Plenel, en héroïque Cassandre ?

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Dans un édito de Mediapart du 11 juin, Plenel (« La Catastrophe est en marche », sic) affirme, après la gifle infligée à Emmanuel Macron, d'abord que « tout va mal : ce geste exprime la violence d’extrême droite libérée par le cynisme et l’irresponsabilité du pouvoir macroniste ». Puis que « Mediapart [est] spectateur d’une catastrophe sur l’avènement de laquelle notre journal n’a cessé de sonner le tocsin ». Plenel, en héroïque Cassandre ?

D'abord, comment affirmer que le gifleur, gilet jaune revendiqué, est d’extrême droite ? Parce qu'il a crié « Montjoie Saint-Denis ! », vieux cri de guerre des troupes royales ? Nous dirions plutôt un type un peu paumé. Il y a 60 ans que la gauche nous rejoue son sketch du « fascisme qui monte », du « ¡No pasarán! », « de la bête immonde », des « heures sombres de notre pays ». Faute d'idées, elle nous le ressert encore et encore pour tenter d'empêcher ses derniers crédules de la fuir. Une claque présidentielle et deux sacs de farine plus tard, l’extrême gauche, à bout d'arguments, en est réduite à ces postures grotesques. Et, joignant les processions aux prophéties, elle continue à creuser sa tombe.

Une mention honorable, néanmoins, à François Ruffin qui, dans une sainte colère, a rappelé à Dupond-Moretti et à sa colistière le ministre de l'Industrie les promesses non tenues sur l'emploi dans les Hauts-de-France. Ce conflit entre gauche de cœur et gauche sectaire, phraseuse et prétentieuse, n'est pas nouveau. Jean Jaurès (gauche de cœur) avait dû subir, en son temps, le fiel de l'extrême gauche idéologique et agressive à l'occasion de la première communion de sa fille. Jaurès répondit à ces attaques (La Petite République, 1901). La gauche d'antan, c'était la nation, la laïcité, l'école, l'exigence de justice sociale. Cette gauche a disparu, corrompue par la haine : de la nation, de la droite, des Blancs, des chrétiens, des mâles hétérosexuels, des « souchiens » (ces descendants de colonisateurs)...

Longtemps elle adula « ses dictateurs », en URSS, Chine, Cambodge, Vietnam, Cuba, Venezuela. Ses facultés de raisonnement sont toujours aussi gravement atteintes par les idéologies à la mode qui flattent ses pulsions de haine et de destruction : idéologies French theory des années 60, idéologies woke ou cancel des années 2000. Incluses toutes les dérives permissives, sexuelles et toxicomaniaques. Sur le plan rhétorique, on s'autorise le déni de réalité (un signe psychiatrique), le mensonge, la haine, le tout drapé d'un prétentieux fatras à prétention intellectuelle : « relativisme », « déconstructionnisme », « contextualisation », qui sont en réalité des excuses au déni et la porte ouverte à la subjectivité la plus débridée. Un recul de 3.000 ans dans la marche de l'Homme vers la Raison.

Rappelons à Plenel les crimes de sa mouvance politique, de l'extrême gauche et de l'islamisme et une, parmi d'autres, de ses déclarations sous son pseudonyme d'alors (Joseph Krasny) : « L'action de Septembre noir [16 assassinés aux Jeux olympiques] a fait éclater la mascarade olympique, a bouleversé les arrangements à l'amiable que les réactionnaires arabes s'apprêtaient à conclure avec Israël [...] Aucun révolutionnaire ne peut se désolidariser de Septembre noir. Nous devons défendre inconditionnellement face à la répression les militants de cette organisation [...] À Munich, la fin si tragique, selon les Philistins de tous poils qui ne disent mot de l'assassinat des militants palestiniens, a été voulue et provoquée par les puissances impérialistes et particulièrement Israël [...] » (dans Rouge, 1972). La bande à Baader, soutenue par Sartre (cinq assassinats et cinquante-quatre tentatives), les Brigades rouges en Italie (84 assassinés, 415 blessés) et, en France, Action directe (12 assassinés et 26 blessés). Et, désormais, les hordes de Black Blocs, d'antifas, les quartiers qui excluent la république et le droit par une véritable violence, et surtout les assassinats islamistes. Entre 1995 et 2021, l’islamisme a assassiné des dizaines de milliers de personnes dans le monde dont, en France, 282 personnes et 1.040 blessés. Le danger, c'est ça. Pas les idées de la droite ou de la prétendue extrême droite qui ne sont, d'ailleurs, toujours pas définies par ces prophètes du dimanche.

Henri Temple
Henri Temple
Essayiste, chroniqueur, ex-Professeur de droit économique, expert international

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