Noël tombe le 25 décembre, pas le 24 !

Image Noel

Noël est une fête quasiment incontournable, en France. Les rues des centres-villes et les devantures des magasins se parent de leurs plus belles lumières, les rouleaux de papier-cadeau se vident à vitesse grand V, les santons sont de sortie… Dès le début du mois de décembre, l’attente de cette grande fête chrétienne se fait sentir. Et, par méconnaissance, impatience ou convenance, le temps de l’Avent est raccourci. Noël est de plus en plus célébré le 24 décembre.

La plupart des calendriers de l’Avent s'arrêtent le 24. Cela n’a rien de très étonnant pour ceux qui offrent chaque jour une sorte de cadeau (bière, thé, chocolat…) à leurs heureux propriétaires, mais,c’est également le cas pour ceux qui se veulent religieux. Dans les boutiques spécialisées, Catho Rétro, La Procure ou encore Siloë, il faut bien chercher pour en trouver un comportant 25 fenêtres. Dans la grande majorité, ces éphémérides présentent Jésus dans une mangeoire, entouré de Marie et de Joseph, sous le regard bienveillant de l’âne et du bœuf, une journée trop tôt.

Des églises complices

Ces calendriers ne sont que le reflet de ce qui se passe dans la société actuelle. Aujourd’hui, qui attend le 25 pour célébrer la Nativité du Christ ? Dès le début de l’après-midi du 24, les Français s’affairent. Ils ouvrent les huîtres, tranchent le foie gras, préparent de jolis plats à base de saumon et de tarama, sortent la bûche, installent les cadeaux sous le sapin… Dans le meilleur des cas, ils se préparent pour aller à la messe.

Messe qui sera célébrée à 18 heures pour satisfaire les familles, à 20 heures pour ne pas terminer trop tard et à 22 heures pour les plus courageux. Pour plaire au plus grand nombre ou « pour éviter qu’il n’y ait personne à la messe de la nuit », comme le rapporte à BV un prêtre marseillais, les diocèses se sont aussi pliés à cette mode du 24 décembre. Ils pourraient inviter leurs fidèles à participer à la messe du jour de Noël plutôt qu’à une messe de minuit programmée à l’heure des vêpres mais craignent que « les gens ne viennent pas du tout ». Alors, pour éviter la désertion des églises, pour impliquer les enfants en les faisant participer à des crèches vivantes et pour permettre à la maîtresse de maison d’enfourner tranquillement son chapon, les paroisses s’arrangent avec le calendrier liturgique.

De ce fait, là encore dans le meilleur des cas, sur le parvis de l’église, on se souhaite un « Joyeux Noël » avant l’heure et, arrivé chez soi, on place Jésus dans la crèche avant l’heure. Pour ceux qui n’auront même pas été attirés par ces messes anticipées et qui auront tout bonnement séché, cela sera peut-être encore plus tôt. Cette année, le 24 tombant un dimanche, le quatrième de l’Avent, ce sera peut-être même l’occasion de faire un déjeuner du 24 plutôt qu’un réveillon qui n’en a plus que le nom.

Vous comprenez, pour les enfants et les grands-parents, c’est mieux ! Sous prétexte que deux tranches d'âge doivent se coucher tôt, Noël ne tombe plus exactement neuf mois après l’Annonciation. Bien évidemment, toutes les femmes enceintes n’accouchent pas à terme, mais dans le cas de la Sainte Vierge, le symbole est bien plus important que l'obstétrique.

Des fêtes désacralisées

Tout cela ne montre qu’une chose : beaucoup de Français ont oublié le sens de Noël tout comme celui de l'Avent. Pourtant, cette période d’attente et de préparation intérieure est particulièrement importante. Elle doit permettre à chacun d’appréhender la naissance du Sauveur. La foi et le sacré se perdent, les traditions changent. C’est comme cela pour nombre de fêtes religieuses. La temporalité et le sens disparaissent. Les galettes des rois arrivent bien avant les Mages, les cloches déposent les œufs avant leur départ pour Rome, et l'Ascension ou l’Assomption, c’est quoi, déjà ? Pâques est littéralement fêtée avant les Rameaux ! Pour ceux qui refusent que ce soit le cas, il reste quelques irréductibles prêtres qui célèbrent la messe de minuit à minuit.
Cela fait tard, c’est certain, mais cela fait aussi sens.

