Politique-fiction. La droite signe une union sacrée avant le premier tour pour battre Macron

jean lassalle

J’ai fait un rêve...

À la télévision, Emmanuel Macron détaillait la montée des tensions. « Poutine est devenu incontrôlable, il a choisi d’affronter directement l’OTAN par tous les moyens. Nous risquons un conflit nucléaire. » Le Président enchaînait. « Nous sommes en guerre, nous avons donc pris des mesures d’urgence : la France fusionne et disparaît pour constituer un vaste ensemble européen, bien plus capable de résister à la Russie. » Une mesure provisoire, disait-il. À l'exception du Royaume-Uni et de la Suisse, nos voisins avaient définitivement remisé, eux aussi, leurs frontières dans les brumes du passé. Ursula von der Leyen occupait le pouvoir à l'échelon européen, les anciens présidents formaient un conseil exécutif autour d'elle. C'était une nouvelle ère qui s'ouvrait, pleine de promesses pour les intellectuels mondialistes et les cadres des grandes multinationales. Mais cette mesure surprise avait sidéré et révolté un grand nombre de Français. Dans les campagnes, dans les villes de province, le peuple grondait de colère.

La solution avait émergé au cours d'une discussion informelle avec Valérie Pécresse, dans les locaux de Boulevard Voltaire. L’échéance du premier tour approchait dangereusement, plus que six jours avant le dimanche fatidique. Le temps était radieux, le froid de l’hiver avait disparu. Les affiches électorales délavées par les pluies du printemps laissaient les passants indifférents. Pourtant, très rapidement, le martyre de l’Ukraine avait bouleversé le rapport des Français à leur nation. Le patriotisme, l’amour de l’indépendance et l’envie de défendre nos frontières avaient refleuri. Dans la rue, des tags appelaient à un sursaut national.

À 14 h 12, le mercredi précédant l’échéance, un tweet de Valérie Pécresse tomba sur les smartphones des Français et se répandit comme une traînée de poudre. Elle appelait à l’unité de la droite pour sauver la patrie menacée. Elle était prête, pour cela, à tous les sacrifices, y compris à renoncer à la course présidentielle. Aussitôt, Marion Maréchal lançait un appel solennel à l'ensemble de la classe politique à suivre cet exemple. Éric Zemmour renonçait à son tour. Le Web s’enflammait. Marine Le Pen suivait le mouvement, tout comme Nicolas Dupont-Aignan, Éric Ciotti et les leaders de la droite qui avaient participé à la primaire : tous sacrifiaient leur carrière et renonçaient à leur candidature pour la permanence de la France. Sous l’influence de l’Ukraine, les Français conservateurs et la classe politique de droite avaient retrouvé le goût de la grandeur. Les téléphones des leaders politiques crépitaient tout l’après-midi. Il fallait se mettre d'accord derrière une candidature unique. Très rapidement, ils trouvaient une solution originale : pour éviter le choc des ego des leaders de la droite, ils ne se rallieraient pas derrière le candidat le mieux placé - Marine Le Pen l'avait accepté de bonne grâce par amour pour le pays - mais derrière... le plus mal placé.

Dès le lendemain, Boulevard Voltaire publiait un texte signé de tous les candidats de la droite sans exception. Ils appelaient à l’union derrière… Jean Lassalle. Le Béarnais avait accepté la charge d'un pays en crise à la seule condition que tous participent corps et âme au redressement de la France dans un gouvernement d’union nationale. La nouvelle se diffusait comme une onde de choc en Europe et dans le monde. À la télévision publique, Emmanuel Macron, secoué par un tic nerveux, chargeait tête baissée contre le retour du nazisme en France. Mais une immense manifestation favorable à Lassalle rassemblait deux millions de Français électrisés par la nouvelle donne, derrière leurs élus, sur les Champs-Élysées. Les patriotes ukrainiens emportaient leurs premières victoires. Soudain, dans les rues, les passants semblaient imperceptiblement redresser la tête, sourire un peu. Il restait encore trois jours avant l'élection présidentielle.

