée à l’intéressé. Sachet de pop-corn recommandé.

Rendu célèbre pour son fameux « J’étais pas au courant que c’était des terroristes [...] On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service », Jawad sortait récemment de prison après avoir purgé une peine de quatre années pour recel de malfaiteurs terroristes. Dès la porte passée, face à son smartphone, celui-ci se livrait à une analyse de son injuste privation de liberté. Le temps avait permis au détenu de cerner les tenants et aboutissants de cet enfermement odieux : « Non, mais de toute façon, je vous dis la vérité, les amis, on vit dans un pays raciste, y a pas besoin de polémiquer ou quoi que ce soit. » Coupé du monde durant un long moment, le personnage semble ignorer que la découverte a déjà fait l'objet de nombreuses révélations au grand public. À trois reprises, il martèle « On vit dans un pays raciste », alors que la plupart des Français se flagellent matin et soir devant BFM TV pour tenter d'en finir avec ce mal qui les ronge. Pas un seul visiteur n'a cru bon l'informer des ces avancées sociologiques épatantes. Un retour à une vie normale s'impose.

Avec la formule « Je vous dis la vérité, les amis », le logeur involontaire de Daech transmet un message de pardon à ceux qu'il accuse. Les spectateurs de la séquence restent ses amis malgré les sévices qu'ils lui ont fait subir. La bonté faite homme. « Y a pas besoin de polémiquer ou quoi que ce soit », ajoute-t-il. Mais qui songerait à le contredire ? Lors d'un supposé vol de portable en 2006, le justicier Bendaoud abattait le présumé coupable d'un coup de tranchoir volé quelques minutes plus tôt dans une boucherie. Le caractère inintentionnel de l'homicide fut retenu par le tribunal et Bendaoud fut condamné à huit ans de prison pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Selon des sources policières, le boucher, propriétaire du tranchoir, court toujours. L'ustensile aiguisé trop finement par un rémouleur d'extrême droite avait eu raison de la vie de la pauvre victime. Le racisme avait encore frappé.

La grosseur de la ficelle ne fonctionne que par la culpabilisation instaurée par la bien-pensance. Nanti de leurs jokers, de toutes parts, les Jawad jouent et rejouent inlassablement la même carte usagée. Les dupes de cette pitoyable comédie se font de plus en plus rares.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

24 commentaires

  1. ou est le temps ou « certaine « personne était exécuté discrètement par les services spéciaux, la remise de peine ne servait a rien

  2. Il faut être complètement parano pour rester dans une pays aussi raciste…. On ne comprendra jamais les musulmans qui ne se plaient pas en France , détestent la France mais pas le fric avec lequel elle les engraisse… nous, au moins si on n’aime pas un pays on n’y va pas et si on le découvre en y allant on se tire vite vite.. Et ne me parlez pas d’islam et d ‘islamisme ils le disent eux même l’islam est un et indivisible

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