Nomination de nouveaux cardinaux : le pape François prépare sa succession

conclave

Et 21 cardinaux de plus ! Ce dimanche 29 mai, le pape François a annoncé que 21 cardinaux allaient être créés lors d’un consistoire qui se tiendra le 27 août prochain. Cela portera le collège cardinalice à 229 membres, dont 131 électeurs. Le nombre peut paraître impressionnant, mais lorsqu’on examine les promotions des trente dernières années, cela n’a rien d’extraordinaire. En effet, en 2001, Jean-Paul II créa 44 cardinaux dans la même promotion. Il est vrai qu’il n’avait remis la barrette rouge à aucun prélat durant trois ans. Au total, Jean-Paul II créa 233 cardinaux, soit une moyenne d'environ neuf par an. Benoît XVI, au cours de ses presque neuf années de règne, en créa 90, soit 11 par an. Quant à François, en neuf ans de pontificat, c’est pas moins de 122 princes de l’Église (si on peut encore dire ainsi…) qui ont été créés, soit en moyenne 13,5 par an. Donc, une certaine tendance à l’inflation, tout de même.

Certes, tous ces cardinaux ne sont pas appelés à élire le pape puisqu’il faut avoir moins de 80 ans pour participer au conclave. Ceux qui sont nommés après 80 ans reçoivent la pourpre comme une sorte de bâton de maréchal : c’est le cas de cinq parmi les 21 nommés dimanche. Certes, l’Église est de plus en plus universelle, de moins en moins européenne, et la population mondiale, dont la population catholique, ne cesse d’augmenter. Rien de choquant, alors, à ce que le nombre de cardinaux augmente en proportion. La répartition par continent est la suivante pour cette promotion : 8 Européens (dont 4 Italiens), 6 Asiatiques, 2 Africains, 1 Américain du Nord, 4 Américains d'Amérique latine. On notera que Bergoglio, depuis son élévation au souverain pontificat, a privilégié l’Italie, la patrie de ses ancêtres : 21 cardinaux italiens, soit 17 % des nominations. On ne savait pas l’Église italienne si vivante !

Par ailleurs, comme le souligne Jean-Marie Guénois dans Le Figaro (29 mai), le pape François « avec ces nominations, a donc désormais choisi 71 % des cardinaux électeurs, soit plus de la majorité des deux tiers nécessaires pour élire son successeur ». Si les deux derniers conclaves étaient encore très « wojtyliens », celui qui s’annonce - car ce pape, qui aura 86 ans en décembre, n'est pas éternel - sera indéniablement « bergoglien ». Voir « très bergoglien », comme les profils de ces nouveaux cardinaux, si l'on en croit La Croix du 29 mai. En accélérant les nominations, François prépare donc sa succession et veut imprimer sa marque au-delà de son pontificat. Et ce, dans une ambiance de « fin de règne », comme le confiait, dimanche, au Parisien, le vaticaniste Arnaud Bédat. Ce dernier observe que le pape « souffre », qu’« il a maigri ». Bédat voit « des éclairs de souffrance, de détresse dans son regard ».

Parmi ces cardinaux « bergogliens », on trouve un seul Français, Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque métropolitain de Marseille. L'Église de France n'est plus ce qu'elle était ! La dernière fois qu’un Français avait été nommé, c’était en 2015 : Mgr Dominique Mamberti, inconnu du grand public français, qui a à son actif une brillante carrière diplomatique. Les mauvaises langues diront que François aura eu le nez creux de ne pas nommer au dernier consistoire, qui s'était tenu en 2020, Mgr Aupetit, alors archevêque de Paris... On notera que les sièges prestigieux de Paris ou de Lyon ne semblent plus, comme dans le passé, assurer à leur titulaire le chapeau rouge à trente glands que l'on suspendait, jadis, à leur mort, à la voute de leur cathédrale. Avouons que la nomination de Mgr de Germay, primat des Gaules, aurait pourtant de la gueule : on aurait ainsi le premier saint-cyrien cardinal de l’Histoire ! Pas certain, cependant, que cette considération entre dans le plan RH du pape argentin...

Enfin, ceux parmi les catholiques qui sont attachés à la liturgie traditionnelle seront heureux d’apprendre que le Britannique Mgr Arthur Roche, préfet de la très puissante Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, est de cette nouvelle promotion. Celui-là même qui reprochait récemment aux fidèles traditionalistes leur « individualisme » et leur « relativisme » et qui signa, en décembre 2021, la fameuse lettre qui confirmait l’irréversibilité de la réforme liturgique, faisant une lecture très restrictive du motu proprio dédié à la messe traditionnelle Traditionis custodes...

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Pourvu que le prochain Pape se rapproche de l’Orthodoxie, la vraie, l’originelle millénaire, tout en ménageant, respectant, les vrais musulmans assimilés en République. Et qu’il le dise haut et fort.
    Qu’il soit contre
    – le Wokisme, et toutes ces dérives, comme la GPA payante

  2. Il parle de l’Eglise catholique Romaine où de l’église maçonnique qui sera bientôt héréditaire avec un grand cloaque au vatican ? L’Eglise catholique romaine a disparue avec sa nomination.

  3. Si on en croit les propos de cette convertie (ex Diam’s) , le millénaire chrétien va céder la place au nouveau millénaire musulman , et ce n’est pas avec nos prélats en pompons rouges ou violets qui vont en changer l’inéluctable destinée ; mêmes des prophétesses existent dans le monde musulman (assez original comme exception à la règle du Coran) , mais tant il est vrai que ces annonces ont été diffusées dans la « Cathédrale cannoise ».

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