Je me réveillais en sursaut et allumais la radio. Macron était presque réélu, la droite se dévorait, le martyre de l’Ukraine se poursuivait en dépit de la brillante contre-offensive de Bernard-Henri Lévy au théâtre Antoine. Et Jean Lassalle rigolait. Rien n’avait changé. Drôle de rêve.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

88 commentaires

  1. Que voulons nous? A l’unanimité la défaite de Macron, nous sommes tous d’accord. La propagande Elyséenne recevant une aide guerrière inattendue, nous dirigent hélas vers ce choix électoral. Marine, Zemmour et Mélenchon sont médiatiquement disqualifiés, pour intelligence avec l’ennemi, le peuple semble tomber dans le piège. A mon sens une seule voie de salut, le vote a contre cœur Pécresse, seule capable d’agréger le vote rejet Macron et immunisée du front républicain. Entre deux maux le moindre.

    •  » le vote a contre cœur Pécresse, seule capable d’agréger le vote rejet Macron ». Deux locutions antagonistes : Pécresse et vote rejet Macron.

    • Absolument pas.
      Qu’avons-nous à faire de l’avis des médias à surtout ne pas écouter.
      Poursuivons notre route, et on fera tomber l’encombrant.

  2. Il faut manger léger avant d’aller se coucher. Même si toutes les couleuvres que l’on nous fait avaler commencent à peser.

  3. Il faut voir la vidéo de Michel COLLON « Un Français combat au Donbass », ce témoignage démontre l’énorme mensonge à la base du Poutine/bashing actuel dont Macron est acteur pour être réélu. Il faut dénoncer ces mensonges. Allez dire aux Ukrainiens qui vivent depuis 7 ans dans des caves que Poutine est coupable, ce sont eux qui demandent son aide. Si la VERITE crève le plafond, Macron ne sera pas réélu.

  4. Voici quelques semaines, par une lettre conjointe à MLP, EZ et NDA, j’invitai les deux premiers à renoncer à leur candidature en offrant leurs voix à NDA susceptible de recueillir en outre celles des LR….dont il fut lui-même!
    NDA est le seul à pouvoir battre M. Macron! Les sondeurs alertés par moi n’ont jamais tenté de tester un Macron-NDA ! Il préfèrent leur complicité avec les Médias = Pubs!
    MLP et EZ à peaufiner les législatives et moi, à me faire pardonner par M. Lassalle!

  5. Les rêves sont une des dernières choses que l’État n’a pas trouvé les moyens de taxer.

  6. J’espère que ce n’est pas un rêve prémonitoire, pour moi ce serait plutôt un cauchemar !

  7. Pécresse n’est pas de droite… car elle n’est pas pour la liberté, ni souverainiste ni pour la liberté des personnes.

  8. Si j’ai tout bien compris à la situation actuelle, le patriotisme ukrainien, c’est bien, le patriotisme russe, c’est mal, le patriotisme français, c’est facho !

    • Excellent, l’on devrais en faire un slogan à afficher sur tous les murs de France et de Navarre.

    • c’est très bien résumé. Tout dépend si le patriotisme est politiquement correct en terme de Bilderberg-Davos-mania. Il est logique que ce lobby qui possède de plus la plupart des journaux influents, considère comme patriotes ceux qui défendent la 1re usine de fabrication et de vente de bébés humains en Europe

    • c’est tout à fait ça!…il est de bonnes et de mauvaises causes, de bons et de mauvais dirigeants: tout dépend par qui est fait le classement !

    • C’est exactement ça ! Pour les islamo-gauchistes , tout ce qui a fait et fait encore la France est « moisi , nauséabond ( ils adorent ce vocable !) , fasciste , d’ extrême droite … Ils ne sont pourtant pas les plus nombreux dans notre pays , mais ils crient , ils gueulent . Et ils tiennent les médias , tant la presse écrite ( à l’exception de Valeurs Actuelles et Marianne [si , si !…] que le télé … Ils sont puants , écoeurants , à vomir … Je leur retourne leurs « compliments »

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