Projet Immigration : Encore plus et toujours plus…

©Source @shutterstock
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À l’image d’Emmanuel Macron annonçant un projet de loi contre le séparatisme islamiste aux lendemains de l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste tchétchène, Gerald Darmanin et Olivier Dussopt ont, dans une interview au Monde publiée ce mercredi matin, puis sur BFM TV dans l'après-midi de la même journée, énoncé les grands principes du projet de loi immigration, annoncé pour le début d’année 2023.

Dans un exercice de style similaire, donc, à l’affaire Paty, difficile de ne pas faire le lien entre le tempo de cette interview et le meurtre sordide de la petite Lola. En invoquant un projet de loi, l’exécutif veut convaincre qu’il agit. En difficulté sur le sujet des fameuses obligations de quitter le territoire, Darmanin se défend comme il peut et met en avant les difficultés d’application : « Il y a près de 50 % des OQTF qui font l’objet de recours qui les suspendent. L’une des dispositions du projet de loi qui sera examiné début 2023 au Parlement est de fortement simplifier les procédures et de passer de douze à quatre catégories de recours, pour exécuter beaucoup plus rapidement les mesures », affirme-t-il, ce mercredi matin, au Monde. « En résumé, les OQTF ne sont pas appliquées et ce n’est jamais de leur faute », pointe le député RN de Vaucluse Hervé de Lépinau, qui fustige « un double discours permanent »

Assouplissement dur ou durcissement souple ?

En matière d’évidences, Gerald Darmanin est la réincarnation de La Palisse : « L’assassin présumé de la petite Lola, venu avec un visa étudiant pour un CAP et resté irrégulier sur notre sol pendant trois ans. Personne ne s’est demandé où était cette personne. C’est un problème. » Un problème, effectivement. Et le locataire de la Place Beauvau a récidivé, mercredi après-midi, sur BFM TV, avec ce splendide « Je ne fais pas de lien entre immigration et délinquance [...] mais ce serait absurde de ne pas constater qu'une partie des étrangers dans les grandes métropoles commettent l'essentiel, plus de la moitié des actes de délinquance ». Ne pas faire de lien tout en faisant le lien. Une savante déclinaison de l’en même temps macroniste.

Et tout est de la même facture. Tout en voulant durcir la politique migratoire, le tandem Dussopt-Darmanin veut aussi faciliter les conditions d’accueil d’une immigration professionnelle censée soulager les secteurs sous tension. Comprenez la main-d’œuvre. « Nous souhaitons, tout particulièrement dans les métiers en tension, comme ceux du bâtiment, que le travailleur immigré en situation irrégulière puisse solliciter la possibilité de rester sur le territoire sans passer par l’employeur », affirme Olivier Dussopt. Durcir la politique migratoire en facilitant l’immigration, donc… « On va revivre le sketch de la loi Séparatisme », soupire un député de l’opposition. En effet, celle-ci, rebaptisée d’ailleurs « loi confortant le respect des principes de la République », n’aura eu qu’un effet limité et aura été patiemment déconstruite et détricotée par une opposition de gauche et reniée au fur et à mesure par une majorité tétanisée à l’idée de passer pour islamophobe. Se dirige-t-on vers un scénario équivalent ? « Évidemment, nous lirons ce projet avec attention et nous l’amenderons en conséquence », prévient-on du côté du RN. Darmanin, d’ailleurs, ne les oublie pas : « S'il n'y avait plus de problème d'immigration en France, il n'y aurait plus de Front national. » Une bonne piste à étudier ? « Si la France retrouve sa souveraineté, nos concitoyens une vie libre et décente et la sécurité un rétablissement, je serai heureux de mettre la clef sous la porte », répond un député du Rassemblement national. Pas pour demain, donc.

Au fond, tout le drame de ce pays est résumé en une phrase par l’inénarrable Darmanin : « Tout étranger qui commet un acte de délinquance grave sera expulsable. » De l’intention sans action. Du verbiage sans exécution. Ménageons au premier flic de France le suspense : tous les criminels sous OQTF étaient expulsables. Le problème, c’est qu’ils n’ont pas été expulsés. Et cette carence fondamentale n’est pas fataliste ni métaphysique, elle est éminemment politique. En attendant, Darmanin promet : « Nous devons être gentils avec les gentils et méchants avec les méchants. » Cela promet.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Même si tous les migrants réguliers et irréguliers trouvaient du travail, il resterait le problème de civilisation. Le projet Darmanin aurait pour conséquence l’accroissement du nombre de musulmans en France. Il faut que les députés LR et RN s’opposent farouchement à cette loi en germination. Les Français disent NON au grand remplacement, même par des travailleurs embauchés dans des secteurs en tension. Il faut surtout former les Français (notamment ceux qui s’étiolent au RSA) afin d’obtenir une adéquation entre l’offre et la demande. ça coûte cher ! On pourrait supprimer l ‘AME et autres allocations !
    De plus, cette loi serait détournée en faveur de faux travailleurs affluant du monde entier, comme l’est le droit d’asile.
    NON, nous ne voulons pas d’un afflux d’immigrés. NON et NON !
    Concernant le refus de l’Algérie de reprendre ses ressortissants, on n’a pas encore actionné deux moyens de pression : refuser tout visa pour les étudiants algériens et refuser tout soin médical en France pour les Algériens résidant en Algérie, dont les dignitaires du régime.

  2. Ce n’est pas l’idée de trouver un échappatoire à la crise migratoire, la solution c’est de renvoyer tout ce monde chez eux. C’est nous qui payons la générosité qu’emploit le gouvernement avec nos impôts et nous ne voulons plus financer ces bouches inutiles. Que ces gens commencent à s’investir sur leur territoire et qu’ils fertilisent leurs terres. Ce sera mieux pour eux et pour nous !

  3. Puisque le sacro-saint état de droit, soi-disant inflexible et indispensable permet de diminuer le nombre de motifs de recours de 12 à 4 du jour au lendemain, pourquoi ne pas passer ce nombre de recours à zéro?
    Le fond de ma pensée c’est que Darmanin et Macron ne veulent surtout pas ralentir la submersion migratoire.
    C’est la mort dans l’âme qu’ils sont obligés d’entendre les hurlements du peuple.
    Ils nous inventent donc les « métiers sous tension », ces métiers sans la moindre qualification et qu’on trouve par douzaines dans les villes qui n’ont plus de médecins.
    Mais pensez vous ! Un système qui permet à n’importe quel immigrant sans papier et sans qualification de s’introduire légalement en France, c’est une opportunité magnifique pour ceux qui ont compris qu’augmenter le nombre de pauvres et le meilleur moyen d’enrichir les riches.

  4.  » Ménageons au premier flic de France le suspense  » , si vous pouviez une bonne fois pour toute arrêter avec ce qualificatif qui est une insulte aux policiers , ce n’est qu’un pitre .

  5. Je vais être très dure. Il faut fermer les frontières et les contrôler. Expulser TOUS les « sans papiers » et les délinquants. Sanctionner les entreprises qui emploient des « sans papiers ». Ne laisser entrer que les personnes répondant à une offre d’emploi. Je m’arrête là…Ce serait déjà bien pour commencer. Il faut aussi remettre les Français au travail et arrêter de distribuer des aides à ceux qui vivent mieux avec les indemnités et aides que ceux qui travaillent.

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