Roussel-Mélenchon, combat de boxe sans gants à la Fête de l’Huma

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Lors de la Fête de l’Humanité, millésime 2023, l’union de la gauche n’aura pas tout à fait été à la fête. Ça commence avec une algarade avec l’incontournable Sandrine Rousseau signifiant à la puissance invitante : « Non, Fabien, tu ne gagneras pas avec un steak ! » On aurait pu se croire à une finale de l’émission « Top Chef ». Non : c’était lors du rendez-vous de toutes les gauches.

Le meilleur arrive, avec cette envolée de Fabien Roussel : « On parle à tout le monde, à toute la nation, et s’il y a une classe qu’on connaît bien, c’est la classe du monde du travail, c’est la classe ouvrière, c’est la classe travailleuse. Et cette classe, elle est belle, elle est grande, elle parle français et elle a beaucoup de choses à dire et à revendiquer. »

Quand Fabien Roussel parle des ouvriers

À cela, la droite ne trouve rien à redire. En revanche, c’est à gauche, que ça coince : « La classe ouvrière, elle parle français ? tweete François Piquemal, député LFI de Haute-Garonne. Cette phrase de Roussel a choqué, elle nie aussi la réalité de la classe ouvrière depuis près de deux siècles. »

Entre-temps, Libération, dans sa rubrique « Check News », a tenté d’en savoir plus sur cette déclaration : « L’équipe de Fabien Roussel confirme un détournement des propos de l’ancien candidat à la présidentielle : "C’est le principe de la phrase isolée. On lui fait dire ce qu’on a envie de lui faire dire. Quand Fabien Roussel parle des ouvriers qui "parlent le français", c’est pour sous-entendre que le gouvernement ne parle pas leur langue. Cela n’a évidemment strictement rien à voir avec les origines. »

Plus on est de fous et plus l’on rit. Philippe Murer, économiste de l’espèce souverainiste et, partant, plus à gauche qu’à droite – il écrit dans Marianne et Front populaire, la revue de Michel Onfray –, tweete à son tour : « Georges Marchais était opposé aux flux d’immigration qui font pression à la baisse sur les salaires. […] Mélenchon est pour. Cherchez l’erreur. »

Au centre du match, l'immigration

Il est vrai qu’au passage, le Líder Mínimo de La France insoumise affirme, ce 17 septembre : « La plupart des pays d’Europe ont besoin d’immigration. […] Si je venais à gouverner, je commencerais par une vague de régularisation massive. » Et d’en ajouter une louche dans le lyrisme, dès le lendemain, en affirmant avoir été lui aussi stigmatisé dans sa prime jeunesse, en matière de harcèlement scolaire et de rejet de « l’immigré » qu’il était en tant que pied-noir : « Bicot, raton, rentre chez toi ! », lui disait-on. Promis ! Si l’on comprend bien, il ne lui reste plus qu’à arborer une perruque afro, une jupe taillée courte, une paire d’escarpins Louboutin, et nous tenons ici la grande sœur d’Assa Traoré.

Pourtant, il fut un temps où le chantre de la créolisation ne tenait pas tout à fait le même discours. Un article du Figaro, publié en septembre 2016, rappelle ce que l’insoumis en chef affirmait alors : « Je suis fatigué de ces discussions où les fantasmes s’affrontent les uns et les autres. Entre ceux qui hurlent sans réfléchir et s’en remettent à des expédients sécuritaires sans consistance et ceux pour qui il est normal que tout le monde puisse venir où il veut, quand il veut. »

Les nationalistes dans le sens du poil

Le propos mélenchonesque provoquait alors la colère d’un certain Julien Bayou, devenu depuis député EELV de Paris : « Si le programme de Mélenchon, c’est "on ferme les frontières et on trie les réfugiés", ça ne va pas le faire, rapporte Le Figaro. Il est dans la course à l’échalote avec le FN. » De son côté, Pierre Laurent, le prédécesseur de Fabien Roussel à la tête du PCF, expliquait : « Il dit tout cela pour des préoccupations stratégiques et électoralistes, pas par conviction. L’orientation qu’il a progressivement choisie est de caresser les nationalistes dans le sens du poil. » Les deux hommes s’étaient alors soigneusement évités lors de la Fête de l’Humanité. Tout comme Roussel et le même Mélenchon, il y a quelques jours…

Pour défendre son patron, un cadre du Parti de gauche, l’ancêtre de LFI, allait alors jusqu’à prétendre : « Il faut être réaliste. Si nous adoptons la même ligne que les formations d’extrême gauche sur l’immigration, nous sommes morts politiquement. » Ce n’était pas faux, à l’époque : c'est peut-être plus vrai encore aujourd’hui.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Méfiez vous de Fabien Roussel et du parti communiste. Cet homme est dangereux, il est sympa, il parle bien jusqu’au jour ou il aura le pouvoir. Alors, le communisme montrera son vrai visage. Au Cambodge, Pol Pot aussi avait un visage d’ange et l’air très sympa. On a vu le résultat.

