Non, Madame Royal, personne ne vous en veut, nous voulons juste comprendre !
Nous voulons juste savoir si vous utilisez les moyens mis à votre disposition comme ambassadrice aux pôles à des fins personnelles.
C'est en 2009 que le poste d'ambassadeur aux pôles est créé par Nicolas Sarkozy. Cette mission consistait à communiquer sur le recul de la banquise et les enjeux liés à la biodiversité en Arctique et en Antarctique.
Michel Rocard fut le premier nommé à ce poste qu'il a occupé durant sept ans. Assez assidu aux réunions organisées dans le cadre de ses missions, avant sa mort, il présente, en 2016, une feuille de route française sur l'Arctique avec, pour objectif, de réaffirmer l'engagement de notre pays dans une région où, même s'il n'y a pas de territoire français, nous nous impliquons dans les actions de lutte contre le dérèglement climatique.
Ambassadeur aux pôles est donc, avant tout, une fonction honorifique avec énormément d'actions de représentation, c'est le réseau de son titulaire qui donne à cette fonction sa noblesse.
Le 28 juillet 2017, Ségolène Royal est nommée à ce poste par Emmanuel Macron. Pour cette mission, l'ex-candidate à la présidence de la République n'est pas rémunérée, selon le Quai d'Orsay, mais pour l'assister, trois collaborateurs sont pris en charge par le ministère des Affaires étrangères et par celui de la Transition écologique, et les déplacements de Ségolène Royal sont pris en charge.
La question de la présence de l'ambassadrice aux pôles s'est posée lorsque les feuilles de présence diffusées sur Internet ont confirmé que Ségolène Royal n'était pas assidue aux réunions inhérentes à sa fonction. En octobre, sur BFM TV, elle a déclaré : « Je ne vais pas aux réunions auxquelles je ne suis pas utile si je puis être représentée. »
On notera que Michel Rocard, à ce même poste, était régulièrement présent aux réunions.
Que Ségolène Royal n'aille pas aux réunions est recevable, mais qu'elle use des moyens de déplacement mis à sa disposition pour des activités personnelles est un problème. En effet, cette information relevée par plusieurs médias pose la question de l'usage des biens publics.
Il est donc logique que des députés veuillent auditionner l'ambassadrice. Il ne s'agit ni d'une chasse aux sorcières, ni d'un désir de nuire aux ambitions de Mme Royal, si tant est qu'elle en ait ; il faut tout simplement clarifier cette situation.
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