Édouard Philippe fait « sa pin-up » à la Fête de l’Huma !

On a tout vu, à la Fête de l’Huma, de Johnny Hallyday aux défilés de haute couture en passant par Bozo le clown et les plus improbables contorsionnistes de la politique. Chaque année en septembre, la fête du quotidien est the place to be [l'endroit où il faut être, NDLR]. Au point que s’y est rendu, cette fois, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe.

A la fête de l'Humanité, Edouard Philippe rappelle qu'il vote communiste face à l'extrême droite : Un appel "jamais joyeux mais extrêmement clair"https://t.co/Gn0pRZeWMz pic.twitter.com/kVYXgONVA4

— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) September 17, 2023

En bras de chemise et col ouvert, il avait laissé au vestiaire son beau costume de premier de cordée de la start-up nation pour aller débattre avec la nouvelle coqueluche des Français : Fabien Roussel, l’homme qui défend les rillettes et le saucisson. C’est le côté rigolo d’Édouard Philippe, ce facétieux qui, en avril dernier, avait inscrit le mot « volupté » au fronton de sa mairie. C’était pour tester l’accrochage d’« une œuvre artistique liée aux festivités estivales ». Une blagounette, comme on dit ici.

Accueilli par un mélange d’applaudissements et de huées, le maire du Havre est officiellement venu faire la promo de son livre Des lieux qui disent (JC Lattès), support du débat avec Fabien Roussel. « Je suis extrêmement heureux d’être à la Fête de l’Huma. C’est pour moi la première mais je sais que c’est une institution et je veux vous remercier de cette invitation », dit Philippe, avant que Maud Vergnol, la directrice la rédaction de L’Humanité, n’entre dans le vif du sujet : « Vous écrivez : "les démocraties ne disparaissent pas d’un coup. Elles s’effondrent. Le risque de l’extrême droite au pouvoir, ce n’est plus une hypothèse farfelue." Or, les frontières entre une partie de vos collègues et le RN sont poreuses. La gauche estime que le pouvoir macroniste est en train de faire la courte échelle à Marine Le Pen. On avait envie de vous entendre là-dessus, sur la responsabilité de chacun pour éviter le pire. »

Face au RN, le vote communiste

On tremble. L’image est forte : les panzers sont à nos portes, Adolf le moustachu se cache toujours sous la blondeur lepéniste. Heureusement, Édouard Philippe est là : « Plusieurs fois, au Havre, dans des élections cantonales, il y eu des deuxièmes tours entre des candidats communistes – mes opposants à la mairie – et des candidats du Front national. À chaque fois, à chaque fois, répète-t-il, j’ai dit clairement qu’il fallait battre le candidat FN et qu’il fallait voter pour le candidat communiste. » Au cas où l’on aurait mal compris, il enfonce le clou : « À chaque fois. »

Un spectateur se pâme au micro du HuffPost, loue cet homme « calme et pondéré » qui « a dit que les communistes sont ses adversaires mais pas ses ennemis ». À ne pas confondre, donc, avec le RN qui est un ennemi et pas un adversaire. Il est vrai qu’il est plus facile d’aller draguer les électeurs d’un parti (le PCF) qui a fait 2,3 % à la dernière présidentielle que de contrer une Marine Le Pen raflant 41,15 % des suffrages. D’autant qu’un sondage Harris Interactive-Challenges du 13 septembre place Marine Le Pen et Édouard Philippe au second tour de l’élection présidentielle, si celle-ci avait lieu aujourd’hui.

À la louche, quatre ans avant l’échéance, donc, « Marine le Pen arriverait en tête au premier tour avec 30 à 33 % des voix. Édouard Philippe serait deuxième avec 22 %, qualifié pour le second tour, loin devant Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire avec 16 %, et Gérald Darmanin avec 14 % », nous dit-on.

Placé d’emblée dans le rôle du sauveur de la France contre la barbarie lepénonazie, et ce, malgré la plainte (non jugée) d’une ancienne cadre qui pointe plusieurs atteintes à la probité lors de la passation d’un marché public, l’ancien ministre de Macron est donc allé faire « sa pin-up », à moins que ce ne soit le charognard, à la Fête de l’Huma.

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