[Satire à vue] Charles III : vers un véganisme royal ?

Pour le roi Charles III d'Angleterre, l'heure de la revanche a sonné. Les foies gras dégustés par sa reine de mère lors des fêtes de fin d'année sont désormais bannis de toutes les tables des résidences royales. Le premier Noël du nouveau monarque sera respectueux des convenances antispécistes. Un petit pas pour l'homme mais un grand coin-coin pour les canards du sud-ouest de la France.

Depuis de nombreuses années, celui qui n'était encore qu'un prince qu'on sort ici et là ourdissait son plan. En 2008, il sauvait une portée de volatiles en interdisant que l'on servît ce mets maudit aux abords du sapin de Noël de sa résidence personnelle. En cachette, il dégustait un ersatz de foie gras confectionné à partir de sciure de bois et de pâte à modeler. Enfin au pouvoir, il impose sa foi en l'avenir du veganisme. Déjà très pointilleux sur son régime alimentaire duquel est exclue la viande deux fois par semaine, le monarque pourrait étendre son idéologie à l'ensemble du protocole. Avec plus de cent domestiques à son service durant sa période princière, la perspective d'un élevage de laquais gavés au lait de soja inquiète Stéphane Bern. Quel avenir pour les chevaux traînant le carrosse et les bonnets à poil des gardes de Buckhingham Palace ? Toujours en 2008, l'association PETA dénonçait l'utilisation de poils d'ours pour réaliser ces couvre-chefs. « Les gardes de la reine se promènent avec un ours mort entier sur la tête », déclarait l'un des responsables. Le roi Charles III va-t-il imposer le port d'un ours vivant sur la tête de ses gardes ? Nourris au touriste de passage, ceux-ci trouveraient là une alimentation équilibrée si l'on excepte les effets secondaires liés à l'ingestion de smartphones allumés. Un problème que le roi devra traiter avec le plus grand respect pour l'animal. Cette affaire enfin réglée, viendra la douloureuse question de la motorisation du carrosse. Électrique ou tracté par un attelage de militants vegan ? De nombreux casse-têtes parsèmeront le règne de Charles III.

En signe de remerciement à cette interdiction de la spécialité du Sud-Ouest, l'infatigable association PETA a offert au roi un panier de « faux gras » réalisé par un chef vegan. Le fameux dicton anglais « La PETA vient en mangeant » se trouve une fois de plus illustré par le militantisme de la protection animale. À cette occasion, les donateurs ont rappelé à son altesse qu'il se devait de remplacer le manteau d'hermine des grandes cérémonies par de la fourrure synthétique. En 2019, la reine Élisabeth avait décidé de renouveler sa garde-robe en excluant la vraie fourrure et n'avait pas jugé bon de sauver des hermines déjà décédées. La crainte que, les croyant toujours vivantes, le roi Charles III n'abandonne son manteau d'hermine sur une aire d'autoroute, mobilisant aussitôt les forces antispécistes. Il serait alors classé handicapé manteau. Un drame pour l'Angleterre.

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