Mort de Claude Barzotti, éternel « Rital », chanteur d’une génération

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On pensait qu'il reviendrait régulièrement dans le paysage, comme un ami dont on n'a pas besoin de prendre des nouvelles, parce qu'on pense qu'il est immortel. Et puis Claude Barzotti est mort ce 24 juin, un petit peu comme tout le monde, en fait, pas très vieux, d'ailleurs : juste avant ses 70 ans.

Italien de la côte Adriatique, il racontait drôlement qu'il avait traversé plusieurs pays avec son frère et ses parents, avant que ceux-ci ne se fixent finalement en Belgique. On n'imagine plus, aujourd'hui, un début de carrière comme le sien, au milieu des années 70, quand il était mécano et chantait dans des orchestres du samedi soir. Rapidement, cependant, le succès vint, avec des titres romantiques, sur des orchestrations bien pensées, et surtout une voix juste et sincère, une voix d'écorché vif, servie par un vibrato un tout petit peu surjoué, mais bon, c'était l'époque qui voulait ça.

Il serait tellement facile et hypocrite de trouver kitsch les chansons de Barzotti. Écoutons le parler de sa mère (« Je veux pas que tu partes ») ou de ses origines italiennes (dans « Le Rital », une de ses plus célèbres chansons) et mettons notre snobisme en sourdine. Avec la mort de Claude Barzotti, c'est une certaine idée de la chanson populaire qui disparaît : l'époque où, même dans la chanson de variétés, on parlait de grands sentiments sans fausse pudeur, l'époque où on faisait des phrases (vous savez, ces suites de mots avec un verbe au milieu) ainsi que des rimes. Claude Barzotti ne connaissait que cette école-là.

Il y a quelques années, certains gauchistes avaient exhumé un titre soi-disant xénophobe (« La France est aux Français »), aux antipodes de ses propres opinions, composé pour une comédie musicale qui ne vit jamais le jour. La discographie de Barzotti n'avait pas suffi à le tirer facilement de ces accusations injustes : ils sont comme ça, les défenseurs du bien. Aujourd'hui, le chanteur de la génération « Âge tendre et tête de bois » est  parti pour sa dernière tournée. Au moins deux générations le remercient chaleureusement !

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

10 commentaires

  1. Encore une belle voix de la chanson francophone s’en va !! Parmi ses titres celui du « Rital » et les mots « je suis rital et je le reste dans le verbe et dans le geste … » , mais malgré cette nostalgie pour ses origines il avait cependant adopté les moeurs de son pays d’adoption, ce qui prouve qu’après tant d’années le coeur est encore ailleurs , alors l’assimilation pour tous ces individus qui arrivent de partout de par le monde il va falloir quelques décennies avant qu’ils se sentent chez eux et en adoptent les principes.

  2. Comme il a été décrit dans cette article, toute cette famille d’italiens est un modèl d’intégration et d’imprégnation des valeurs du pays qui les a accueilli. D’autres devraient prendre exemple, ça changerait grandement notre quotidien.
    Sinon une nouvelle étoile est parti dans le ciel. Bon voyage Claude et ne regrette pas ce monde de fous dans lequel nous vivons maintenant…

  3. RIP à sa Famille et à ses proches, que va t’il nous rester ?? Le rap ? J’ai depuis longtemps coupé le son ………..

  4. Je suis très peiné par le départ de Claude Barzotti. Un chanteur que j’écoutais, depuis toujours, au moins une fois par semaine. Ces chansons étaient celles du vécu, du ressenti, de la fierté, mais toujours humaines et avec des valeurs d’Homme… Merci, Claude Barzotti, pour tout ce que vous m’avez apporté de tendresse, d’amour et de bonheur à vous écouter.

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