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Toutes ces traditions « religieuses » ne sont que des restes de fêtes païennes. Le 25 décembre fête le retour des jours plus longs, de la lumière, et le sapin est l’ arbre du mois de décembre dans le calendrier païen. Les oeufs à Pâques : c’est la période où les poules pondent le plus. Quant aux cloches qui partent à Rome…Il y en a beaucoup qui, malheureusement ne partent pas…

  2. Constat réaliste : la génération actuelle ne connait plus rien de sacré, méprise tous les rites religieux, et…se prépare un avenir sans espoir !…

    • Ce n’est pas parce que l’on ne va pas à la messe tous dimanches ou que l’on est athée que l’on est mauvais et sans avenir. Il ne faut pas tout mélanger.

  3. Pratique aussi douteuse que celle de la « messe anticipée du samedi soir », qui revient à dire qu’on est invité dimanche matin mais qu’on va se pointer le samedi soir parce qu’on veut faire la grasse matinée le dimanche matin ou profiter de son dimanche pour aller faire du sport.
    Je ne dis pas que tout le monde a ces motivations, mais comme toujours, on a ouvert la boite de Pandore et les opportunistes habituels se sont engouffrées dans la brèche.
    Et comme toujours, les ministres du culte (moderniste), qui ne savent plus quoi faire pour obtenir de leurs ouailles qu’elles fréquentent leur église (et surtout qu’elles paient leur écot à la quête, à en croire les soucis de certains évêques…), passent l’éponge et n’osent rien dire.
    C’est bien triste car, à ce rythme-là, nous sommes arrivés sur tout à fait autre chose qu’un rite catholique.

  4. Il y a des lieux de résistance :
    En Haute-Loire, à la cathédrale du Puy en Velay, la veillée de Noël a commencé à 11h15, à minuit l’enfant Jésus apporté en procession jusqu’à la crèche puis la messe qui s’est prolongée jusqu’à… 1h15 ! Et la cathédrale était comble.

  5. Je vous trouve bien ronchon. Quand l’unique prêtre de la paroisse a célébré (entre autres) une neuvaine de messes de l’aurore à 5 heures du matin, quand il en célèbrera une dernière le 25, en plus des messes aux horaires habituels, vous pouvez l’autoriser, avec le sourire et sans rouspéter, à célébrer un peu plus tôt la messe de la nuit.
    Il me semble que des messes anticipées sont aussi célébrées le samedi, non ?
    Que les enfants ( vous savez, ceux dont Il a dit : laissez les venir à moi) puissent participer à cette messe ne me paraît pas totalement incongru.
    Joyeux Noël ! N’oubliez pas : Paix aux hommes de bonne volonté. Ne semez pas la discorde.

  6. Je pense qu’il ne faut pas être trop puriste . Le principal est de se sentir dans la joie de Noël. Cette histoire de réveillon et de jour de Noël proprement dit , permet aux familles de se recevoir et de pouvoir se partager entre parents et beaux parents . C’est une facilité effectivement que Dieu nous pardonnera.

  7. Oui Noël tombe le 25 . Mais il y a 4 messes : la vigile, la messe dite-de-minuit, la messe de l’aurore et celle du jour : See what I mean ?

