Municipales à Paris : après les rats, les punaises de lit au cœur de la campagne…

punaise de lit

Il y a des gens touchés par la grâce, par le Saint-Esprit, et puis des gens touchés par les punaises de lit. C’est le cas de Benjamin Griveaux, candidat LREM à la mairie de Paris.

« C’est assez traumatisant de se réveiller le matin recouvert de boutons », dit l’ex-secrétaire d’État. Je confirme. D’autant que les bestioles sont extrêmement sournoises. Tenez, si les supporters de l’équipe de France n’avaient pas mis le souk dans ma rue, un soir de match, je n’aurais pas connu le visage de mes tortionnaires. Après des analyses de sang et de peau (si si) pour savoir quelle était l’origine de mes énormes plaques rouges sur le visage et les épaules – on a même cherché si je n’avais pas la gale ! –, il a fallu que, réveillée par les klaxons et les vuvuzelas, j’allume à 1 heure du matin pour les voir cavaler sur mon oreiller… Horreur et putréfaction… Les voisins ont encore mes cris d’orfraie dans l’oreille !

Je ne suis sans doute que du menu fretin à punaises, car j’ai réussi à m’en débarrasser toute seule moyennant 100 euros de produits, le changement total de ma literie et le nettoyage du contenu de tous les placards. Monsieur Griveaux est une personne d’importance. Les punaises ne s’y trompent pas : il a dû, disait-il au Point, l’automne dernier, « déménager une partie de son appartement pendant trois mois le temps de la désinsectisation ».

Ces petites saloperies sont un véritable cauchemar. « Il faut en parler pour que les gens n’aient pas honte de le dire. Quand j’en ai parlé la première fois à un dîner, subitement la parole s’est libérée. Ça n’a rien à voir avec l’hygiène mais il faut en parler pour agir efficacement », confie notre Benjamin à Paris Match. Il a raison. Et Paris en est infesté. On les rapporte du restaurant, du cinéma, voire de l’hôtel ou de l’hôpital. Les chiffres avancés par la Chambre syndicale des industries de désinfection, désinsectisation et dératisation font froid dans le dos : 100.000 sites contaminés en 2018, une hausse de 30 % en 2019 et des bestioles de plus en plus résistantes. Elles peuvent rester planquées sans se nourrir, supportent sans broncher la lessive à 60 °C… et se réveillent après des mois de fausse tranquillité pour pondre à leur aise.

Alors comme elles s’invitent chez nous, les satanées bestioles s’invitent aujourd’hui dans la campagne des municipales. Tout le monde y songe ou presque, jusqu’à La France insoumise dont la candidate Danielle Simonnet veut « développer un service public des punaises de lit ». Benjamin Griveaux la rejoint et s’engage à désinsectiser la capitale en 100 jours grâce à des « brigades spécialisées antinuisibles ». Ces braves gens feront la chasse aux rats, blattes et punaises de lit. Les brigades « interviendront gratuitement pour les plus démunis, au prix les plus bas du marché pour les autres », promet le candidat. Une opération de désinsectisation par un professionnel peut, en effet, coûter entre 300 et 350 euros, alors « pour les plus modestes, les frais seront pris en charge par la mairie. Pour les autres, les tarifs seront fixés en fonction des revenus. »

Acceptons-en l’augure… et espérons que cela sera plus efficace que la lutte contre les hordes de rats qui cavalent dans les rues de Paris et se régalent, aujourd’hui, des tonnes de déchets abandonnées sur les trottoirs…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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