Paul-Marie Coûteaux : « Élections européennes : la liste LR pourrait créer une surprise »

Paul-Marie Coûteaux : « Nous devons obtenir la dissolution de l’Assemblée Nationale »

À moins de trois semaines du scrutin, Paul-Marie Coûteaux, même s'il soutient Nicolas Dupont-Aignan et refuse de se déterminer en fonction des sinuosités des sondages, analyse les difficultés de la liste LREM et les « dérapages » de Nathalie Loiseau - devant laquelle passerait le Rassemblement national -, mais également la remontée inattendue des LR conduits par François-Xavier Bellamy.

Après un début de campagne assez compliqué pour la tête de liste Nathalie Loiseau de La République en marche, de nouveaux sondages profilent un nouveau scénario encore plus catastrophique. La République en marche peut-elle se faire dépasser par la liste des Républicains menée par François-Xavier Bellamy ?

J’ai un peu l’expérience de l’élection européenne. C’est certainement celle que je connais le mieux.
C’est toujours une élection à surprises. En 1999, lorsque la liste Pasqua-Villiers était passée devant la liste Sarkozy, tout le monde était baba et personne ne l’avait anticipé à dix ou quinze jours avant les élections. De même, les Verts avaient fait un très gros score en 2009. Ils avaient atteint 17 %, alors qu’un mois plus tôt, on l’estimait à 8 %. C’était une grande surprise.
Deux ou trois surprises sont possibles. La principale serait que Bellamy, qui tient plutôt le cap, puisse progresser et Loiseau, qui a du plomb dans l’aile, puisse déraper. On a l’impression qu’elle a peu de réserves personnelles du fait de sa personnalité assez plate, je dirais même simplette. J’étais incrédule lorsque j’ai appris qu’elle était tête de liste. J’ai cru que c’était un poisson d’avril en retard. Ce manque de réserve pourrait faire qu’elle multiplie les bourdes et qu’une fois la courbe révélée à tous les yeux, elle descende sans cesse davantage. Cela pourrait être la surprise comme il y en a toujours pour les élections européennes.

N’y a-t-il pas, derrière, un règlement de comptes électoral vis-à-vis de La République en marche ? Les électeurs ne veulent-ils tout simplement pas se « payer la peau de Macron » lors de ces élections ?

Se payer la peau de Macron a consisté, jusqu’à présent, à voter pour le candidat de Marine Le Pen.
Les dérapages de la liste LREM et de Nathalie Loiseau esquissent une autre hypothèse. Celle de se payer non seulement Macron, mais toute une classe politique dans ce qu’elle a de pire. C’est-à-dire Macron et tous ces caciques de la droite qui soit se sont ralliés à lui très tôt, comme l’a fait le Premier ministre, soit ceux qui ont appelé à voter pour lui.
La claque maximale contre la clique au pouvoir depuis des années consisterait à voter Bellamy, en espérant que Bellamy passe devant Loiseau. Le vote peut être très favorable à Bellamy dans les derniers jours.

Cela paraît assez improbable, quand on se souvient de l’état du parti des Républicains après la défaite de 2017. Le parti était un peu en déshérence. La plupart des cadres avaient rallié Emmanuel Macron. Peut-on dire que Bellamy a ressuscité ce parti ?

Je ne crois pas qu’il était mort. Je crois qu’il s’est passé quelque chose d’énorme avec François Fillon. Cela a créé tellement d’émotion, de rancune et de déception que, pendant quelques mois, un phénomène de désertion s’est créé, non pas des LR, mais de la politique, de tout un secteur de la droite classique. Elle ne voulait plus entendre parler de rien. Malgré tout, Wauquiez a été élu avec une confortable majorité. Beaucoup de membres des LR se sont déplacés pour voter pour lui.
Il y a une sorte de dépression, au sens psychologique. En mars prochain, il est à peu près sûr que Wauquiez et Les Républicains sortiront grands vainqueurs des élections municipales.

Paul-Marie Coûteaux
Paul-Marie Coûteaux
Directeur des Cahiers de l’Indépendance

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