  8. Les fêtes chrétiennes sont devenues pour beaucoup synonymes de gueuletons en famille ou avec des proches. Seule la grande distribution l’a bien compris . Les uns se gavent dans leur assiette les autres se gavent dans le tiroir caisse. On oublie et on ne veut même pas savoir l’histoire de ces fêtes. Noël est devenu les illuminations, le sapin décoré naturel ou en plastique, les cadeaux coûte que coûte, les petits plats dans les grands avec plus ou moins crise fois et gueule de bois. Où est la source de cette fête dans tout ce fatras pantagruelique ? Pâques n’est pas non plus à la traîne. C’est pourtant l’histoire d’un certain Jésus. …

  9. J’étais enfant dans les années 1950 et Noël c’était la messe de minuit, le repas familial avec les cadeaux, puis le Nouvel An qui était fêté un peu par les fêtards, les étrennes et enfin, l’épiphanie avec son gâteau. Mon père parlait de sa collection de Noël-Nouvel An pour son boulot.
    La sémantique a évolué, ce furent  » la période des fêtes », puis  » les fêtes de fin d’année » ( Une naissance qui devient une fin et l’an neuf qui est aussi une fin….) Un peu absurde, mais la mode étant à l’abrégé, on a maintenant « les fêtes » encore plus étrange. Et le cérémonial est le même pour les deux, sapin, cadeau, bouffe, père noël américain, sans plus. On ne sait plus ce qui est fêté. Et un article (cf 7/7) évoque maintenant les nuisances pour la planète dues à la fête de Noël ( pas le Nouvel An, évidemment)…

  10. Le réveillon du 24 date depuis très longtemps. À 84 ans je me souviens des mas jeunes années où il n’était pas question de festoyer avant la messe de minuit. Et cela remonte à encore plus loin puisque mes parents et « grands parents », en l’occurrence ma grand-mère, en parlaient déjà comme un souvenir de leur propre enfance ! Alors, 24 ou 25, l’essentiel est de fêter un JOYEUX NOËL ….. à tous.

    • Idem : avant la messe (de minuit , et j’avais 7 ans) , on se contentait d’une soupe à 20 heures, et on attendait en écoutant à la radio des chants de Noél ( et en purifiant son coeur ). Au retour de la messe, si on ne s’effondrait pas de sommeil, la bûche ou une salade de fruits. Le matin au réveil ( tôt ! ) du 25 , on vérifiait si petit Jésus était arrivé dans la crèche, puis les cadeaux ( en attendant l’autorisation du père de famille pour les ouvrir)

  11. 25 Décembre Minuit, c’est l’heure solennelle pour le vieux tradi que je suis et qui chantait la messe tous les dimanches matin dans le collège où je transpirais sur les déclinaisons latines

    • Oui , désolant ; Et dans certaines familles prétendument théoriquement cathos (pour l’affichage) mais non pratiquantes ( par fénéantise et manque de transcendance) ce n’est que ça ; jusqu’à presser les enfants de déballer les cadeaux (ou enveloppes) le 24 soir à 22 h après 4 heures de ripaille pour pouvoir aller dormir à 23 heures… Tristounet..

  12. Messe de minuit et ensuite le dessert avec un chocolat chaud ou un vin chaud…..Il est vrai que le commerce trouble également toutes ces fêtes mais à nous de résister : pas de manalas avant la saint Nicolas , pas de lièvres avant le jour de pâques , pas de galette des rois avant le 06 etc….Si les gens n’adhèrent pas ils arrêtent de remplir les étals avant l’heure . Le sapin se fait la veille de noël et les cadeaux au réveil ….

    • vous avez tout à fait raison… mais qui aujourd’hui respecte encore ce  » timing » ?
      depuis fin Novembre je vois des galettes des rois en vente dans les grandes surface, comme si c’était gateau pour le  » petit déjeuner » ! totalement ridicule ! A force d’avoir tout, tout le temps, plus rien ne semble execeptionnel, et donc cette banalisation finit par rendre les gens indifférents à tout –

  13. Je me souviens de ma première messe de minuit. Je voulais y participer. Je devais avoir 4 ou 5 ans, et j’étais déjà couchée et endormie. Mes parents m’ont réveillée pour que la famille soit réunie pour assister aux 3 messes. Cela avait fait mon bonheur et ma fierté, et le bol de chocolat au retour, avec de la brioche avant de se recoucher au petit matin représentait un événement inégalable de joie et de pureté. Les cadeaux, c’était pour le moment du reveil de la maisonnée. Des souvenirs que nos petits enfants n’auront pas. C’était sans doute en 1955.

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