Passe sanitaire : la messe est dite

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Un péril peut en cacher un autre. Plus profond encore. Mobilisé à gérer comme il peut la pandémie depuis 18 mois, Emmanuel Macron et sa « team » d’amateurs (selon ses propres mots) précipitent la nation française vers le chaos. Avec sa déclaration télévisuelle de lundi dernier, la messe sanitaire est dite.

Pourtant, rappelez-vous ses mots dans son allocution du 24 novembre 2020 : « Je veux aussi être clair, je ne rendrai pas la vaccination obligatoire. » Et, à plusieurs reprises depuis cette date, il a confirmé sa conviction qu’il valait mieux inciter et convaincre les Français de se faire vacciner plutôt que de les contraindre. Conseil scientifique ? Olivier Véran ? Variant Delta ? Brigitte ? Qui a donc été suffisamment persuasif pour le faire changer d’avis ?

Parmi tous les Français, il y a les soignants qui sont en première ligne dans les hôpitaux, les cliniques, les EHPAD. Une trop forte proportion d’entre eux n’est toujours pas vaccinée aux yeux d’Olivier Véran, qui leur met la pression depuis plusieurs semaines. Notre premier de cordée a pris le relais de son ministre en les montrant du doigt. La vaccination des personnels de santé devient donc obligatoire dès septembre prochain. Mais pas un mot sur l’amélioration des moyens hospitaliers. Pas un mot sur la vaccination des patients à risque, tels les plus de 65 ans vulnérables et surtout les obèses dont plus de 83 % finissent en réanimation. Fin mai, la Sécurité sociale s’alarmait déjà qu’une personne obèse sur deux n’était toujours pas vaccinée, eu égard au risque représenté par cette frange de la population.

Le discours gouvernemental entretient la peur. Si le variant « Delta » semble être plus transmissible que les précédents mutants, sa létalité n’est pas avérée, d’après la Haute Autorité de santé qui déclarait, le 9 juillet : « L’efficacité des vaccins […] sur les formes graves de la Covid-19 est établie, y compris vis-à-vis du variant Delta. » Seules les contaminations ont doublé en moyenne glissante sur 7 jours, depuis fin juin, en passant de 1.800 à 3.500 par jour. En novembre 2020, nous étions à 40.000 contaminations quotidiennes et sans aucun vaccin. La situation n’est plus la même aujourd’hui, n’en déplaise à nos gouvernants et à certains médecins des plateaux de télévision, apôtres des propos apocalyptiques. De plus, le nombre d’hospitalisations et de morts reste stable ou en légère baisse, selon France Info. Il me semble que c’est bien la preuve de l’efficacité des vaccins. Libre ensuite à chacun de se protéger par la vaccination ou de prendre un risque (pour lui-même) en la refusant.

Mais au pays de l’égalité, pour ne pas dire de l’égalitarisme, désigner par avance les « non-vaccinés » comme les responsables et les coupables de tous nos maux, comme l’a fait le Président, le 12 juillet, c’est anéantir les fondements mêmes de notre démocratie. La généralisation du passe sanitaire pour prendre un café en terrasse, aller au restaurant ou au cinéma, entrer dans un centre commercial ou une administration, voyager en train ou en autocar crée, de facto, une rupture d’égalité des droits entre les Français. Il n’est plus loin le moment où le statut de citoyen et les droits qui y seront associés seront conditionnés à la fourniture de la preuve de votre bonne santé. Tant pis pour les autres Français, assignés à devenir des parias aux droits diminués.

Qu’importe que la vie démocratique française ait été mise sous l’éteignoir depuis 18 mois et que les assemblées aient été remplacées par l’état d’urgence sanitaire et le Conseil de défense hebdomadaire, notre premier de cordée s’est bien gardé d’ouvrir ce débat dans son allocution de lundi soir. Sa seule obsession est sa réélection en avril 2022. Bons indicateurs économiques (6 % de croissance économique d’ores et déjà annoncé, mi-juillet, pour 2021) et autoritarisme de façade sont les deux boosters salvateurs sur lesquels il va s’appuyer.

N’oublions pas qu’une majorité des électeurs est, par nature, légitimiste. Autrement dit, ils votent pour le sortant, pour celui qui est déjà en place. Mais il peut encore se passer tellement d’événements, d’ici neuf mois.

Bertrand Renault
Bertrand Renault
Courtier en assurances

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