Quand l’obsession vire au cauchemar…

obsédé

Tout homme raisonnable sait normalement tirer les leçons des expériences passées. Il est douloureux de constater qu’en France, en 2020, nos dirigeants semblent en être incapables. Je ne prendrai que deux exemples récents dont la gravité justifie cette constatation : l’épidémie du coronavirus et les attentats.

Une phrase m’a particulièrement interloquée, dans une allocution de Jean Castex sur l’assouplissement éventuel du confinement. Alors que de nombreux docteurs, philosophes, religieux tirent la sonnette d’alarme sur le désastre humain qui s’en vient - s’ajoutant au désastre économique qui commence -, conséquences directes de ces confinements, la communication gouvernementale reste des plus chaotiques. Chaotique, méprisante - pour mémoire, l’histoire des masques que nous n’étions pas en mesure de mettre correctement. Elle est également dénuée d’éléments de langage porteurs d’espérance et d’encouragements afin de permettre au peuple français d’entrevoir une sortie de crise. Les 3e et 4e vagues sont-elles déjà planifiées ?

Je cite donc M. Castex : « La sécurité est ma plus grande obsession… » Mais de quelle sécurité parle-t-il ? Apparemment, il ne s’agit pas de la sécurité sanitaire, puisque huit mois après le premier confinement, les lits d’hôpitaux n’ont pas été créés pour autant alors que le manque de moyens du système de santé est pourtant dénoncé depuis de nombreuses années… Il ne s’agit pas, non plus, de la sécurité intérieure puisque la seule mesure de bon sens de fermeture des frontières n’a pas été prise. Pourtant, cette mesure aurait également empêché que des attentats terroristes commis par des migrants ne soient perpétrés sur le sol français au nom d’une idéologie conquérante mettant en danger notre civilisation. M. Macron a enfin reconnu récemment le lien entre immigration et terrorisme, cinq ans après le Bataclan.

Éric Zemmour ose qualifier l’attitude insensée de nos dirigeants en y décelant chez eux le syndrome d’hubris, autrement nommé la folie du pouvoir. Quel lien peut-il exister entre folie et pouvoir ? C’est par l’analyse forcenée que le gouvernement fait de la crise sur les critères d’occupation des lits en réanimation et de taux de contamination que les mesures supposées protéger les Français par l’application du principe de précaution sont prises.

Au passage, il est à souligner que cette analyse s’appuie sur des chiffres et des projections toujours plus sinistres, ajoutant une dose supplémentaire anxiogène au climat déjà morose. J’ai, à ce titre, entendu le chiffre de 400.000 morts si certaines mesures restrictives n’étaient pas prises pour le bien des Français. Alors, allons-y gaiement et supprimons tout ce qui est jugé superflu mais opérant pour nos dirigeants, justifiant leur gestion de la crise qui s’avère être calamiteuse. La passion de la légitimité qui les anime vire au délire, sous couvert de raison ! Ce cocktail devient explosif lorsque la peur en est l’un des ingrédients.

C’est dans ces conditions que plus de la moitié des Français acceptent la suppression d’un nombre important de leurs libertés les plus fondamentales telle que la liberté d’aller et venir, la liberté d’expression ou encore la liberté de culte… De brillantes idées nous sont suggérées : fêter Noël en visioconférence afin de nous y habituer ! La même ritournelle que pour les attentats… aveux suprêmes d’impuissance. Dans ces conditions, gouverner par ordonnance ne serait-il pas la dernière des tentations et l’ultime folie ?

Pourquoi ne pas remplacer notre devise sur les frontons des mairies par les mots Sécuritarisme, Légalisme, Mondialisme ? Vive la France !

Bénédicte Auzanot
Bénédicte Auzanot
Député de Vaucluse, conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d'Azur

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