Nous toutes ?

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La bouche grande ouverte sur leur révolte, les mains accrochées à leur pancarte, elles dénoncent les violences faites aux femmes. Il y a peu, nos politiques auraient mis en garde contre une attitude « hystérisant la cause », puisque l’adjectif signifie, au sens figuré, « exaltation exagérée ». Tenons-nous-en à « fresque vivante » sortie d’un roman de Zola pour qualifier la tête de cortège de nos féministes.

Ce même jour, Marlène Schiappa avait donc tweeté : « Humble témoignage de sororité aux femmes qui marchent contre les violences sexistes. #Nous toutes #Ne rien laisser passer. » Et retweetant Griveaux : « Faire de Paris la capitale mondiale de l’égalité et des droits des femmes. » À l’ONU, le site du French Minister tweetait : « Gender equality must be at the heart of everything. » Ce 23 novembre, donc, le Grenelle des violences faites aux femmes, ouvert le 3 septembre, trouvait sa visibilité. Sur le milliard alloué au ministère de l’Égalité, 360 millions d’euros iraient à la lutte contre les violence sexuelles et sexistes. Un groupe féministe anti-immigrationniste Némésis fut exfiltré de la manif après avoir crié haro sur Caroline De Haas. Après « MeToo », « Nous toutes » ?

À découvrir les témoignages de femmes victimes de « violences sexuelles et sexistes », à lire, sur la Toile, tweets et déclarations politiques, à découvrir des projets de loi pour inscrire la notion « d’emprise conjugale dans le Code civil et pénal » et pour lever le silence médical en cas de danger imminent, on se demande si la France n’est pas en état de guerre. Après toutes violées, tous violeurs ? Après le viol, l’homicide ?

Loin de nous l’idée de nier les violences faites aux femmes. Mais, face à cette déferlante émotionnelle sur la Toile, on aimerait des précisions « scientifiques » sur cette grande cause du quinquennat. On nous montre des victimes aux visages tuméfiés tout en disant que la première cause des meurtres est l’arme à feu. On assimile violences sexuelles et injures sexistes. On diffuse des clips subliminaux censés « briser le silence ». Et les hommes « homicidés » d’un coup de fusil dans le dos qui sont passés sous silence ?

Sur la branche Sororité de l’association Osez le féminisme !, des visages de femmes lançant « Je suis féministe » qui se proclament « les Glorieuses » font un pendant joyeux à la colère de la manif. Leur association universaliste, progressiste, « lutte contre le système de violences qu’est le patriarcat ». Violence qui se lirait même dans l’espace genré de nos rues puisque seul deux pour cent des rues portent le nom des femmes ! Suit le tarif des adhésions à l’association.

« C’est le regard de toute une société qui doit changer », dit Marlène Schiappa. Sur une pancarte de la manif, on lisait : « Notre sang vous dérange seulement quand il vient de nos vagins. » On a pu voir, récemment, sur les écrans de télé, une réclame d’une rare indécence sur le sujet. Que font donc les Chiennes de garde censées défendre la dignité des femmes dans la pub ? Surtout, on aimerait que nos féministes défendent, avec un zèle égal, les droits des enfants à ne pas être privés de père.

Marie-Hélène Verdier
Marie-Hélène Verdier
Agrégée de Lettres Classiques

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