Où sont les Noirs et les Arabes au centre de formation de LFI ?

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Je reconnais être assez souvent subjugué par la distorsion entre le pratique et le théorique de la part de notre classe politique. En effet, comment ne pas être dubitatif face à la parole publique lorsque celui qui la porte fait totalement le contraire de ce qu'il promeut ?

C'est vrai, vous allez sûrement me dire que Jean-Jacques Rousseau, avec son œuvre Émile ou de l'Éducation, a publié le traité le plus complet sur l'éducation alors que lui-même avait lâchement abandonné ses propres enfants. C'est vrai, vous allez me rappeler l'adage concernant le cordonnier mal chaussé mais également toutes les citations populaires mettant en avant les écarts entre ce qu'on promeut et ce qu'on fait, mais force est de constater que lorsque ce comportement vient des politiciens et des leaders d'opinion, c'est surprenant.
On a été nombreux à découvrir, sur le site Internet de l'Institut La Boétie, je cite, « le lieu de production intellectuelle, de diffusion du savoir pour les militants LFI », une équipe de direction composée assez particulière, puisque se confortant dans ce qui a toujours fait la spécificité de la gauche dans notre pays, cet entre-soi de sachants, ploutocrates et « mai-soixante-huitards » cherchant à se refaire une virginité médiatique.

Cette école du savoir à la sauce Mélenchon a tout de même le mérite de ne compter, dans sa structure dirigeante, que des personnes à la peau blanche. Ce qui est surprenant quand on sait que l'ex-candidat à la présidentielle et ses ouailles sont toujours les premiers à dénoncer l'absence de diversité chez leurs adversaires. Ils font même de ce symbole leur mantra, quitte à passer pour communautaristes.
Mais alors, qu'est-ce qui n'a pas marché pour la constitution de l'équipe de l'Institut La Boétie ? Où sont les Noirs et les Arabes que La France insoumise se targue de défendre à chaque fois qu'elle s'exprime face à la diversité des cités et banlieues ? Peut-être cette supposée défense est-elle purement électoraliste ? Ainsi, lorsqu'il s'agit de développer une structure de réflexion, une strate intellectuelle, LFI s'assoit tranquillement sur la diversité.
Peut-être, aussi, qu'ils ont été rattrapés par le réel : on ne peut pas faire appel à la diversité dans tout et sur tous les sujets, c'est ce qui fait le charme de l'humanité, vivre avec nos différences en nous respectant. C'est ce qui fait une société.
Alors qu'elle était devenue l'égérie des féministes à la publication de son livre Le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir reconnaissait elle-même être une femme amoureuse, tout simplement, face à son amant américain Nelson Algren. C'est tout le paradoxe de la vie.
On prend donc note de ce que Jean-Luc Mélenchon et ses sbires ont dorénavant compris, mutatis mutandis : la diversité ne s'impose pas, on ne choisit pas une équipe sur la base de nos différences mais sur la motivation et la disponibilité de chacun à participer au projet qu'on lui soumet. À bon entendeur...

Vos commentaires

21 commentaires

  1. la vérité est un peu plus simple, les gens issus de la diversité sont des richesses pour la France, et comme LFI combat les riches CQFD

  2. Bien vu, Verlaine ! D’ailleurs à Cuba, paradis du socialisme cher à Mélenchon, 50% des Blancs disent avoir un compte bancaire, contre seulement 11% des Noirs ; 31% des Blancs ont voyagé à l’étranger, contre 3% des Noirs, et les Blancs contrôlent 98% des entreprises privées.

  3. LFI, tout un poème. Avec son conseil « scientifique » à la fois généreux et glissant il est conforme à lui-même, cohérent dans ses incohérences. Faites ce que je dis, pas ce que je fais. C’est un peu nous prendre pour des charlots, non ?

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