Et si on affectait la redevance audiovisuelle aux militaires ?
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Tout a été dit, sur Boulevard Voltaire, de la coupe franche de 850 millions d’euros dont va faire l’objet le ministère de la Défense. Christophe Castaner s’est montré intraitable sur BFM TV : "Les efforts" valent aussi "pour le ministère des Armées."
Exit, "le budget de la Défense à 50 milliards d’euros d’ici 2025 et le service militaire universel" du candidat Macron, oubliés, "le renouvellement des forces de dissuasion, la modernisation des moyens militaires conventionnels, le comblement de certains déficits criants dans nos capacités [qui] rendent absolument indispensables cet effort". Il avait mal regardé, les "déficits de capacités" ne sont finalement plus si "criants" et l’« effort absolument indispensable » est, tout compte fait, à fournir... par les militaires eux-mêmes.
En même temps (!), qu’y peut le Président Macron ? La France doit réaliser 4,5 milliards d’euros d’économie pour contenir son déficit public sous les 3 % du PIB. Alors, il se creuse la tête, il cherche, il gratte partout où l’on peut. Et même là où l’on ne peut plus, depuis bien longtemps. Mais où personne ne mouftera.
Puisqu’il paraît qu’il faut se montrer désormais « constructif », aidons-le donc et suggérons-lui une solution qui satisferait tout le monde et qu’il n’a pas encore explorée : si l’on transférait les recettes de la redevance audiovisuelle vers l’armée ?
Parce qu’alors que le poste de grand-papa est en passe de rejoindre le Minitel au musée des outils d'autrefois, cette redevance - qui rapporte chaque année plus de trois milliards et demi, principalement pour l’escarcelle de France Télévisions (67 %) - semble terriblement désuète… et fort peu « en marche ! » dans un marché où fleurissent tant de chaînes privées et où l’on devrait laisser s’exprimer librement la loi de l’offre et de la demande.
Parce que les Pays-Bas, qui l’ont supprimée en 2000, ne s’en portent pas plus mal.
Parce que les cœurs gros comme ça, les grandes âmes, les esprits nobles et généreux qui peuplent France Télévisions ne demanderont sans doute pas mieux que de contribuer à l’effort général en partageant leur salaire coquet (400.000 € par an pour Delphine Ernotte, selon BFM Business, 480.000 € par an - simplement pour "On n'est pas couché" -, selon Télé 2 semaines, pour Laurent Ruquier, etc), avec de braves militaires partant en boucle six mois en OPEX puis deux mois à Sentinelle, dotés d'un équipement hors d'âge et pour une solde modeste au versement aléatoire, nul n’ayant encore réussi à tordre complètement le cou à LOUVOIS.
Parce que s’ils sont vraiment « bons » - et ils sont bons, n’est-ce pas, car sinon, on les aurait virés, non ? -, leur petite entreprise se fera une place au soleil et deviendra rentable sans la béquille de l’État. À jeu égal avec les autres entreprises, en somme.
Parce que rien ne différencie ces chaînes des autres, et que l’on serait bien en peine de trouver dans les programmes ces théoriques « missions de service public » que France Télévisions est censée remplir et qui justifieraient cette aide.
Parce que je ne crois guère m’avancer en affirmant que les Français, si on leur demandait leur avis, préféreraient avec leurs impôts équiper nos braves soldats exsangues - qui sont aussi leurs enfants - que rémunérer Christine Angot dont, hasard du calendrier, on a appris l’embauche au moment même où étaient annoncées les restrictions du budget militaire. Avec le cachet d’une émission (Vanessa Burggraff, toujours selon Télé 2 semaines, touchait 1.500 € par prestation hebdomadaire), on fait vivre un soldat pendant un mois. Ça fait rêver, non ?
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