Il y a vraiment quelque chose d’inquiétant dans cet acharnement des pouvoirs publics à vouloir cloîtrer la population chez elle. Plus qu’un confinement, il me semble qu’il s’agit d’une assignation à résidence, mesure pénale prise à l’encontre de délinquants ou de terroristes potentiels, voire en cas d’état d’urgence déclaré. Sommes-nous tous des délinquants ou des terroristes potentiels ? Sommes-nous en état d’urgence ? Le nombre de cas de personnes infectées et décédées en rapport à la population nationale le justifie-t-il ?

Est il raisonnable, justifié, d’interdire, sous peine d’amende voire d’emprisonnement, de faire du vélo seul sur des petites routes de montagne sur lesquelles on ne rencontre pratiquement personne ou de faire de la randonnée en montagne sur des sentiers d’altitude ? La dernière illustration donnée dans la presse de ce genre de mesures ahurissantes, à mon point de vue, est l’amende de 135 euros infligée à un pilote amateur qui avait effectué un petit vol sur son avion privé. Il risquait sans doute de contaminer des oiseaux ! Loin de moi l’idée de minimiser l’impact et la gravité de cette pandémie, il est évident qu’il convient de prendre certaines précautions telles qu’elles ont été recommandées dans les débuts de l’épidémie : se laver les mains régulièrement, garder ses distances avec autrui, tousser et éternuer dans son coude, proscrire les rassemblements, etc. Il s’agit là de conduites de bon sens mais il me semble que nous assistons maintenant à une exagération déraisonnable des contraintes imposées à la population et qu’on s’oriente vers une importante privation des libertés publiques. Le mieux est l’ennemi du bien, nos décideurs devraient se rappeler cette maxime.

Ce sont toujours des urgentistes et des épidémiologistes qui s’expriment dans les médias sur la gravité du coronavirus et l’importance des mesures drastiques à prendre. Peut-être conviendrait-il d’entendre l’avis des psychiatres et des psychologues sur les effets collatéraux de telles mesures : le stress, la déprime, la colère, le désespoir des personnes âgées en EHPAD privées de tout contact avec leurs proches. Elles ne mourront peut être pas du coronavirus, mais combien mourront de dépression et du désespoir de se sentir abandonnées. Il y aurait certainement des façons de durcir les modalités de visites dans les EHPAD sans pour autant interdire toutes les visites. Ma mère a passé deux ans en maison de retraite où elle a fini sa vie. Pas un seul jour de ces deux années mon père n’a manqué d’aller lui tenir compagnie. J’imagine la détresse qu’elle aurait ressentie si elle avait vécu la situation actuelle.

Alors, Messieurs les décideurs, politiques et médecins, un peu plus de discernement et de psychologie, s’il vous plaît. Vous parlez de durcir encore les mesures de confinement. Allez-vous faire barricader les portes des habitations comme au temps de la peste du Moyen Âge ?

6184 vues

25 mars 2020 à 9:48

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.