  2. « On parle à tout le monde, à toute la nation, et s’il y a une classe qu’on connaît bien, c’est la classe du monde du travail, c’est la classe ouvrière, c’est la classe travailleuse. »
    Bilal Hassani, le drag king, avec lequel Roussel se fait prendre en photo, doit faire partie de cette classe de travailleurs…! Avec des ongles à ne pas pouvoir tenir un manche de pelle et un maquillage de voiture volée…!

  3. Que reste t-il du communisme après la chute de l’URSS ? Rien, dans les pays occidentaux, cette doctrine, quand nous avons vu les ravages qu’elle a fait dans les pays ou elle était appliquée à refroidi les plus lucides. Quand à une poignée d’irréductibles fanatiques, ils vont pouvoir se rassembler dans une cabine téléphonique, qui elles aussi, disparaissent en même temps qu’eux. S’ils aiment tant cela, il y a encore quelques « paradis » de part le monde, Corée du nord, Chine, Cuba, ou ils peuvent aller s’épanouir, s’ils n’ont pas les moyens je prends à ma charge le voyage ALLER, pour une personne et je pense qu’il y aurait beaucoup de patriotes qui feraient comme moi.

    • « S’ils aiment tant cela, il y a encore quelques « paradis » de part le monde, Corée du nord, Chine, Cuba, » Et la France, n’oubliez pas » en route sans frein pour le paradis communiste sous l’impulsion de dirigeants impuissants.

    • Se souvenir seulement du Cambodge, avec un Pol Pot au visage d’ange qui a envoyé au paradis du prolétaire des milliers de cambodgiens.

  4. Devise des élus Nupes :
    1. On se met ensembles pour rafler le plus de sièges de députés, et foutre le b—– à l’assemblée nationale,
    2. On se tire la boure pour y faire le show,
    3. On se rabiboche pour les caméras,
    4. On se castagne en privé et en public, toujours pour le show,
    Et ils font ça, surtout le salaire de député !

  5. Mélenchon est un faux pied noir. Il n’a fait que naître à Tanger d’un couple de Français du continent parti au Maroc pour travailler, l’un en tant que receveur des postes, l’autre institutrice. Point. Cela n’en fait pas un pied noir, loin s’en faut. En tout cas il le justifie tous les jours un peu plus.

  6. Vraiment la gauche est en crise elle a tout fait pour en arriver là et on peut raisonnablement dire quelle le fait encore. Bravo continuez.

  7. « Georges Marchais était opposé aux flux d’immigration qui font pression à la baisse sur les salaires. […] Mélenchon est pour. Cherchez l’erreur. » dit – il ! ? … « La France Islamiste » en est une réponse ! … Les restaurateurs voulant profiter de cette manne d’esclaves à pas cher aussi ! … Et en même temps la mondialisation du système économique voulue par les sommets de Davos …

    Fabien roussel est responsable du délitement de ce parti politique qu’est le PCF … « Ca » fait bien longtemps que ces coucous politicards sont très loin de leurs « fonctions » : protéger les français et la souveraineté de la FRANCE. La « gamelle de la République » est trop bonne et ils n’ont qu’un objectif: conserver leurs strapontin à cette cantine ! …

  8. Enfin j’ai un point commun avec M. Melenchon.
    Il ne doit que la vérité quand il rapporte les propos tenus envers les jeunes pied-noirs par leurs camarades de classe dans les années qui ont suivi 1962.
    Cela a forgé notre caractère. Il fallait se battre et ne pas se laisser faire.

  9. Ils sont ridicules et pas crédibles pour un sou . Et puis combien d’adhérents leur reste t’il, pas de quoi pavaner ……

  10. Je serais d’avis d’envoyer tous ces politiciens, de gauche comme de droite, sur des chantiers difficiles avec une pelle et une pioche, comme Mao faisait en envoyant ses intellos un temps dans les rizières.

      • Faut croire que le système de la purge Poutinienne à bien fonctionné lorsque que l’on constate, de visu sur le terrain, l’énorme pas qui a été franchi en 15 ans. Ce qui, en France, peut donner des sueurs froides et des idées noires à certains mais redonner espoir et courage aux patriotes Français.

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