[Point de vue] Lyon : un pèlerinage interdit à cause de… la « messe en latin » !

Il y aura, en ce dimanche de Pâques, près de 18.000 baptisés, adultes et adolescents. Ce renouveau de la foi est explicable par plusieurs causes : catéchisme sur les réseaux sociaux, réaction à l’écrasement sociétal qu’est l’islam conquérant ou encore conversion par la beauté du rite, comme c’est le cas de ces pèlerins de Notre-Dame de Chrétienté, chaque année plus nombreux sur les routes de Chartres. Mais, sur ce dernier point, il semble que les évêques de France préfèrent une église vide à une messe célébrée selon le rite ancien - une « messe en latin », comme disent les journalistes.
Des « tradis » pas « comme tout le monde »
Le dernier exemple en date remonte à dix jours et se situe à Lyon. Dans la capitale des Gaules, un groupe de fidèles laïcs avait décidé d’organiser un pèlerinage régional, s’inspirant de modèles qui fonctionnent très bien ailleurs (Feizh e Breizh en Bretagne, Nosto Fe en Provence, par exemple). Leur projet s’appelait - s’appelle encore - Via Lucis. Son itinéraire partait de Vienne pour rallier Lyon à pied, au mois d’octobre prochain. Il prévoyait - c’est là que les choses se corsent - une célébration traditionnelle, selon le rite lyonnais. Ce rite fut celui du saint Curé d’Ars. Il comporte certaines particularités, que détaillent obligeamment les missels, mais surtout, il est, lui aussi, en latin… On devrait passer outre, dans une Église où il y a « de la place pour tout le monde », comme disait le pape François aux JMJ de Lisbonne, en 2023, non ? Eh bien, non. Il y a de la place pour tout le monde, mais les tradis ne sont pas considérés comme des catholiques, à ce qu’il semble.
Mgr de Germay, archevêque de Lyon et primat des Gaules, a donc interdit la célébration de la messe dans le rite lyonnais. Le cœur lourd, les organisateurs ont alors pris la décision, dans un courrier daté du 10 avril et adressé aux participants, d’annuler cet événement pour l’année 2025 (Messe interdite pour le pèlerinage Via Lucis à Lyon - Le Salon beige). Mais, au juste, qu’est-ce qui dérange nos évêques ? Ca ne peut pas être la foi. Ca ne peut pas être l’enthousiasme des laïcs. Et ça ne peut pas être la messe, « source et sommet de toute la vie chrétienne », comme dit le concile Vatican II… ou alors c’est grave.
Le Coran mais pas le latin
Dans une église, en 2025, on peut tout faire : musiques audacieuses, concerts totalement profanes (voire profanateurs), notamment avec récitation du Coran (un concert à Saint-Louis des Invalides suscita l’émotion), mais pour le latin, on repassera. Pourtant, les vocations sont chez les tradis, tandis que les séminaires sont presque vides : les évêques haussent les épaules en parlant d’un effet de mode. Les conversions sont (beaucoup) chez les tradis : les évêques parlent de « prosélytisme » comme si c’était un vice. La jeunesse, aussi, est chez les tradis, caractérisés par des taux de fécondité subsahariens et un engagement précoce pour le bien commun : les évêques s’en foutent. Ce qu’ils veulent, c’est qu’aucun pèlerin ne vienne poser ses croquenots boueux sur le lino beige de leurs salles polyvalentes désertes. Quitte à ce que le peuple de Dieu n’existe plus que dans leur souvenir.
Quel spectacle cela donne-t-il aux yeux de ceux qui ne croient pas ? Pourquoi la haine vient-elle des clercs et non des infidèles ? Mystère d’iniquité. Un évêque qui interdit un pèlerinage catholique : elle est pas mal, celle-là ! Bon courage aux Lyonnais de Via Lucis et honte à ceux qui les persécutent.

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83 commentaires
J’ai retrouvé l’Église grâce à la messe en latin.
À Paris, c’est facile. Les cérémonies sont belles, très priantes et les messes sont bondées, même à 9h30 le dimanche !